JL, à qui voulez vous faire croire que les hiéarchies dans le secteur public sont basées sur les compétences et la morale ? C’est bien là que s’exprime le fait du prince. Curieux renversement.
Je note cependant que vous préconisez un secteur public pour contre-balancer le secteur privé. C’est à dire que vous concédez (à contre-coeur probablement) la nécessité de l’entreprise, ceux que vous qualifiez de négriers et de prédateurs (artisans et entrepreneurs apprécieront). Donc, si, par exemple, des artisans-taxis peuvent rendre un service public (un service au public) sans qu’il soit obligatoire que ce soit un service d’Etat, à contrario il est parfaitement impensable qu’un service public soit durablement créateur de richesse. Et bien je pense que les prédateurs, ceux qui vivent sur la bête, se trouvent bien dans le secteur étatique.
De cette disymétrie (vous ne pouvez nier la nécessité du privé alors que je doute de l’utilité de l’intervention étatique) nait l’inconfort intellectuel de la gauche et de la droite étatique : faute de pouvoir se revendiquer d’une société communiste ou national-socialiste totale, il ne s’agit plus que d’essayer de justifier la prédation étatique sur le dynamisme d’une société libérale.
Non pas qu’il faille se débarrasser de l’Etat : je le verrais plutôt comme une agence dont les services doivent avoir un coût connu de tous pour être acceptable. Nous en sommes loin.