@ Pierrot. Vous avez indéniablement raison sur la qualification des manips produisant de la chaleur excédentaire par diffusion de deutérium dans une matrice de palladium. On mélange trop souvent la terminologie « fusion froide » et/ou « réaction nucléaire dans la matière condensée » pour qualifier un phénomène probablement chimique, comme vous l’avancez. Et j’adhère d’autant à la réaction CHIMIQUE qu’à ma connaissance aucune émission de neutrons n’aurait jamais été mesurée dans ce type d’expérience. Il ne s’agirait donc nullement d’une réaction nucléaire.
N’étant ni chimiste, ni physicien, je ne me hasarderai pas plus loin sur une tentative d’explication du phénomène.
Mais vous avez saisi le dessein de mon propos. Dès lors que peuvent se révéler des pistes de production d’énergie avantageuses pour l’environnement et pour réduire notre dépendance aux produits pétroliers (il semble y avoir un consensus sur ces deux objectif - sauf peut-être chez les pétroliers), le pragmatisme commanderait de les explorer jusqu’au bout. S’il s’avère qu’au bout de la manip, de la chaleur excédentaire est mesurée, quelle que soit sa valeur, c’est bien qu’il se passe quelque chose dans la matrice de palladium. Une réaction dont on doit mesurer les limites pour juger s’il est opportun ou non de poursuivre le développement jusqu’au prototype industriel.
Permettez-moi de comparer cette technologie contestée avec les dispositifs type Pantone. Là, on est moins dans la recherche fondamentale. Des centaines de français ont constaté depuis quelques années qu’en équipant leur voiture ou leur tracteur, ils consommaient moins de carburant et que leurs moteurs testés au contrôle technique automobile émettait moins de CO.CO² et de poussières (pour le diesel). La technologie Pantone ou assimilée est presqu’aussi contestée que l’autre. Pas toujours par les mêmes, mais essentiellement par les constructeurs automobiles, la DRIRE, certains représentants de l’ADEME et j’en passe. Et pourtant, il est difficile de prétendre que ça ne marche pas. 15 à 30% d’économie de carburant (quand le montage est bien fait), ce n’est pas neutre, rapporté au parc de moteurs thermiques européen.
Ne pensez-vous pas que l’Etat (le ministère des transports, notamment) devrait de sa propre initiative actionner un labo tel que l’UTAC pour tester ce type d’équipement ? Qu’est-ce que cela lui coûterait ? Moins de TIPP ? Il n’aurait qu’à en augmenter le taux pour garantir ses recettes constantes. Je crois que le blocage est ailleurs que dans la question de la TIPP. Il est probablement multiple. L’inertie institutionnelle y participe. De même que les jugements de valeur hâtifs de certaines strates de décideurs dits experts. Et puis quelque chose qui ressemble à un double discours un peu irritant pour le citoyen lambda que je suis : le sermon sur les économies d’énergie et la lutte contre les GES d’un côté, de l’autre l’interdiction d’homologuer les véhicules équipés de ces dispositifs Pantone, voire même de laisser rouler les véhicules municipaux de Villeneuve sur Lot qui utilisent de l’huile végétale brute (par décision du Tribunal Administratif...).
Je reviens donc à la comparaison avec la (pseudo) fusion froide (idem pour la synergétique de Vallée et d’autres technologies dites hérétiques) : défaut de pragmatisme, défaut d’information, défaut de volonté d’acquérir des certitudes par l’évaluation scientifique et technique du process, cloisonnement excessif des services et des compétences, prééminence chronique de l’esprit de chapelle (voire du mandarinat) dans la recherche institutionnelle, peur du politiquement incorrect ? Ces facteurs me semblent représentatifs du mal français, de cette inertie à se remettre en cause, à réformer la machine publique, et aussi des freins structurels à la compétitivité française.