• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Marc Bruxman

sur Bal tragique en 2008 : un mort, le Dieu marché ; un blessé grave, la démocratie


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Marc Bruxman 23 septembre 2008 20:48

La crise actuelle a été engendrée par des décisions prises à un moment où les banquiers ne pouvaient pas savoir que le gouvernement allait intervenir.

Le gouvernement était déja intervenu via la FED. Organisme tellement indépendent que son chef est nominé par le chef de l’état américain. Bernanke par exemple est la à la demande de Bush. (http://en.wikipedia.org/wiki/Chairman_of_the_Federal_Reserve). Et le problème est la. Un taux d’intérêt légal à 1% comme ce fut le cas sous M. Greenspan ce n’est pas sérieux. 

Après cette politique c’est la régle. Et cette régle s’impose aux banques privées qui doivent à partir d’elle maximiser leurs profits. Et la, la FED les as plaçé dans un environnement toxique. Un environnement ou l’argent est quasi-gratuit et ou la machine à prêts va nécéssairement s’emballer parce que :

  • Tous les gens solvables commencent par demander des prêts vu que c’est une bonne affaire.
  • Le prix de l’immobillier monte vu que plein de gens ont un financement et que le nombre de ventes n’a pas augmenté tant que cela. 
  • La bulle est amorcée, les gens se disent que c’est le moment d’acheter parce que ca monte vite en ce moment.
  • Les banques doivent faire le maximum de prêts pour que leurs résultats financier soit beau et présentable sur le moment. Et ils vont alors chercher à innover (les subprimes). Et dans le même temps, le particulier innove aussi. (Il y a beaucoup de gens qui semble t’ils ont fait des feuilles de paie avec photoshop aux etats-unis). 
Enfin les financiers savaient depuis longtemps ce qui allait arriver. J’ai entendu parler pour la premiére fois d’une crise liée à l’endettement en 2003 et on m’a même dit à cette époque que Fanny et Freddy n’y résisterait pas. Beaucoup savaient que lorsque l’immobillier allaient se retourner et baisser, tous les démons de l’enfer seraient libérés. Ce que Europe2020 / LEAP a rendu public, beaucoup de travailleurs de la finance le savaient. 

Mais :
  • L’employé a son bonus de fin d’année à toucher. Ils ferme sa geule et ramasse le fric se disant que c’est le patron qui paiera. 
  • Le patron est lui même salarié des actionnaires, il fait de même que ses salariés. Il n’a de toute façon pas le choix, prendre une position "inverse" à la tendence du marché c’est suicidaire. 
  • L’actionnaire se dit que le désastre va de toute façon être tellement gros que quelque chose va se passer. Et ce quelque chose dans le monde actuel, c’est l’état qui va faire zorro. Et ils espéraient surement pouvoir faire pression pour y perdre le moins possible. 
Si vous affirmez qu’ils s’en doutaient, et que donc, il faut laisser la civilisation s’écrouler pour prouver que le libéralisme fonctionne, c’est la preuve éclatante que, justement, il ne fonctionne pas !

On ne pouvait PAS laisser la civilisation s’écrouler car c’est bien de cela que l’on parle. En dernier recours il faut bien assurer la continuité du service. Imaginons que ce soit une grosse boite privée d’eau potable qui fasse faillite, il faudrait bien continuer à alimenter les gens en eau ! La le marché c’est pareil, c’est une infrastructure vitale et si on l’avait stoppé ca aurait été 1000 fois pire qu’une gréve SNCF. Cela n’empéche pas de flinguer tous ceux qui étaient actionnaires de ces institutions en faisant bien en sorte que leur coupon vale zéro. Car si eux ne sont pas punis, ils recommenceront. Pas besoin de prison ou quoi que ce soit. Les actions valent zero point. Et lorsque l’état aura pu redresser ces institutions, il les vendra et le produit de la vente remboursera il faut le souhaiter le coût de l’intervention. 

Dans un tel système, on peut tout à fait avoir un état minimal mais qui a le droit d’intervenir en dernier recours pour assurer temporairement les services essentiels à la survie de la population. Les marchés financiers font partie de ces services essentiels. Le scandale n’est pas d’intervenir pour maintenir la continuité du service mais lorsque cette intervention n’a pas les conséquences d’une faillite pour les actionnaires. Ils ont mis une boite en faillite, ils doivent en payer le prix. 

Et par ailleurs vu que la boite est en faillite virtuel, le parachute doré devrait mécaniquement être suspendu et considérée comme une créance qui ne sera payée qu’en dernier. (Une fois que tout le reste aura été remboursé soit jamais). Ca n’est malheureusement pas ce qui s’est passé. 

Et effectivement le libéralisme a besoin de responsabilité pour vivre. Ce qui veut dire que si vous mettez une boite en faillite l’état ne vous renfloue pas et si il assure la continuité du service c’est uniquement pour ne pas mettre les citoyens dans la merde. Le fait que l’état soit responsable de la crise par sa mauvaise régulation ne doit pas atténuer cette partie de la responsabilité. De même l’état est la pour un role d’intérim. Dés que la situation est stabilisée, il retourne les entreprises au privé, en un ou plusieurs morceaux. 

Et c’est à tous les niveaux. Il faut aussi apprendre aux gens à lire un contrat et à ne pas signer n’importe quoi. Parmis ceux qui ont signés des prêts subprimes, certains étaient pauvres d’autres étaient des spéculateurs qui achetaient des maisons pour les revendre 6 mois plus tard. Ces gens la on fait des profits que je ne leur plains pas. Il ne faut par contre pas leur éponger leur perte. Ils ont voulu spéculer ? En libéral je dis que grand bien leur en fasse. Maintenant si ils perdent du fric, ils connaissaient les risques, il n’y a pas lieu de les pleurer. 

Et pour ceux qui ont signé le contrat sans le lire ? (ou le faire lire) ? Et bien peut être qu’aussi dur que ce soit, le mieux est de laisser les processus se dérouler jusqu’au bout. 

Pour ce qui est des agences de notation ? Le problème est complexe. Mais il vient :
  • De l’abscence de responsabilité. Si ces agences avaient du rembourser leur client lorsqu’un triple A fesait défaut, elles auraient surement été plus prudente.
  • Le faible nombre d’agences. Quand il n’y a que trois ou quatre agences "sérieuses" vous avez compris que par le jeu des connexions, celles-ci deviennent liées au gouvernement par controle indirect. Le bigboss a envie de tout sauf de se prendre un coup de fil de la maison blanche demandant pourquoi il a déclassé une entitée sponsorisée par le gouvenrement comme Fannie et Freddy. Donc il déclassera ca en dernier recours. Si ces agences étaient plus nombreuses, l’avis individuel de chaque agence aurait moins d’importance et il serait possible d’avoir des agences plus strictes que d’autres. 
  • De la trop grande confiance des clients. et ca c’est un phénoméne général. Les gens sont devenus crédules et croient aux entreprises too big to fail, aux bateaux insubmersibles, au réseau qui ne plante jamais, etc, etc, ... Or en ingénierie on le sait, "shit happens !" comme disent les américains. Beaucoup trop de gens savaient ce qui était en train de se passer mais se réfugiaient derriére le triple A. 








Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès