Pour une fois, je ne vous suis pas du tout, Taverne.
Pour commencer, j’espère que vous ne mesurez pas sérieusement la "qualité" d’un français aux impôts qu’il paie. Si c’est le cas, vous pourriez commencer par faire la leçon aux millions de ménages qui ne paient pas l’impôt sur le revenu. Sans parler du fait que les plus riches, bouclier fiscal ou pas, sont quand même ceux qui individuellement paient le plus en montant absolu : 50% de 3 000 000 euros, ça fera toujours plus que 50% de 30 000, et encore plus que 50% de 0. Donc si on commence à jouer à ça, pas sûr que ce soient les plus riches qui aient le plus à se reprocher.
Ensuite, l’argument de la "solidarité" de cette nouvelle taxe pour financer le RSA est un attrape-couillon ; la comptabilité publique interdit l’imputation des recettes aux dépenses. En d’autres termes, chaque recette alimente un "pot commun", utilisé pour financer l’ensemble des dépenses mais on ne peut pas dire que telle taxe finance telle dépense. Il s’agit donc d’une nouvelle taxe, point. Et le fait qu’elle coïncide avec l’entrée en vigueur du RSA n’y change rien. Ceux qui la paieront ne seront donc pas plus "solidaires" que les autres, ils auront juste la fierté (!) de contribuer encore un peu plus au sport national : le gaspillage d’argent public.
Ceci dit, je trouve personnellement que cette nouvelle taxe est une excellente nouvelle ; au moins, on va arrêter de nous casser les c... avec les politiques soi-disant "libérales" de Sarkozy. Un mec qui créé une nouvelle taxe chaque matin n’a rien de libéral ; c’est juste un interventionniste comme un autre et, en ce sens, il est finalement bien dans la tradition des dirigeants français : à chaque problème sa solution, et à chaque solution sa taxe. En plus, il vient de faire avec cette taxe ce que tous les gauchistes attendaient depuis des lustres : une politique keynésienne ! En effet, en taxant l’épargne de la sorte, il va inciter tous les ménages concernés à désépargner, ce qui va permettre de maintenir, voire de relancer, la consommation. L’inflation n’a pas fini de grimper. Encore bravo !