Monsieur Dugué,
Je résume votre texte ainsi.
Une crise générale est en cours. Elle met en cause l’hypothèse ultra libérale de la capacité du marché à se réguler par lui-même. Elle met à bas l’idole nommée marché. Elle abat l’idée que le marché induit forcément la démocratie.
La démocratie est alors le résultat d’un choix. Pour le faire, il faut une bonne information et du courage. Vouloir l’imposer la discrédite. L’utiliser pour asseoir son pouvoir la discrédite. Un pays démocratique qui utilise l’armée, montre sa corruption, ment, manipule, emprisonne arbitrairement et tue aveuglément discrédite la démocratie. Ce discrédit est patent en Thaïlande et en Russie.
Les républicains des USA illustrent tous ces défauts. Ils peuvent revenir au pouvoir.
J’ajoute ceci.
Vous faites référence à l’idée que la démocratie et le marché vont ensemble. Si l’un arrive, l’autre suit inévitablement. Vos exemples, tous pris dans l’actualité, disent le contraire. Je pourrais en ajouter d’autres. L’idée de l’un implique l’autre est morte.
Vous faites également référence à l’idée que le marché peut se réguler par lui-même. Tous les termes de la crise (subprimes, levier, CDS, dettes privées et publiques, flambée des matières premières) contredisent cette affirmation. J’ajoute que la défense du libéralisme en disant que la FED ou un autre truc étatique a causé cette crise va dans le même sens que vos exemples. Ces gens admettent implicitement que le marché se manipule, se change, se modifie facilement par une organisation hors de leur champ de vision. Ces gens admettent aussi implicitement que les acteurs du marché ne sont pas des gens responsables. Aveuglés par leurs profits immédiats, ils sont rigoureusement sans défenses contre ces interventions hors de leur champ de vision. L’idée de l’auto-régulation est donc morte. Même les défenseurs du marché l’admettent implicitement. J’ai toute confiance en eux pour le nier de toutes leurs forces.
J’ajoute encore que le marché ne va pas du tout avec la démocratie. Il ramène toutes les relations humaines à des échanges financiers. Tout ce qui en sort cesse littéralement d’exister.
Ce qui pose le problème de l’information dans une société de marché. Chaque individu est isolé et limité. Les informations qu’il reçoit sont des publicités ou des communiqués de presse. Cette communication est orientée. Chaque individu doit prendre tous les jours des centaines de décisions dans une telle société. Ses décisions sont à la merci de cette communication. Il va donc s’aligner sur celle-ci et agir selon les intérêts de l’émetteur pas selon les siens.
Chaque individu a une histoire qui limite ses options pour l’avenir. Ce genre de limites n’est pas du tout pris en considération par une société de marché. S’il a fait des choix qui ne conviennent pas à la société, il est ostracisé, exclu et méprisé. Il ne peut plus exister. Cette non existence protège les défenseurs du marché de tout doute.
La peur, la méfiance, l’isolement, la violence deviennent dans ce cadre des réactions naturelles, obligatoires. Nous nous retrouvons ici dans le phénomène du Léviathan de Hobbes. Nous avons la guerre du tous contre tous. Nous avons ces tensions se traduisant par le Patriot Act, l’armée dans les rues en Italie, la peur du terrorisme, l’accoutumance à la drogue, le retour des extrémismes. Plus prosaïquement, vous avez des réactions de mépris extrêmement violentes contre vous.
Vous avez raison. Il y a de quoi avoir peur. Nous allons vers une catastrophe qu’il faudra traverser.
Je vous rejoins sur l’idée de rejeter la planification à outrance et le laisser faire à outrance. Les deux options sont nuisibles.
Une régulation du marché par le politique a de très gros avantages. Elle assume une réalité. Elle implique un minimum de contrôle démocratique. Elle retient des irresponsables par avidité d’aller trop loin. Elle donne un minimum de sécurité à la population face à ces mêmes gens. Elle assure une redistribution des bénéfices dans la population et donc une base pour monter et faire vivre de petites entreprises du genre construction.
Cette régulation a aussi de gros inconvénients. Elle ne sera jamais admise en l’état par les défenseurs du libéralisme ou par ceux qui défendent le dirigisme total. Il faudra sans cesse réévaluer ses règles à cause de l’évolution de la société. Elle sera à la merci des démagogues qui ont tout le marketing pour agir efficacement. Elle sera à la merci des entreprises les plus puissantes qui feront du lobbying auprès des gouvernants.
Mais nous avons essayé le dirigisme et le libéralisme. Les deux ont échoué. Je propose donc d’essayer la voie du milieu.
02/10 19:10 - CAMELEON
@ NOUS TOUS !!! WOUAH !! IL Y A DE L’AMBIANCE SUR CE SITE , SI NOUS NOUS RELAXIONS ET (...)
25/09 17:26 - vin100
Un blessé grave la Démocratie ?????? Oui, certes et depuis longtemps, mais surement pas depuis (...)
24/09 20:55 - Le péripate
Pour certains, il ne s’agit que d’un refus de savoir. Pour d’autres, (...)
24/09 20:36 - philbrasov
		Face à la situation de désarroi actuel, vous pouvez penser que les (...)
24/09 20:20 - philbrasov
que cette crise est due aux vilain ultralibéralisme. http://www.objectifliberte.fr/2008/08/subprime
24/09 19:35 - philbrasov
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