Si je ne m’abuse, le texte, révélé oralement, était tributaire de l’état de la langue arabe écrite, encore très imparfaite et d’un usage rare. C’est seulement à partir de la recension du calife Othman que l’on a commencé à établir des différences graphiques entre certaines consonnes jusqu’alors confondues. Et il fallut attendre le Xe siècle pour que les voyelles soient systématiquement notées. Ces flottements de l’écrit, mais aussi des traditions orales, constituent la raison pour laquelle, durant ces premiers siècles, des « lectures » différentes du texte sacré étaient possibles et admises. Une version « définitive » du coran n’existe que depuis le XXème siècle...
En ce qui concerne les différents évangiles, les nombreuses versions « apocryphes » sont postérieures aux évangiles « principaux », dont on dispose de très nombreuses copies écrites en grec dès le deuxième siècle. Les différences entre ces copies sont minimes (issues d’erreurs des copistes) ; l’utilisation du grec pour les évangiles est évidemment un avantage car cette langue était stable à l’époque, contrairement à l’arabe du VIIème siècle.
On peut cependant considérer qu’aussi bien les évangiles que le coran n’ont subit que de faibles variations par rapport aux textes initiaux. Les dogmes en revanche, aussi bien de la religion chrétienne que musulmane (si on peut parler de « dogme pour cette dernière, car elle est plus le résultat d’une »jurisprudence" issue de l’inteprétation progressive d’un texte complexe) ont largement évolués...