Manset est un chanteur à part. Il a son monde, il y a ceux nombreux qui passent à côté sans parvenir à y entrer, même en essayant. Et il y a ceux qui trouvent un passage, ou plus exactement sont happés par un passage et entrent dans le monde...
C’est comme s’il chantait sur une longueur d’onde particulière que seuls quelques uns pourraient capter... Pas d’élitisme, non, ce n’est pas lié à la culture ni au social, davantage au fait d’avoir un certain don de réceptivité...
Chacun des albums, certains plus que d’autres, amène sont lot d’entrants. Il y a la génération « Mort d’Orion », celle de « Y’a une route », celle de « Lumières », celle de « Matrice », celle de « Revivre »... et, davantage que le précédent « Obok » à mon sens décevant, il y aura la génération Manitoba... avec son titre phare « Le pays de la liberté », le plus apte à happer... mais pas le plus facile... Vous pouvez aussi essayer « O Amazonie » ou « Dans mon berceau j’entends »...
Comme d’habitude, cet album est un mélange de l’existant, nostalgie revisitée, avec des avancées et, là, il y en une de taille puisque Manset s’est décidé à travailler cette voix qu’il n’aimait pas et qui est si particulière : d’un abord métallique et froid mais avec des variations apportant nuances et chaleur... pour qui les perçoit. Ceux qui sont déjà passés à côté seront à nouveau rejetés, mais ceux qui ne connaissent pas ont leur chance... Quant à ceux qui ont déjà capté, ils seront charmés...