• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Halman

sur Souffrance au travail : quel remède ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Halman Halman 3 octobre 2008 10:59

C’est très joli tout ça, plein de bonnes intentions.

Mais le problème c’est plus le comportement humain.

Quand on est ultra motivé par son travail de soignant, mais qu’on se heurte en permanence à des problèmes comportementaux que ce soit des patients, des familles, des collègues, de la hiéarchie, de l’entourrage, voir même des syndicats pour pouvoir soigner correctement.

Qu’on fait un travail d’équipe sur une patiente mais qu’il suffit d’un psycho rigide qui détruise tout et que la patiente doive continuer d’être hospitalisée par la faute d’un collègue, d’une cadre, d’un cousin ou d’un petit fils de la patiente qui vient faire sa crise à la con dans le service pour un problème dont il ignore tout. Comment au bout de même pas un an de cette routine là ne pas devenir dingue et misanthrope ?
Comment ne pas paniquer lorsqu’on se rend compte qu’une jeune collègue de 20 ans en moins d’un an on lui en donne 30 voir plus et qu’elle est en train de sombrer dans l’alcoolisme et les médicaments.

Quand on est dirigé par une ministre qui rigole tout le temps à mi temps entre le ministère de la santé et le ministère des sports, comment ne pas se sentir méprisé ?

Alors ne pas s’étonner que même les kinésithérapeutes et les psychomotriciennes font des dépressions et changent de métier.

Ne pas s’étonner que les aides soignantes font des infarctus et des dépressions pendant le travail. Pas un mois sans que j’apprenne que pour telle ou tel collègue on a du appeler le SAMU en plein boulot.

On me demandera des statistiques, mais il suffit d’en connaitre des soignants pour le savoir. Enfin, ceux qui veulent bien parler, parce qu’on se heurte aussi aux problèmes des taboux et des idées préconçues des interlocuteurs, rendant le dialogue et l’échange impossibles.

Même si certaines professions sont difficiles et éprouvantes physiquement et psychologiquement, le malin plaisir qu’a l’espèce humaine de remuer le couteaux dans la plaie et de sauvagement détruire toute bonne intention.

Un projet de soin ou professionnel qui pourrait être mis facilement en place rapidement, en quelques heures, cela n’est pas la peine de rêver, s’il aboutit il faudra des semaines mais plutôt des mois.

Parce qu’on se heurte aux problèmes relationnels entre collègues, entre cadres et hiérarchies, qui refusent de s’occuper de telle chose indispensable pour le projet parce que cela vient de telle personne à qui ils n’adressent plus la parole depuis des années.

Parce que celui là qui s’occupe de telle fonction a pris une semaine sans avertir personne et que personne ne sait comment il fait son travail et ne peux le faire à sa place. Gueguerre de collègues.

Alors à force on se retrouve chez le médecin du travail, en pleine crise de nerfs parce que votre boulot est sabotté en permanence et que bien sur les gens se plaignent de votre inefficacité, qui vous dit d’aller voir votre médecin pour qu’il vous arrête et vous prescrive ce qu’il faut.

Burn Out ils appellent cela. Absolument changer de métier, d’environnement pour ne pas foncer dans le mur. Comme si c’était si facile du jour au lendemain.

Et c’est reparti pour un mois d’arrêt, du prozac et du lexomil, des rdv chez le psy.

Oui, mais le problème au boulot n’est pas résolu.

Et on revient dans le même foutoir de pauvres irresponsables.

Le genre de grand malade qui va s’énnerver chez le chef parce qu’on ne lui a pas dit bonjour le matin ou parce ça l’énerve de tout le temps devoir refermer la porte du micro ondes...

Le genre qui fait sa crise parce que quand il descend prendre sa pause cigarette seules quelques personnes l’accompagnent malgré son autoritaire et dictatorial "SI CA INTERRESSE QUELQU’UN JE DESCEND FUMER !!!"

Le chef sans personnalité qui lui dit amen et qui vient vous engueuler pour des futilités si puériles alors qu’on est en train de résoudre un problème ultra urgent avec des infirmières et des cadres sur un logiciel en panne.

Comment travailler sereinement, comment pouvoir se concentrer sur son travail dans un environnement de crétins puérils et infantiles ?

Et ça recommence.

Et la boucle se reboucle.

Rééduquer chez tout le monde le TRAVAIL D’EQUIPE. Sans lequel aucun projet professionnel ne peut être mené à bien dans de bonnes conditions.

Mais quand chez l’espèce humaine le sport national c’est les problèmes relationnels, les jugement à l’emporte pièce sans chercher à connaître, les petites priorités personnelles, les copinages, les réunions "pour raison d’ambiance du service", les flemmes du moment, le manque de volonté de s’interresser au travail des autres, les "bon c’est l’heure moi je me casse" alors que le serveur de l’hôpital vient de "tomber", les ragots, les histoires.

On cherche telle collègue, elle est en train de raconter ses problèmes avec son mari et ses chiares chez celle de la mutuelle ou des archives.

Quand un service devient du Meny Grégoire on live permanent.

Quand un collègue de la bureautique se croit l’autorité de décider de quel document, répertoire partagé, logiciel vous avez besoin pour travailler et qu’il faut passer des semaines à le "travailler" pour pouvoir travailler correctement.

Quand le chef, un jour de mauvaise humeur, efface votre travail de 6 mois parce qu’il décide soudain que cela ne sert plus à rien. Mais surprise, son agent fait des sauvegardes tous les soirs et le lui ressort intact.

Quand les gens se mêlent de ce qui ne les regardent pas.

Petit plaisir personnel puéril infantile d’avoir sa pauvre petite autorité sur quelque chose ou quelqu’un pour se faire reluire l’égo. Pour avoir quelque chose à raconter en réunion, au restau avec les copains, à sa femme le soir, histoire de se donner un peu d’importance.

Quand on réalise que dans les 7h47 de la journée 80% du temps est passé à gérer la psychologie et les problèmes relationnels. Quand les conversations des gens sont centrées sur les problèmes avec telle personne et non pas sur un problème professionnel.

Quand on réalise qu’on aurait pu faire en une heure ce qu’on a eu du mal à faire dans une journée au milieu d’un foutoir d’excitations incroyable.

Alors merde, merde, merde et remerde !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès