Les statistiques appliquées à l’acquisition du savoir ont un effet pervers. Depuis les années 80, l’Etat fixe des objectifs en pourcentage quant à l’obtention des diplômes.
Imaginons simplement que pour un niveau d’exigence requis, nous estimons obtenir environ 50% de réussite à un examen. Pour ce dernier, l’Etat a fixé un objectif de 70%. Quelles sont les solutions ?
Soit nous optons pour une sélection accrue afin d’éviter d’avoir des élèves qui ne puissent avoir aucune chance d’avoir ledit diplôme, soit nous réduisons le niveau d’exigence pour s’assurer qu’une partie de ceux qui n’ont pas le niveau requis parviendront à obtenir leur diplôme.
Or, nous avons tendance à nous cacher derrière certains principes de la République en arguant que le but de l’école public n’est pas de faire de la sélection par le savoir qui pourrait être interprété comme de la discrimination. Ce raisonnement crétiniste nous pousse donc à faire chuter inexorablement les niveaux d’exigence à chaque étape scolaire pour finalement atteindre un niveau d’exigence des examens peu valorisant.
Mais ce raisonnement est aussi favorable à la bien pensance économique. Il me semble important de souligner que, dans les premières classes du cycle scolaire, la capacité de l’élève doit être prise en compte.
Certains élèves n’ont pas les capacités requises pour répondre au niveau d’exigene, dans ce cas, il faudrait mettre en place des circuits permettant de développer les compétences qu’ils possèdent car chaque être a des compétence intrinsèques, même si parfois elles ne correspondent pas au standard scolaire.
D’autres n’ont pas la maturité nécessaire pour appréhender le savoir à acquerrir ; l’école doit savoir faire preuve de patience. Les règles sur les redoublements dans les cycles scolaires posent pour cela un sérieux problème. Aujourd’hui, un enfant de CP qui n’a pas acquis le savoir requis passera en CE1 car redoubler le CP est pénalisant (d’ailleurs, la plupart des parents refusent un redoublement à ce niveau scolaire). Etant donné les effectifs des classes, si cet enfant a besoin d’un suivi plus personnalisé, l’enseignant sera dans l’incapacité de lui offrir cette possibilité.
Mais tout cela a un coût ! Et la volonté politique ne consiste aucunement à mettre les moyens à la hauteur de nos ambitions. Il vaut mieux prôner une même circuit scolaire pour tous (sous couvert des principes républicains comme l’égalité des chances) qui engendre des économies substancielles. Mais l’égalité des chances posée ainsi préssupose que tous les êtres naissent avec les mêmes capacités ; est-ce bien raisonnable ?
L’égalité des chances ne doit-elle pas être vu sous l’angle de l’épanouissement individuel ?