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Commentaire de gem

sur Un scandale peut en cacher un autre... L'affaire Redeker devient une affaire de Robien


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gem gem 12 octobre 2006 11:33

@grouik

Tu es plus clair, mais pas plus juste. Et tu ne répond pas à la question posée par Spinoza (et, sans te rabaisser, je pense qu’elle te dépasse), que je ne vais pas répéter.

En gros, tu affirmes qu’on pourrait faire de la science tout pareil si les lois de la nature changeait en fonction de l’observateur, du lieu ou de moment, autant dire si le monde autout de nous n’avait pas de lois, soumis au caprice du hasard.

Ca n’est pas ce qu’on enseigne (car, quoi que tu en dise, le principe de causalité et l’existence de lois physiques est bien un élément crucial de ce qu’on enseigne dans les cursus scientifique, et j’en sais quelque chose !)

Et ça me parait completement cinglé. Même dans ton exemple de pièce tu suppose, implicitement, qu’elle ne peut que retomber sur une des faces (ou peut-être sur la tranche). Et c’est normal, rationnel, conforme à ce que tu as déjà observé. Mais ça n’est pas « vrai », du moins pas « absolument vrai » ; disons « suffisamment solide, d’après nos observations et nos principes (ceux qui font la science expérimentale) pour être considérer comme vrai ». Par exemple, même après le lancer, tu es obligé de supposer que tu n’es pas soumis à un phénomène plus compliqué que tu n’imagine (tel qu’un trucage) ou une illusion d’optique : croyance raisonnable, mais croyance quand même. La « vérité » est une notion logique qui n’a de sens absolu que dans un cadre formelle très contraint, dans la vie réelle l’adéquation entre les faits observé et ce que tu pense peut faire que ta croyance est « vraie », mais à condition d’accepter, d’abord, le principe de causalité (entre autres).

De plus, il faut au moins supposer un minimum de stabilité pour avoir seulement l’idée de regarder ce qui se passe maintenant. Pourquoi lancer une pièce si l’expérience prouve qu’elle peut — indépendamment de son lancé — se transformer en choucroute, se volatiliser ou nous ? Plus profondément, notre existence même, le fait que nous soyons muni d’un cerveau capable d’extrapolation est un signe de l’existence de ce minimum de stabilité.

Il n’y a pas d’observation possible sans principe de causalité ! On peut changer de lois, mais ça suppose quand même qu’on croit, au départ, à la notion même de lois !

« une croyance est par définition irrationnelle ». NON, cent fois non ! Croire qu’une pièce peut tomber à la fois face et pile est irrationel, croire qu’une pièce peut tomber pile ne l’est pas. Et tu n’as même pas besoin de faire l’expérience pour le CROIRE, toi aussi. Par contre si on te dit que la pièce peut se transformer en choucroute, tu vas être plus sceptique... il y a toute une gamme de croyance, les unes raisonnable, les autres non, sans parler de leur contenu moral et normatif fort différent (on peut ainsi noter qu’une bonne prescription, même basée sur de mauvaises raisons, reste une bonne prescription : est-il irrationnel de s’abstenir de manger un animal qui transmet quantité de maladies ? même si c’est pour son « impureté » ?)

Et, pour revenir au sujet, croire que la Nature (l’univers et ses lois) n’existe pas est irrationnel. Autrement dit : être athée au sens de Dieu fixé par Spinoza est irrationnel. Aujourd’hui. Si demain tu observe un phénomène de changement de lois (autrement dit : un « miracle »), on en reparlera.


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