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Commentaire de TAO2008

sur La crise financière américaine annonce un monde nouveau pour 2018


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TAO2008 TAO2008 20 septembre 2008 10:05

Qui pourrait vraiment décrire notre monde en 2018, 2030 etc... ? L’exercice serait difficile. Qui eut imaginé voici seulement deux années en pleine effervescence des pays dits émergents qui remboursaient à tour de bras leur dettes (le Brésil par exemple) et alors que tous les regards se tournaient vers ce "nouveau monde" que le "vieux monde" filait un si mauvais coton ? Il toujours plus facile de d’éclairer une perspective que d’élaborer une prospective. Aussi la réalité dépasse souvent la fiction. C’est ainsi, après avoir écouté ces jours derniers , une émission philosophique très intéressante sur France Culture à propos du film Matrix, l’idée suivante :

En fait cette crise financière est la conséquence de nombreux phénomènes. Parmi les principaux mon avis est le suivant : la sophistication financière a pris le pas sur le contrôle que certaines institutions privées ou publiques pensaient avoir. La Réserve Fédérale américaine, plus grande banque privée pour ceux qui l’ignoreraient encore, a prêté depuis sa création au gouvernement américain des sommes incommensurables. Ces gouvernements ont tantôt utilisé ces prêts pour des politiques de croissance ("New Deal"), souvent pour faire la guerre. Dans un même temps et pour faire simple tant il serait long de tracer des dizaines d’années de fonctionnement économique et financier, le système financier mondial dominé par les Etats Unis d’Amérique s’est développé, après l’abandon de l’étalon Or, sur la base de la circulation d’une monnaie à la fois réelle et virtuelle. Je m’explique : cette première sophistication a déja permis à la première puissance économique mondiale de prendre la main, dans le jeu des puissances mondiales, sur la majeure partie des échanges mondiaux dont notamment pour n’en citer qu’un, l’achat du pétrole en US dollar. La tentation des gouvernements, au fur et à mesure,fut grande de ne plus se satisfaire seulement de profiter de sa position dominante pour gérer à son avantage l’économie mondiale. L’arrivée de BUSH et de ses amis au pouvoir a précipité, amplifié, affolé la machine. En effets, les médias nous parlent plus aujourd’hui des "subprime" ou crédits pourris que des"CDS" ou système de couverture, sorte d’assurance faite pour couvrir des risques de pertes. Si la crise des subprimes consiste en un acquéreur qui se retrouve avec un crédit dont l’échéance a fortement augmentée et une maison qui a perdu de sa valeur et que le banquier se retrouve alors à récupérer un bien réel bien que fortement diminué en terme de valeur, le problème resterait grave mais pas autant que le problème de cette crise actuelle.
En effet la fameuse crise des "CDS" représenterait à elle seule au minimum 56 000 milliards de dollars ! Oui vous commencez à apréhender le monde virtuel de la finance. La "Matrice" au sens du phénomène autonome (dans le film le programme des programmes), défait de tout contrôle et de toute autorité réelle, s’est affranchi de la folie humaine. Car les banques, les établissements d’investissement, les grandes sociétés de gestion financières leurs "asset managers" d’une trempe et d’une responsabilité bien supérieure à celles de M. KERVIEL et de la banque où il exerçait etc...jusqu’au particulier qui par le biais de produits dits "dérivés" jouait à se couvrir avec des couvertures en tout genre pouvant parier tant sur la hausse et la baisse de quasiment n’importe quoi (on peut même aujourd’hui parier sur le climat c’est dire !) ont participé chacun à leur niveau au système !
Tout le monde a donc déboursé de l’argent réel afin d’être couvert de façon, finalement, virtuelle. Poussons le raisonement jusqu’au bout : imaginons un instant que chacun réclame d’être payé par ces assurances et que chacun exige donc d’exercer ses options : d’où viendront ces 56 000 milliards de dollars ? Ne cherchez pas ils n’existent pas. Et de la même façon qu’il est dit parfois que si tous les clients de n’importe qu’elle banque souhaitaient en même temps récupérer leurs avoirs la banque, cette dernière serait dans l’impossibilité de les rembourser. Imaginez alors si tous les clients de toutes les banques venait chercher leur pécule ? Même la garantie des 70 000 €, en France, ne tiendrait pas. La Matrice nous faisait croire que la dématérialisation de la monnaie n’équivalait pas à sa "virtualisation" (si je puis me permettre). Et aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, pourriez-vous me dire qu’il n’est pas juste de dire que nous subissons les conséquences réelles de procédés dont les contreparties étaient virtuelles ? Le mot Matrice ne disculpe pas la minotité de responsables "irresponsables" et thanatiques qui gouvernent le monde. Pas du tout. Je veux simplement dire qu’eux-même sont aujourd’hui dépassés par les conséquences de leur folie meurtrière aux conséquences humaines bien plus dévastatrices encore que toutes les guerres du 20ème siècle. A quoi cela correspond de dire qu’il faudra je ne sais combien d’années au contribuables américains et du monde entier pour rembourser ces milliards de dollars ? A rien. Un mathématicien pourra lui-même expliquer que même avec une économie en pleine expansion (c’est loin d’être le cas actuellement) et avec des gouvernements "sages" qui prendraient soin de rembourser en priorité le déficit public, 100 années ne suffiraient pas. Je n’ai pas la clé ni la réponse. L’Oracle, programme de la Matrice, annonce un nouveau monde. Mais sans pour autant pouvoir le décrire, ce n’est certainement pas celui que l’Oracle nous décrit qui sera !
La question fonadamentale et métaphisyque de cette allégorie cinématographique consiste en cette idée de CHOIX. Avons-nous ou pas réellement le choix ? Le sort du monde résidera, je pense, sur qui l’emportera entre ceux qui pensent que oui et les autres.
Je reste éperdument optimiste.


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