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Commentaire de Pierre Meur

sur L'humanisme n'est pas un projet politique, c'est un bilan global


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Pierre Meur Pierre Meur 25 septembre 2008 09:32

 @Bois-Guisbert (24 septembre 2008 à 12H46) : "Il n’en a pas fallu beaucoup pour faire tomber le masque du doux rêveur qui se complaît dans sa vision du monde meilleur, à l’avènement duquel il travaille". Vos aigreurs (d’estomac) révèlent une personne bien peu sûre de la solidité de ses théories. « …cela doit être atroce de vivre sans espoir… »

 

Passons sur la partie "attaque personnelle" qui n’a d’autre finalité que ce qu’elle est. Le lecteur attentif remarquera que notre contradicteur fait facilement l’impasse sur les arguments qui le contredisent et ne relève que ce que son interprétation veut volontairement limiter pour le faire passer à travers le prisme du profil qu’il a décidé d’assigner au rédacteur de l’article : celui de "doux rêveur".

 

@Bois-Guisbert : "Détrompez-vous. L’espoir n’est que l’illusion dont certains ont besoin pour supporter le poids de l’existence, maintenant que Dieu est mort. Mais une saine conception de ce qu’est son devoir à l’égard des siens et de soi-même, remplace aisément les chimères proposées par la philosophie, la politique et les religions."

 

Tiens, seriez-vous en train de faire de la philosophie ? Votre mépris pour l’intelligence ne peut s’exprimer quand utilisant le même outil pour l’invalider. Diriez-vous que votre propos est une chimère ?

 

@Bois-Guisbert : Souvenez-vous de Guillaume d’Orange : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. »

 

C’est exactement tout mon propos dans cette affirmation qu’un humanisme doit d’abord être cohérent avec la réalité. Il doit donc y avoir pour préalable une prise de conscience de tout les actes posés de l’humanité. L’humanisme doit, avant tout, être un réalisme.

 

@Bois-Guisbert : et, malgré tout, d’Oswald Spengler : « La paix est un souhait, la guerre est un fait, et l’histoire n’a jamais prêté attention aux désirs et aux idéaux humains. »

 

Bon, analysons ce que nous dit Oswald Spengler :

 

- "La paix est un souhait". Exact !! Manger à sa faim en est un autre. Si l’on veut réaliser l’un et/ou l’autre, il faut poser des actes cohérents propre à réaliser le ou les souhaits. Cela passe par une dépense d’énergie qui ne trouve sa validité que dans le rapport moindre énergie dépensée pour le résultat acquis. Par exemple, on concevra aisément que si Bois-Guibert avait mieux lu l’article, il y aurait découvert également ses propres arguments et ne serait pas tombé dans son point de vue volontairement réducteur : "celui qui prononce le mot humanisme est un doux rêveur". Il n’aurait pas gâché son énergie et ne me ferait pas perdre la mienne.

 

- "La guerre est un fait". Exact !! Tout comme peut l’être la paix. En fait, la guerre et la paix sont deux états de la cohérence énergétique des actes posés dans la relation entre êtres humains. Si nous sommes deux chasseurs primitifs, nous avons deux solutions pour manger. Soit nous entre-tuer d’abord pour conserver pour nous-même le produit potentiel de la chasse, soit nous entendre pour chasser à deux afin d’augmenter la réussite potentielle de la chasse et en partager le résultat. Vous me direz laquelle des deux solutions est la moins énergivore. Les choses deviennent plus complexe quand le premier groupe de chasseurs rencontre un second. On peut admettre qu’à force de parlementer le gibier puisse s’être fait la malle, mais alors, il faut également admettre que s’entre-tuer peut prendre tout autant de temps et qu’il y a peu de chance que le gibier ait l’idée saugrenue d’attendre le résultat de la bataille pour savoir qui veut le manger. Il reste encore à se demander si le produit de la chasse peut nourrir tous les chasseurs. Là, c’est un vrai problème, et qui serait la seule justification valide pour que commence la guerre des chasseurs. On notera que l’humanité à trouvé une solution à ce problème, ce qui souligne son intelligence et son pragmatisme : "la culture et l’élevage". Ce choix impliquait de lui-même le souhait de la paix et la cohérence du comportement qui pouvait l’induire.

 

- "et l’histoire n’a jamais prêté attention aux désirs et aux idéaux humains". Non, effectivement, parce que l’histoire est le processus de l’ensemble des actes posées par l’humanité (que ces actes aient été cohérent énergétiquement ou pas) dans le cadre de la réalité où ce sont exercés ces actes, et non un être suprême qui, pareil à Dieu, serait le juge de nos âmes ou le tourmenteur de nos corps. L’histoire, c’est la réalité a différents moments. Rien de plus. On peut en tirer des leçons, et la nécessité de la plus grande alliance et de la cohérence des actes, c’est à dire, là, un projet politique, est une évidence. Reste à définir la cohérence de ce projet. D’où mon propos.

 

@Bois-Guisbert : Oswald Spengler qui a aussi annoncé ce qui vous attend, si vos idées s’imposent à nos sociétés, au sein desquelles les musulmans sont d’ores et déjà en embuscade :

 

Qui amalgamez-vous dans le statut "musulman en embuscade" ? Tous ? La moitié ? Le quart ? Le Coran n’aurait donc comme motivation que des idées guerrières bien établies ? Avez-vous lu le Coran, ou n’avez-vous lu que les extraits judicieusement choisis et extraits de leur contexte et de la perception globale qu’il faut en avoir ? On trouve toujours un bâton pour battre son chien. Croyez-moi, il y a des gens qui font au nom de l’Islam, ce que d’autres font au nom de leurs propres convictions prétendument affichées. D’où l’intérêt de la plus grande alliance des hommes de bonne volonté dans lequel se trouvent également de vrais musulmans.

