@ l’auteur
Vous dire en premier lieu à quel point il est usant de constater que lorsque vous répondez à qui n’aurait pas l’intelligence d’abonder dans votre sens le mépris fleurit ("beauf", "minable", etc.).
En ce qui concerne cet article, je m’étonne (comme d’autres précédemment) de la façon dont vous jugez une chanson. Il n’y a pas que la Grande littérature pour illuminer la vie, et la p’tite ritournelle du quotidien a une place importante dans le lieu qui est le sien et n’appelle pas nécessairement de grandes analyses avec un ton si urgent... Que l’épisode "Carla et moi on s’aime" ait été et continue d’être usant, voire dangereux pour notre vie démocratique tant il sert et a servi à masquer les problèmes, voire à les excuser, je ne le nie pas, et fais partie de ceux que cela énerve. Je fais également partie de ceux qui ne trouvent pas que cet album de Carla Bruni soit une réussite, loin de là. Mais je m’étonne du ton que vous employez pour le critiquer, avec des "arguments" que je trouve parfois malhonnêtes.
Vous écrivez par exemple : "une élégante observation clinique d’une sorte de rut porcin : « Je t’aspire, je t’expire et je me pâme » ou encore « Viens donc là que j’te goûte que j’te hume » ! " et je m’esclaffe en songeant que cette analyse en dit long sur votre conception de l’amour charnel ! Le verbe "expirer" fait, comme vous l’avez mentionné, sans doute partie des mots qui ont été appelés par la sonorité, puisqu’il reprend celles du verbe "aspirer". (Entre parenthèses : qu’un mot soit appelé par une sonorité n’a rien de honteux, c’est une des caractéristiques de l’écriture poétique il me semble...) Et si cela vous évoque peut-être la fellation, je maintiens que le qualificatif de "porcin" en dit plus long sur vos représentations que sur quoi que ce soit d’autre... Ce n’est peut-être pas le plus beau vers qui soit, mais enfin il n’y a pas là de quoi fouetter un chat.
Quant aux critiques que vous faites sur la façon dont ce texte joue sur des oppositions, plutôt que les "précieuses" de Molière qui me semblent viser autre chose que ce que vous expliquez ici d’ailleurs, elles me rappellent certaines poésies de Louise Labé ou de Pétrarque. "Je me brûle et me noie", etc. C’est un motif courant et fort usité en poésie française, que l’on nomme donc "cliché", mais ce n’est pas parce que ce procédé est un "cliché" qu’il en est pour autant totalement dénué d’intérêt. Je précise, pour m’éviter quelques remarques acerbes de votre part, que je ne considère pas ce texte comme l’égal de ce que Louise Labé (encore que je ne mette pas tous ses textes au même niveau) a pu écrire, mais je ne fais que souligner ici à quel point votre analyse pourrait tout à fait s’appliquer à certains textes que l’on considère comme "de belle langue". Le "Quand tu pars c’est l’enfer et ses flammes", je ne le trouve personnellement pas si ridicule... N’ ayant qu’un infini respect pour les émois des adolescents, ce paradoxe que vous citez ("tu es ma solution mon doux problème") ne me semble pas méprisable du tout, justement parce que la chanson populaire est une forme de poésie à part, une poésie plus quotidienne peut-être, mais qui touche elle aussi grâce aux mots, et sans la permission tacite des élites littéraires. Il y a là quelque chose qui échappe à ce pouvoir lettré et qui me fera toujours sourire. Passons...
Le point le plus étrange dans cette analyse reste à mes yeux le fait que la comparaison entre l’amour et la drogue puisse vous choquer... Je ne trouve pas que cela soit habilement rédigé ici, encore une fois, mais si c’est là un de vos arguments "choc", il me semble très faible. C’est un cliché là encore, et une vision de l’amour qui ne choque en outre pas grand monde (je serais tentée de dire que cela me rassure sur les capacités d’émoi de nos contemporains).
Si l’on regarde de près chaque chanson de ceux qui semblent trouver grâce à vos yeux (Aznavour, etc) il doit s’en trouver de plus banales encore, de plus étonnantes, et plus alambiquées que celle-ci. Il est très facile de tirer à boulets rouges sur un seul texte, qui plus est de Carla Bruni en ce moment... Un texte "facile" pour l’analyse littéraire peut compter bien d’autres beautés. Cela n’est pas un critère efficient pour juger d’une chanson.
Pour ma part, et bien que n’appréciant pas cet album, ni les interventions télévisées de la première dame de France, je m’applique à rester cohérente. J’ai le premier album de carla Bruni, et la chanson "le plus beau du quartier", qui m’a poussée à l’acheter, reste à mes yeux un beau texte et une ritournelle habile, fine. Si elle n’a pas réussi tous ses textes, celui-ci l’est à mes yeux.
Elle n’a peut-être pas une voix franchement intéressante, et sa façon de sussurrer tourne au procédé, mais celle-ci lui a néanmoins permis de réussir un beau premier album, d’interpréter joliment une chanson avec Jean-Louis Murat, alors s’il fallait critiquer, je critiquerais la façon dont elle en joue à outrance désormais (notamment à la télé), et non la voix en elle-même, puisque personne ou presque ne songerait à le faire avec la voix de Jane Birkin.
Bref, cette critique me semble tomber à plat, car il y a plus important à critiquer dans le rapport entre Carla Bruni et le pouvoir (puisque vous esquissez ce thème), et qu’en outre la façon dont vous critiquez une chanson populaire qui n’a jamais prétendu être publiée dans la Pléiade me semble outrancière.
27/09 10:28 - Paul Villach
@ Walter Salens Merci de nous arborer vos breloques de militant désintéressé ! On va finir par (...)
26/09 22:04 - Walter SALENS
Je n’ai pas dit que seules les causes humanitaires seraient intéressantes, j’ai dit (...)
25/09 10:37 - Christoff_M
monsieur l’hypocrite censeur lisez un peu et vous verrez que ces ex mélangeaient la (...)
24/09 07:52 - rocla (haddock)
Surtout ne réponds pas quand on te pose une question pertinente cher Monsieur Bonnes -Manières (...)
23/09 00:07 - jrr
22/09 22:25 - rocla (haddock)
Cher ami Paul , J ’ ai l’ impression que vous ne comprenez rien à rien , vous (...)
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