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Commentaire de Brieuc Le Fèvre

sur Wall Street expliqué aux idiots


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Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 16 septembre 2008 22:23

La monnaie devrait être une mesure symbolique et conventionnelle du travail. Pourquoi ? Parce que seul le travail produit de la richesse. Prenez un talbin quelconque, et laissez-le vieillir en fût de chêne. Au bout de 100 ans, si les rats vous en laissent le loisir, vous récupèrerez le même talbin, ni plus, ni moins.

Sa valeur aura-t-elle changée ? eh ! ça dépend de la convention sociale en vigueur vis-à-vis dudit talbin au moment de son excavation !

La monnaie est une affaire de confiance. Pourquoi acceptez-vous d’être payé(-e-s) en euros ? Parce que vous êtes convaincu(e-s) que ces euros vous permettront d’acheter ce qui vous est nécessaire. Si demain le contraire devenait réalité, vous seriez tout aussi content(e-s) de recevoir pour salaire des points Champion ou des bons d’achat Leclerc !

Tout ceci pour arriver à une conclusion simplissime : la monnaie n’est pas une marchandise, elle est un moyen d’échanger du travail. Elle ne devrait donc :


- ni être confiée pour sa création à des acteurs privés cupides et sans scupule,

- ni être créée contre un intérêt (qui, n’étant pas créé en même temps que le capital, impose qu’une autre création vienne placer sur le marché une somme équivalente, création secondaire elle même génératrice d’intéret, etc)

- ni être échangeable comme une vulgaire marchandise

La bêtise, l’abération, le chaos qui caractérisent la bourse n’ont rien à faire sur cette planète. Ce qui crée la valeur d’une société, c’est le travail des citoyens, pas l’idée que se font quelques crétins en cols blancs de la possibilité d’un probable profit futur de l’entreprise. Une entreprise vaut XXX millions d’euros au jour J. Le lendemain, par une cause totalement non identifiable, elle vaut la moitié de cela. Pourtant, les sites de production, les employés, les matières premières, les clients, etc, sont encore là. Cela est-il rationnel ? Non. Cela est-il malgré tout raisonnable ? Non plus : c’est débile, c’est tout.

Profitons en effet de ce merdier pour foutre à la porte les banquiers, et leur reprendre le privilège de battre monnaie qui est et doit rester celui du Peuple. Après nous avoir dépouillé de ce droit régalien, et ainsi fabriqué la dette publique, les banquiers ont fait en sorte de payer en monnaie de singe les entreprises du bâtiment, puis on fait en sorte de vendre les maisons à des gens incapables de payer les échéances, afin de se retrouver à la tête, sans bourse délier, de patrimoines immobiliers indécents. Manque de pot, la combine a fait long feu, et les banques sont bien propriétaires des maisons, mais celles-ci ne valent plus rien. Pas grave : il suffit de demander à ceux qui ont déjà payé tout ce qu’ils ont pu pour ces maisons, avant de s’en faire expulser, de payer encore avec leurs impôts (ou du moins, de se priver des services sociaux dont ils auraient maintenant bien besoin, vu que l’impôt de ceux qui peuvent encore en payer va aller aux banques).

Le seul moyen de se sortir de là, c’est de refonder totalement notre système monétaire sur des principes nouveaux, transparents, clairs, constitutionnalisés, que l’on enseignerait dès le primaire, afin que cesse ce jeu de l’écran de fumée.

Un peuple averti ne se laisse pas prendre. Un peuple créateur et détenteur de sa monnaie, selon les principes par lui voulus et décidés, ne se fait pas plumer par les banquiers.

L’économie est une science purement humaine, c’est une convention sociale. Pourquoi dès lors est-elle présentée de manière systématique comme un donné naturel, une incoutournable loi de la nature, une façon de faire contre laquelle il est impossible d’aller ? La question est d’importance, et le parallèle avec la religion est clair : un clergé "sait" et donne à ses ouailles la marche à suivre. Les ouailles sont censées accepter l’indication, sans chercher à comprendre.

Et ça, perso, ça me chifonne, car je pense que là, je me suis en train de me faire fourrer...


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