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Commentaire de Voltaire

sur Otan, suspends tes vols...


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Voltaire Voltaire 2 septembre 2008 16:44

Difficile de suivre un débat serein avec les invectives qui pleuvent ici...
L’article a le mérite de poser un vrai problème, même si son parti-prix anti-américain lui ôte une partie de sa crédibilité. néanmoins, deux questions sont posées à juste titre : le rôle actuel de l’Otan (avec la fin du pacte de Varsovie), et l’intérêt de la France à rejoindre son commandement intégré.

A la première question, qui s’inscrit dans une continuité historique et dans les évènements récents en Géorgie, il faut reconnaitre deux éléments disctincts : la fonction traditionnelle de protection des pays membres de l’OTAN et son rôle plus récent de puissance intervenante en cas de conflit.
Le rôle traditionnel de l’OTAN est de protéger par une alliance militaire les pays qui en sont membres. C’est la raison pour laquelle les pays d’Europe de l’Est et certains pays du Caucase ont tant insisté à en faire partie : il s’agissait d’une assurance face à un possible retour de visée expansioniste de la Russie. Si cla pouvait faire sourire durant les années 90, durant lesquelles la Russie ne pesait plus de poids militaire ou politique, on ne peut que constater que cette précaution a été visionnaire face à la situation actuelle. La déclaration de la Russie indiquant sa volonté d’intervenir partout où il existe des populations russophones met en effet en péril les frontières actuelles des anciens pays satellites ou régions autonomes. Ainsi, les tension sont vives en Moldavie (où la transnitrie est sous le contrôle d’un potenta souteni par Moscou), en Ukraine (où la Russie ne cache pas son intérêt pour la Crimée), la Géorgie bien sûr, et même dans certains pays baltes. Il faut méconnaitre le sentiment profondément anti-Russe des habitants de ces anciens dominions russes pour ne pas comprendre leur souhait d’être protégé par l’OTAN.
Reste que l’OTAN est aussi invitée par l’ONU à s’impliquer dans des conflits où les pays membres ne sont pas menacés (ancienne Yougoslavie, Afghanistan...), ce qui pose un vrai problème juridique, et demanderait un réexament de son rôle. Le problème est que l’ONU ne dispose pas à proprement parler d’armée qui puisse intervenir efficacement dans les conflits qu’elle souhaite arbitrer.

Quant à la place de la France dans l’OTAN, on peut considérer qu’elle dépend de ce nouveau rôle : soit l’OTAN devient effectivement le bras armé de l’ONU pour des interventions extérieures, et alors cette participation à un sens, mais alors l’ONU doit prendre une reponsabilité accrue dans la gestion de ces interventions ; soit les USA demeurent effectivement le principal décisionnaire des interventions de l’OTAN (ce qui est logique puisqu’ils contribuent très largement à son financement et aux moyens mis en oeuvre), et alors la solution idéale est la création d’une armée d’intervention autonome européenne. Ce dernier choix est sans doute le plus logique mais se heurte à deux éléments clés : le refus de certains pays d’accroitre leur capacité militaire, et le refus d’autres pays de quitter le bouclier protecteur des USA.

On le voit, les arguments sont complexes, et les intérêts souvent difficile à concilier. Rien n’est blanc ou noir dans cette histoire, et un débat constructif se doit de prendre en compte les intérêts géostratégiques des différents pays impliqués.


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