Il y a du vrai dans l’analyse de l’auteur telle que je la comprends : Les options centralisatrices de la France, ses partenariats public-privé (j’ajouterai : en usage depuis des siècles) ne sont pas si mauvais face aux dérives de la mondialisation, même s’ils sont perfectibles, et même si les objections de Ronchonaire ne sont pas toutes infondées.
mais la perversité de cette mondialisation est, pour moi, la suivante : bien sûr que le monde a besoin de plus de régulations, de davantage de planification, mais le force de ce mouvement de mise en concurrence généralisée est telle qu’aucun pays ne peut faire l’économie de passer par la case "dérégulations", avec son cortège de détresses, même si c’est pour revenir plus tard à un système proche du nôtre.
Ceux qui l’ont lancé ont involontairement (ou délibérément ?) libéré des forces économiques incontrôlables.
C’est ce qu’ont compris les pays à capitalisme rhenan, et c’est pourquoi ils ont au moins en partie renoncé à défendre leur modèle économique.
J’espère me tromper, mais je crains que nous ne soyons dans la même situation.
Les exemples de développement industriel aidé et encadré par l’état que cite l’auteur sont probants (même s’il y a eu ausi des échecs ou des demi-échecs, tels le France ou le Concorde), mais notre pays aurait-il encore les moyens de telles opérations ?
Autre remarque : parmi les exemples cités par l’auteure il y a le TGV. J’ai été ravi de voir enfin quelqu’un dire clairement que ce système a été développé grâce à un partenariat associant une entreeprise publique (la SNCF) et une quantité d’entreprises privées (Alsthom, bien sûr, mais aussi Creusot-Loire, Jeumont-Schneider, etc... Une dizaine d’entreprises de premier plan au total). Quelques années plus tard, Alstom, qui à la faveur des concentrations industrielles et de la faillite de Creusot-Loire avait récupéré l’ensemble de la filière, était en quasi-faillite, et prête à être avalée toute crue par Siemens, Siemens qui aurait ainsi récupéré à bon compte les développements de toute une filière industrielle. Il a fallu la détermination du ministre des finances de l’époque pour obtenir de Bruxelles l’autorisation de sauver cette filière... Un certain Nicolas Sarkozy, qui a été bon au moins sur ce coup-là.
Mais je crains que les cas où nous perdrons le contrôle de filières techniques ou industrielles, développées par nous avec beaucoup d’efforts et de claivoyance, ne se multiplient dans l’avenir. Là encore, j’espère me tromper.