Cher Docdory
Vos observations sont on ne plus exactes. Il se peut que vous ayez raison.
Toutefois, ne trouvez-vous pas que le président Sarkozy réserve à Benoît XVi une attention qu’il n’accorde à aucune autre religion ? Ne percevez-vous pas une idée maîtresse lancinante qui revient depuis au moins le discours du Latran : la menace du fondamentalisme musulman ?
Il m’a donc semblé, sauf erreur, que toutes les autres initiatives prises envers les autres religions tendaient à donner le change, mais que la préoccupation majeur restait l’islamisme.
Or comme les laïques eux-mêmes se montrent divisés face à l’attitude à adopter contre cette menace, comme vous le rappelez, ne peut-on trouver très politique et habile de s’allier à l’Église catholique que la République a su confiner dans la sphère privée depuis 100 ans pour combattre un Islam qui n’a jamais connu pareil confinement ?
"La laïcité positive" ne serait-elle pas, tout compte fait, un hochet, sachant que les laïques sont sur le qui-vive et que toute mesure qui tendrait à lui donner corps mettrait le feu aux poudres ?
En somme, il compterait sur la vigilance des laïques pour justifier qu’il ne passe pas aux actes !
Car, ce qui n’est pas niable, c’est que ses discours ont le don de mettre en alerte les laïques (qui comprennent aussi des catholiques et des protestants) tout comme les catholiques traditionnels, voire traditionalistes pour faire front.
Je trouve les discours prononcés très finement travaillés. La stratégie qu’il met en oeuvre, ne lui est manifestement pas exclusivement personnelle.
Il ne faut pas oublier que le Président Sarkozy a souvent répété que lui, il faisait de la politique. Or, le fin mot de la politique est dans un autre adage romain : qui ne sut dissimuler, ne sut jamais régner. Paul Villach