Bonsoir,

Ouf, retrouver ses marques en ce début de Ramadan ne va pas de soi ! D’autant que j’ignore pourquoi c’est devenu un travail de commenter. Je cale longuement et de + en + souvent en pleine rédaction de mes courts commentaires. Là où je pouvais parler en certaines circonstances d’une assez joyeuse faconde, je me retrouve avec une plume butée comme une mule qui renâcle !

Vous savez, la 1ère chose qui m’a fait suivre vos diverses interventions avec attention, hormis la proximité "culturelle", est l’érudition manifeste qui en affleure. Maintenant, au vu des surprenants enseignements sur ma personne (que j’ignorais moi-même) que vous tirâtes d’une phrase qui n’en charriait pas tant, je pense être en droit de m’interroger sur la pertinence du savoir quand il devient producteur de cases réductrices préétablies destinées à accueillir les opinions dissonantes. En découlent des raccourcis qui pour être savants n’en altèrent pas moins l’appréhension humaine de l’Homme de son prochain « l’Homme ».

Vous dites : « Vous savez pour le fameux "a-taTarruf al-laiiki" (intégrisme laïc) et son équation hâtive et scandaleusement irresponsable avec les intégristes islamistes, c’est de la "pensée" façon… »

Vous parlez de « intégrisme laïc » là où j’ai écrit « prosélytisme athée ». Je pense que l’écart est encore assez grand pour devoir interdire a priori tout amalgame. D’autre part, de quelle équation parlez-vous et avec quel intégrisme quand je me suis borné à critiquer le prosélytisme athée sans dédouaner celui religieux.

« Sur quoi est fondée votre "équivalence" entre les "prosélytes laïcs" et les islamistes, officiels ou officieux, à part le fallacieux mot à consonance religieuse qui condamne le libertaire, l’indifférent ou l’incroyant à de "l’intégrisme athée" »

Je pense sincèrement que  là vous partez dans tous les sens. Vous me reprochez ce que jamais je n’ai fait, ni jamais ne ferai. En clair, vous enfoncez des portes ouvertes.

« Au nom de quel principe, historique ou transcendantal, déclarez-vous, Sahtellil, que "la croyance intime" est un "territoire inviolable" ? »

J’avoue que là vous m’en bouchez un coin. Donc en vous suivant, au nom du savoir objectif et de l’évaluation démystifactrice, on serait tenu de fouiller les consciences des honnêtes gens pour débusquer… quoi déjà ? La religion serait donc le mal absolu dont il d’agit d’éradiquer les germes à la base, c’est-à-dire chez les 100aines de millions de croyants qui sont les premiers à pâtir des dérives intégristes et à les vomir ? Si vous l’entendez ainsi, je vous souhaite  bien du plaisir car ce n’est pas l’ouvrage qui vous manquera ! Pour ma part je ne reconnais à personne quelque droit de regard que ce soit sur ma manière personnelle, intime et « inviolable » d’appréhender le monde qui m’entoure, du moment que je respecte les lois et que je ne colporte pas mon fourbi idéologique dans les rues et les marchés en vue de le refourguer !

Et, vous savez, les Freud et Bourdieu ne sont jamais venus à bout des grenouilles de bénitier. La science n’a pas attendu « la chute des idoles » pour avoir droit de cité. Il me semble même que c’est de son sein qu’elle a têté sa substance première.

Enfin, dernier point… Je ne sais plus, je n’ai pas vidé mon sac mais je cale. La faute à Ramadan, certainement. ) Je reposterai le cas échéant.

BMD