Qu’un parlementaire souhaite qu’on fasse la lumière sur le rôle la sncf dans la déportation, cela me paraît tout à fait pertinent et nécessaire.
Une décision de justice a été rendue. Des travaux d’historiens ont abordé la question dans le détail.
je trouve cela tout à fait normal et sain dans une démocratie (bien que tardif).
quelques liens :
http://french-railroads-ww2.org/
http://www.ahicf.com/accueil.htm
site d’alain lipietz
etc. etc.
et la biblio de wikipedia sur le sujet :
* Louis Armand, Propos ferroviaires, Arthème Fayard, Paris, 1970.
* Christian Bachelier, La SNCF sous l’Occupation allemande, 1940-1944, Rapport documentaire, IHTP-CNRS, Paris, 1996.
* Raphaël Delpard, Les convois de la Honte, enquête sur la SNCF et la Déportation (1941-1945), Michel Lafon, Paris, 2005
* Paul Durand, La SNCF pendant la guerre, sa résistance à l’occupant, PUF, coll. « Esprit de la résistance », Paris, 1968.
* Serge Klarsfeld, Vichy-Auschwitz
* Collectif, Une entreprise publique pendant la guerre : la SNCF 1939-1945, actes du 8e colloque de l’AHICF, Paris, 21-22 juin 2000
la question n’est pas d’abord de décréter la sncf coupable ou non-coupable mais de savoir ce qui s’est réellement passé. Ensuite effectivement, on peut porter un jugement. Mais si personne ne suscite la question, comment voudriez-vous qu’il y ait des réponses ?
Je ne partage pas votre dégoût de la repentance. Si ces dix dernières années ont été riches en relecture de l’histoire, certes souvent au détriment des images d’Epinal, c’est d’abord parce que régnait en france plus que dans beaucoup d’autres démocraties, un tabou et un refoulement (pour ne pas dire déni) indigne d’une nation moderne.
La relation entre l’historien et le politique est une tension nécessaire à la démocratie : lisez si ce n’est fait les remarquables essais qu’hannah Arendt avait consacrés à la question (notamment « histoire et vérité » recueilli si ma mémoire est bonne dans « la crise de la culture »)