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Commentaire de Gazi BORAT

sur Kaboul et le spectre de Dien-Bien-Phu


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Gazi BORAT 4 septembre 2008 12:32

@ CAMBRONNE

 

Je suis aussi en désaccord avec la partie de l’article consacrée à la bataille de Dien Bien Phu, mais sur d’autres points.

 

Je tiens toutefois à précisre à l’auteur qu’il ne s’agit pas ici d’une critique personnelle, mais ce site est un site de débat et cet événement historique continue de diviser les historiens.

 

Tout d’abord, lorsque l’on juge un événement, il ne faut pas oublier de se mettre au niveau des acteurs au moment concerné, et ne pas se laisser aller à juger uniquement sur la base des suites de l’événement proprement dit, c’est çà dire éviter de faire de la téléologie.

 

S’il est un consensus aujourd’hui autour de l’idée que le choix d’une cuvette pour établir un camp retranché était une erreur qu’un enfant de dix ans aurait su éviter dans une bataille de « Guerre des Boutons », ce n’était pas si évident au moment des faits.

 

Le camp retranché bien défendu sur lequel venait se briser les forces de l’adversaire en de vaines contre attaques était une tactique qu’avait largement utilisé l’armée allemande lors de la retraite de Russie et qui lui permit de limiter des pertes, même si cela ne fit que retarder l’avance de « la Glorieuse Armée Rouge ».

 

Le choix de l’installation d’un tel dispositif à Dien Bien Phu n’était pas aussi stupide que l’on peut le penser aujourd’hui. Il s’agissait, pour l’Etat Major français, d’obliger les forces du Viet Minh à sortir de la guerilla où son avantage était incontestable pour se battre en terrain découvert, dans une bataille conventionnelle, en regroupant ses forces et en dégarnissant pour cela d’autres théatres d’opération..

 

Selon ce scénario, les vietnamiens aurait épuisé leurs forces qui, à ce moment précis du conflit, n’était pas optimales.

 

La cause de la défaite française vint surtout d’une sous estimation de la capacité combattive du Viet Minh, de la possibilité de renforcement de ses effectifs par une aide venue de Chine Populaire, de la sous estimation de son artillerie.

 

De plus, les l’Armée de Libération Nationale disposait d’un maïtre stratège : Vo Nguyen Giap, nourri d’ouvrage de stratèges chinois et vietnamiens anciens, des « Six écrits militaires » de Mao Tse Toung, de Clausewitz et aussi (l’honneur français est sauf !) de son admiration pour Napoleon..

 

Suir le sujet, un petit ouvrage (pas cher !) suivi d’une contribution intéressante du général vietnamien, personnage humble qui reconnaît ses erreurs (l’offensive du Têt en 1968).

 

http://atheles.org/aden/giapetclausewitz

 

Nul stratège n’est infaillible..

 

GAZi bORAt


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