Extrait :
Le bilan catastrophique des OGM
Le drame indien confirme ce que les opposants aux OGM dénoncent depuis dix ans : les semences brevetées menacent les agriculteurs. Dans la plupart des pays pauvres (mais aussi dans certaines régions françaises), l’agriculture est le fait de petits producteurs incapables de supporter une telle organisation. Quant aux promesses des entreprises de biotechnologies, voici le bilan qu’en tirent deux chercheurs indiens indépendants, Abdul Qayum et Kiran Sakkhari, dans une étude réalisée en Andhra Pradesh pendant trois ans, de 2002 à 2005 (Bt cotton in Andhra Pradeh : a three-year assessment, avril 2005) :
– le coton Bt est un échec en termes de rendements (30 % inférieurs à ceux du coton ordinaire),
– l’utilisation des pesticides n’a pas diminué, et les coûts de production ont augmenté,
– le coton Bt n’a pas amélioré les revenus des paysans (60 % inférieurs à ceux des planteurs de coton ordinaire),
– le coton Bt n’a pas amélioré l’environnement (pollution des sols).
Les associations locales soulignent que les fermiers ignorent les risques de dissémination du coton transgénique par pollinisation. Pire : ils mélangent les semences naturelles et modifiées, au point que les chercheurs A. Qayum et K. Sakkhari estiment que les OGM contaminent la chaîne alimentaire (les graines de coton sont transformées en huile). La plupart du temps, les paysans ne respectent pas la règle des 20 % de plants non OGM autour de leurs champs pour limiter la mutation des parasites. Résultat : ces derniers s’adaptent déjà au coton génétiquement modifié censé les éliminer.