Ce qui m’emmerde le plus c’est que l’on puisse croire que Dieu a créé l’homme à son image, et donc dôté de raison et de faculté de raisonnement, et qu’ensuite on lui fasse croire que Dieu ne veut pas qu’il s’en serve (surtout ne réfléchissez pas, non, non, c’est pas bien), en lui disant que la foi ne s’explique pas mais qu’elle se ressent. On essaie donc de nous faire croire que le sentiments, la sensation est une preuve de l’existence de Dieu (en ce sens, toute expériences allucinogène devrait être une expérience divine, comme le croyaient les shamans).
Je ne dis pas que Dieu n’existe pas, la science n’ayant pas réussi à invalider ce postulat, mais il n’existe pas non plus de preuve de son existence. Ne trouvez-vous pas curieux que toutes les grandes révélations religieuses aient été des expériences solitaires (Mahommet, le jardin des oliviers, Moïse et le buisson ardent, les 10 commandements...) et non des révélations collectives ? Ne trouvez-vous pas curieux que les Evangiles rapportent le dialogue entre Dieu et Jésus dans le jardin des oliviers, alors qu’il n’a plus eu de contact avec les disciples après cela ? Et les aberrations se multiplient ainsi dans les textes.
En revanche, l’archéolohie montre que le mythe du déluge remonte à celui d’Utnapishtim en Mer Noire, que celui de Moïse reprend celui du dieu Thot égyptien, que la Génèse provient du Noun égyptien. L’archéologie nous montre qu’il n’y a aucune trace de l’Exode, à une époque où les Egyptiens enregistraient pourtant tous les événements majeurs de leur époque (la fuite de 400 000 personnes dans le désert à une époque où la population mondiale était de quelques millions devaient certainement valoir le coût d’être notée). Les études comparatives montrent que lorsque l’on compare la description du même événement dans les quatre évangiles, il y a plus de 40% de différences entre chaque passage. D’ailleurs, ceux-ci n’ont été écrits que des décennies après la mort du Christ, à une époque où l’épistémologie n’avait pas encore défini les règles du travail de journaliste ou d’historien : le message primait alors sur la véracité des faits relatés. Tout moyen était bon pour convaincre de la divinité, de la justesse de celui-ci.
En bref, alors que la religion nous demande de croire en un dogme précis, écrit et à des commandements absolus, en nous fondant sur un vague sentiment pour nous démontrer qu’il s’agit de la parole divine, on continue à rejeter ce que notre raison, notre travail de réflexion a pu produire de plus infaillible : non pas que Dieu n’existe pas, mais que les religions sont des construits humains, à prendre avec relativisme, comme n’importe quelle idéologie politique finalement.
Bref, ce qui m’emmerde en tant qu’athée, c’est d’être stigmatisé comme un intégriste parce que je cherche à démontrer l’absurdité des religions en tant que dogme grâce à des arguments scientifiques. Ce qui m’emmerde c’est d’entendre ces croyants clamer qu’ils ont le monopole de la morale et que les athées ne sont que des mécréants immoraux, quand des millions sont morts pour défendre les idées de liberté et de tolérance de la démocratie, alors que l’Eglise a tué et torturé au nom de sa foi pendant des siècles. Ce qui m’emmerde c’est d’entendre dire que je suis incapable de spiritualité en tant qu’athée, quand je dis qu’il n’y a rien de plus grand que la nature qui nous entoure, quand je dis que nous ne sommes pas au-dessus d’elle mais en elle et elle en nous. Ce qui m’emmerde enfin, c’est d’entendre le pape ou d’autres leader religieux parler d’amour quand ils prêchent l’homophobie, l’intolérance envers les autres religions (sous prétexte qu’ils détiennent la vérité) et qu’ils passent leur temps à juger de la qualité d’humains en fonction de leurs comportements dans la sphère privée (alors que les prêtres pédophiles ont été couverts pendant des années). Ce qui m’emmerde c’est de voir des soi-disant croyants aller à la messe le dimanche et enfreindre ce en quoi ils déclarent croire le reste de la semaine (par exemple : les messes militaires. A-t-on jamais vu quelque chose de plus absurde que cela, quand on pense que les commandements interdisent de tuer et que Jésus disait de tendre l’autre joue ?). Ce qui m’emmerde, c’est de voir un président, censé représenter tous les Français et montrer ainsi sa foi en publique, insultant au passage les minorités et athées qui habitent notre pays. Ce qui m’emmerde c’est de voir l’argent public qui est dépenser pour une visite comme celle-ci, quand l’argent serait mieux utilisé à lutter contre le SIDA dans les pays où le port du préservatif est mal vu grâce au Pape. Ce qui m’emmerde c’est que sous prétexte de politiquement correct on en arrive à ne plus pouvoir critiquer aucune religion en France, sous prétexte que c’est insultant, mais que critiquer les croyances politiques ou spirituelles des athées ne pose de problème à personne. Je ne me souviens pas avoir demandé à quelqu’un d’enlever sa croix, sa kipa, son tchador, alors si un pauvre débile veut porter un tee-shirt qui dit qu’il est athée, je ne vois pas où est le problème. Bref, ce qui m’emmerde, c’est que ce débat ait eu lieu car cela prouve que la laïcité (pas "positive", puisque la laïcité négative n’existe pas jusqu’à preuve du contraire) n’est pas encore ancrée dans un pays comme le nôtre et que les dérives extrêmistes religieuses que l’on observe dans des pays comme les USA sont possible chez nous. Devrons-nous bientôt nous battre nous-aussi pour que Darwin continue a être enseigné dans l’école publique ?