Bonjour,
Votre réflexion sur le concept d’album semble montrer que le petit jeu de l’industrie musicale à fonctionné à merveille : votre conception de l’album se limite à celle d’une collection de titres dont seuls deux ou trois sont des "tubes" et les autres des rebuts à jeter. Conception hélas vraie pour une majeure partie des productions de nos chères majors. Mais est-ce véritablement le cas des albums créés par de véritables artistes, un tant soit peu éloignés du fameux système radio, tv, disque d’or ? Cette conception relève d’une "marchandisation" de la musique (ne dit-on pas Industrie Musicale ?). Elle lui ôte sa valeur artistique intrinsèque.
Je pense que cette remarque à son importance. En effet, si l’on considère qu’un album est un produit artistique complet, on peut se poser la question de savoir si les arguments habituellements invoqués pour justifier du "piratage" et de la baisse des ventes de disques sont justifiés. Un simple exemple pour faire comprendre mon propos. Si l’on achète un disque, mettons 20 €, et que l’on prend plaisir à l’écouter et le réécouter des dizaines de fois, aura-t-on l’impression de se faire arnaquer ? N’aura-t-on pas la satisfaction d’avoir participé à la rémunération d’un artiste qui nous aura procuré tant de joie (sans discuter plus particulièrement des marges des majors) ? A raison de 40min le disque, si on l’écoute 50 fois, cela fait un prix de revient de 0.60 € / heure. On peut difficilement faire plus compétitif ...
C’est la frénésie de consommation qui pousse l’internaute à entasser des milliers de Mp3 (qu’il n’écoutera probablement qu’une fois) sur son disque dur. La recherche de la qualité musicale passe au second plan. C’est certain qu’avec une telle vision des choses l’idée de payer 20 € pour un album / tube à durée de vie d’un mois peut sembler insupportable.
Il me semble que la faillite du système des majors réside plus dans la conséquence d’une commercialisation à outrance de daubes infames alors que se dévellope en parellèle une offre alternative de qualité de plus en plus facilement accessible par le biais d’Internet (y compris grâce aux réseaux sociaux que vous mentionnez). C’est, à mon sens, ce qui continuera de creuser la tombe des majors : une offre limitée, de basse qualité et surtaxée par rapport à l’offre indépendante. Pour mémoire la différence de prix d’un disque indépendant / major est de l’ordre de 8€, rien que pour la pub !
Le salut, pour les artistes (les vrais, ceux qui comptent et dont on se souvient), viendra d’une adaptation des modes de diffusion de la musique directement vers les fans (sans parler nécessairement de la mort du support CD).