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Commentaire de Imhotep

sur « C'est en franchissant les frontières que l'on bâtit les pays pionniers »


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Imhotep Imhotep 8 septembre 2008 16:09

 Excusez-moi, mais Bayrou n’a pas franchi le Rubicon c’est un fantasme. Qu’on l’espère, le redoute, le fustige, ce n’est pas le cas. J’ai mis en ligne son discours. La volonté de scoop des journalistes, la capacité réductrice des media fait que sur un discours de 64 mn, à peine quelques phrases ont été reprises. Alors que de nombreux sujets ont été abordés, notamment du basculement du monde dans un nouveau monde de force (analyse que l’on partage ou non), du pouvoir arbitraire que met en place Sarkozy, de l’injustice grandissante de notre société, du rôle que doit prendre l’Europe etc. seule trois ou quatre phrases ont été rapportées. Voici l’exacte fin de son discours. Et bien malin celui qui y voit une alliance avec les socialistes. Mais les journalistes font ici leur petite popote. Ils se réfèrent aux paroles de Peillon et y voient une réponse. Or depuis des années Bayrou prône de casser le mur de Berlin de la politique en France. Où est la différence ici avec son discours habituel ? Nulle part. Il dit la même chose avec d’autres mots.

Le jour où la question sera celle de l’alternance, le jour où la question de l’alternance

deviendra ou sera à l’ordre du jour, ce jour-là, la question sera celle de l’efficacité.

Toute victoire électorale suppose des rassemblements et le rassemblement suppose

-je dis cela à la cantonade mais peut-être certains y reconnaîtront-ils un message pour

eux- d’accepter la différence. Non pas de rechercher l’alignement, l’indépendance ou

la soumission, mais d’accepter la différence et, s’il le faut, la concurrence.

Ceci est la condition pour des rassemblements nécessaires le jour où la question qui

se pose est celle de la majorité.

Je veux vous dire ceci et on l’a bien vu dans le magnifique moment que l’on a vécu

hier soir avec Fred Vargas et Patrick Mosconi et je sais que cela représente un effort :

Jusqu’à maintenant, la règle en France, c’est de ne parler qu’avec les gens qui sont

d’accord avec vous. Or nous avons montré tout au long de ces trois jours que notre

volonté et notre détermination étaient de parler aussi avec des gens qui, jusqu’à

 

maintenant, n’étaient pas d’accord avec nous, de parler avec des gens différents de

nous pour, un jour, pouvoir construire avec des gens qui, jusqu’à maintenant, étaient

différents de nous.

Je veux simplement vous rappeler la phrase dans laquelle j’ai reconnu tout notre

message -pour une fois c’est une phrase de Mc Cain et pas une phrase de Obama- Mc

Cain a dit quelque chose qui, pour moi, est fondamental : "Excusez-moi, quand je vois

Obama, je ne vois pas d’abord un démocrate, je vois d’abord un Américain."

Moi, quand je vois des concitoyens qui ont eu jusqu’à maintenant un parcours, un

engagement, une filiation qui n’était pas la mienne, je ne vois pas en eux des

ennemis, des adversaires ou des étrangers, je vois en eux des concitoyens et nous

aurons bien besoin les uns des autres le jour où il s’agira de construire ensemble !

Je sais bien qu’il n’est pas facile de passer les frontières, mais c’est en

passant les frontières que l’on bâtit des pays pionniers.

Je vous remercie.


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