Bonsoir Naja,
@Naja : "Quelle importance attachez-vous à cette distinction et qu’est ce qui la motive ?"
On ne peut pas exclure de l’humanité ceux qui ne nous plaisent pas, donc il faut faire avec. On ne peut pas laisser une partie de l’humanité sur le bord du chemin. Pour moi, c’est une évidence comme peut l’être mon approbation de l’abolition de la peine de mort.
@Naja : "Pensez-vous qu’il vaille mieux se passer de projet politique idéalisé ?"
Certainement pas, mais qui se soucie de l’arrivée quand on est même pas au milieu du chemin ? Il faut y penser en cheminant pour rester dans la bonne direction, mais il faut garder le contact avec la réalité.
@Naja : "Qu’avoir à l’esprit une telle visée pour s’orienter serait contradictoire avec l’attitude humaniste que vous exposez ?"
J’ai déjà répondu à cela à la précédente question, mais je pourrais rajouter qu’un humanisme rêvé reste une abstraction.
@Naja : "Que ce serait nécessairement nuisible, et si oui, en quoi ?"
Les projets politiques sont souvent dogmatique, ou le deviennent. Je suis donc partisan d’une solution médiane et progressive, qui tient compte d’un bilan régulier, et dont la finalité, avant d’être celle d’obtenir un résultat optimum, serait déjà d’éviter les reculs probables et malheureusement cycliques.
Il ne sert à rien de s’indigner du bilan actuel. L’humanité a un potentiel, et c’est ce potentiel qu’il faut développer. Pour cela, il faut d’abord une prise de conscience collective. Une volonté d’agir rationnellement et non par ressentiment. Cela passe aussi par l’adoption volontaire d’un comportement conforme au principe de réciprocité. Et lorsque je dis "adoption volontaire", je précise qu’il ne peut s’agir d’une nouvelle oppression idéologique, mais de l’évidence qu’un comportement social adéquat se révèle plus rentable pour chacun que l’individualisme forcené.
Ce n’est pas évident à comprendre pour la majorité des individus, mais c’est parce que la société pousse à l’individualisme. Ca aussi, cela fait partie du bilan actuel. Mais de la même manière qu’une question appelle une réponse, la répétition de la question rend également la nécessité d’y répondre plus pressante pour celui qui l’entend souvent.
Qui n’a pas rit du mouvement écologique à ses débuts ? Qui, aujourd’hui, pourrait nier que la Terre a un sérieux problème écologique ? De la même manière la préoccupation humaniste doit devenir une évidence pour chaque être humain. Sans une véritable prise de conscience, l’humanisme n’est qu’un fantasme abstrait et un catalogue de bonnes intentions, au lieu d’être une volonté de régler la problématique en sortant par le haut.
Ce ne sont pas les plus grosses contraintes qui apparaissent injustes à l’homme. Qui peut se révolter de ne savoir voler de lui-même ? Ce sont les contraintes sur lesquelles ont devrait pouvoir peser qui nous sont les plus insupportables. Une vision parfaitement humaniste, c’est peu de chose, et cela peut s’acquérir. Encore faut-il le vouloir. C’est contre cette inertie au changement qu’il faut lutter.
Bien à vous