Vous écrivez : « La Circulaire Royal est un désastre pour tous les enseignants, des centaines d’entre eux ont été accusées à tort et leur vie détruite, sans parler de dizaines de suicides d’enseignants... »

Avez-vous pensé aux centaines d’enfants qui ont été abusés par des adultes, qui n’ont jamais osé le dire, qui n’ont jamais été crus par ceux qu’ils tentaient d’appeler au secours ?

Des centaines d’enfants dont les vies ont été brisées, qui dans leur détresse ont brisé celle de leur famille et de leurs amis quand ils ne sont pas à leur tour devenus prédateurs.

Des centaines d’enfants qui ont été mis au ban de la société quand celle-ci considérait que « la victime l’avait cherché » ?

La circulaire Royal fut courageuse et révolutionnaire. Malheureusement, il ne suffit pas d’une circulaire pour changer les choses et, en l’occurrence, protéger à la fois les enfants d’abus, et les adultes d’accusation infondées et malveillantes. Une circulaire doit être suivie de protocoles d’application.

Lorsque Royal était aux affaires, elle était sous la coupe de Allègre qui la haïssait car l’hostilité qu’on lui porte, dans le PS comme en dehors, ne date pas d’aujourd’hui. Non seulement Royal n’est pas restée assez longtemps à l’EN pour établir un protocole d’application de sa circulaire, mais elle n’en a eu même pas le budget.

Les ministres de droite qui lui ont succédé auraient eu largement le temps de travailler sur les effets et les méfaits de cette circulaire, de réunir des experts de différentes spécialités pour faire un audit, veiller à ce que enfants comme enseignants soient protégés. Ils ne l’ont pas fait laissant à Royal la responsabilité qu’elle n’avait plus.

Oui, les enseignants sont mal traités, mal considérés, mal formés, mal protégés. Et tout ça serait uniquement la faute à Royal qui n’est plus à l’EN depuis des années ?

Un peu de bon sens, que diable !