 

@Bois-Guisbert : « Parler de la paix dans le monde s’entend aujourd’hui seulement parmi les peuples blancs, et pas parmi les races de couleur, beaucoup plus nombreuses.

 

Vous avez dit "races". Sans vouloir vous enfoncer, savez-vous que le racisme, c’est à dire la théorie suivant laquelle il existe des races "humaines" différentes. La propagation raciste est puni par la loi, mais sur le fond lui-même, c’est avant tout une théorie qui ne tient pas debout. Il y a des différences génétiques qui sont bien plus prépondérantes que l’apparence morphologique, car en effet, vous pouvez être tout à fait incompatible au niveau sanguin avec votre enfant et par contre tout à fait compatible avec cet homme de couleur, fut-il votre ennemi "culturel". Mais passons, ce point ne regarde que la modération d’AgoraVox.

 

La différence est avant tout culturelle, et comme la culture n’est pas innée, mais acquise, le niveau culturel d’un peuple dépend du système éducatif dans lequel il évolue. Par exemple, chez les bons blancs, si les gens évoluent dans un environnement technologique "évolué" ne signifie pas que chacun est capable de comprendre cette technologie, et beaucoup d’entre-nous seraient bien incapable d’expliquer comment fonctionne la montre qu’ils ont au poignet. Il en est de même de la compréhension profonde de la paix ou de la guerre. La fonction crée l’organe dit-on, si l’on ne comprend pas ce que signifie et ce qui motive la paix ou la guerre, on ne voit pas, bien entendu, la nécessité de s’en soucier, et on en reste sur un statu quo béatifiant. De la même manière, on ne peut comprendre une culture qu’en s’y intéressant.

 

@Bois-Guisbert : C’est un état de fait inquiétant. Quand des penseurs individuels et des idéalistes parlent de paix, comme ils l’ont fait depuis des temps immémoriaux, l’effet est négligeable.

 

Nous sommes entièrement d’accord. Parlez de paix comme d’un terme vide de sens, ou en incohérence avec la réalité, est tout aussi aberrant que d’avoir un cerveau sans vouloir s’en servir.

 

@Bois-Guisbert : Mais quand des peuples entiers deviennent pacifistes, c’est un symptôme de sénilité. Les races fortes et jeunes ne sont pas pacifistes.

 

Ja, mein fuhrer !! (claquement de bottes autorisé). On a déjà entendu cela quelque part.

 

Je ne crois dans l’usage de la gabegie d’énergie (la force) que dans son utilisation à des fins intellectuelles et artistiques, et disons-le, créatrices. La guerre n’ayant surtout que des buts opportunistes, c’est-à-dire, n’intéressant que celui qui la déclenche, en général le plus fort sinon elle est incohérente, elle a des vertus avant tout destructrices sauf dans la création de ses moyens, et la course à l’armement reflète bien ce paradoxe qui veut qu’une arme inventé pour la victoire d’un seul trouve, tôt ou tard, son usage par l’ennemi. L’armement nucléaire sera un jour utilisé par des terroristes, soyez-en certain.

 

C’est la prédation qui est un combat d’arrière garde, puisqu’à moins d’être le plus fort, ce qui n’est jamais qu’un constat momentané, un groupe humain, ni dans la défense, ni dans l’attaque, n’est jamais resté le plus fort ad vitam aeternam. L’humanisme politique visant non la plus grande alliance, mais l’alliance de tous, il est le seul moyen de se prémunir d’avoir des ennemis, donc de se trouver dans la situation de perdre un conflit. Cette alliance totale étant un vœu pieux, je le reconnais volontiers, je me concentre donc sur la plus grande alliance possible. Pas celle des prédateurs, mais celles des êtres humains de bonne volonté, pour s’opposer à l’alliance des prédateurs. Les gens qui désirent vivre en paix étant plus nombreux que les prédateurs, il ne doit pas être difficile d’en recruter un nombre important. Il faut juste qu’on leur explique ce qu’ils désirent vraiment, c’est-à-dire ce qui est exprimé dans l’article premier de la DUDH.

 

@Bois-Guisbert : Adopter une telle position, c’est abandonner le futur, car l’idéal pacifiste est une condition terminale qui est contraire aux faits de base de l’existence.

 

Je ne peux que vous reconseiller la vasectomie, ou l’avortement très tardif que vous pourriez pratiquer à votre intention sur vous-même. Dites-moi donc ce que vous attendez du futur guerrier ? La puissance ? Oui, mais pourquoi faire, et surtout qui allez-vous envoyer en première ligne, vous-même ?

 

@Bois-Guisbert : Vous voilà prévenu : une condition terminale. Vous ne pourrez plus dire : « Je ne savais pas », ni « Je ne pouvais pas savoir ».

 

Si Oswald Spengler le dit, alors je dois me rendre à l’évidence d’Oswald Spengler.

Avez-vous déjà songer à penser par vous-même et à réfléchir sur les slogans que vous utilisez ? Je vous l’ai dit, vous ne pourrez plus dire "je ne savais pas que ma pensée pouvait être créatrice et surtout cohérente".

 

Quand j’ai dit que c’était mon dernier post, vous ne m’avez pas cru, j’espère ? Dommage pour votre conclusion. Elle est à refaire.

 

Pierre Meur


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