La crise actuelle vient du fait que les banques de dépôts ont “titritisé” leurs crédits en actions.
Non le problème ne vient pas de la titrisation mais des agences de notation.
Titriser ca veut dire, on transfert un risque vers des gens qui sont prêts à prendre ce risque. Un exemple classique : L’investissement dans les start ups. L’investisseur prend un risque que l’entrepreneur initial ne pouvait ou ne voulait pas assumer. En soit, c’est utile.
Ce qui est mauvais c’est quand il y a mauvaise information sur le risque. A savoir quand un investissement à haut risques est labellisé "triple A" par une agence de notation peu scrupuleuse.
C’est ce qui s’est passé dans le cas présent :
- La banque Dufion émet des crédits immobilliers "subprime".
- La banque Dufion qui sait se placement risqué titrise ce risque. Pour améliorer le produit, on fait un peu d’ingénierie financiére afin de packager du bon avec le pourri et diminuer le risque. Et ce afin d’obtenir le sésame : Le triple A. Bien sur, on promet un rendement important.
- L’agence de notation Delarnak reçoit le placement de Dufion. Comme Dufion est aussi client de Delarnak, Delarnak se retrouve face à un conflit d’intérêt et ne peut pas effectuer sereinement son travail. La complexité du produit maintenant ingénierisé fait le reste. On fout un triple A sans comprendre. Le problème est LA.
- Plein de banques et fonds d’investissement achétent ces titres à priori sans risque. Comme ca vient de Dufion, banque respectée, ils se disent qu’ils ne l’auront pas dans le fion. Ca du moins c’est ce que ce dit le jeune diplomé fraichement sorti d’école.
- Quand le krach survient, on s’apperçoit que le placement ne méritait pas un triple A.
Maintenant concernant l’ingénierie financiére :
- Repackager du bon avec du mauvais pour limiter un risque ce n’est pas mal en soit. C’est d’ailleurs ce que fait parfois un bon pére de famille qui investit en bourse : Prendre 10% de placement à haut rendement mais risqué et 90% de placement sur. Chacun adaptera le pourcentage à ses besoins. C’est aussi de base le principe d’un assureur qui sait très bien que certains de ses clients malgrés la surprime qu’il leur fait payer sont mauvais. Par exemple, un appartement en rez de chaussée est plus exposé aux cambriolages qu’un appartement au dernier étage d’un immeuble gardienné.
- On emploie le terme "ingénierie" quand on comprend ce que l’on fait. Et la le bat blesse. Certains produits financiers étaient absolument imbittables et il était très dur de prouver qu’ils offraient effectivement une protection en cas de pépin. Une agence de notation sérieuse aurait du classer ceci au rang de "junk" (hautement spéculatif). Et ce classement correct aurait stoppé la bulle.
Maintenant comment régler ce merdier pour ne pas que cela se reproduise ?
- Virer les effets de seuil dans la notation ! Perdre son triple A pour un produit financier c’est son arrêt de mort ! Pourquoi ? Parce que par la régulation certains fonds sont alors légalement obligés de s’en débarasser ! Il vaudrait donc mieux donner une note entre 0 et 100 afin que l’on ne passe pas du jour au lendemain de triple A à pas triple A mais que si le seuil est par exemple à 80, on voit le produit passer de 90 à 89 puis 85, ... Ce qui permet de réguler plus finement le système.
- Ne pas donner un "triple A" à un produit dont le fonctionnement ne peut pas être prouvé dans toutes les situations. Si un produit est risqué, il doit avoir le droit d’exister mais son acheteur doit l’acheter en connaissance de cause.
- Laisser les actionnaires boire le calice jusqu’à la lie, de façon à ce que le client comprenne que son intérêt est que l’agence de notation soit prudente. On ne donne pas une sucette à un gosse qui vient de faire une connerie.
Et surtout, nous ne le répéterons jamais assez, ne JAMAIS plus baisser les taux d’intérêts en dessous du niveau de l’inflation, connerie que le gouvernement Bush a fait et qui quelque soit le système financier en place derriére conduit à un désastre. Evidemment plus le système financier est sophistiqué plus les dégats causés par ce grain de sable sont importants. Mais autant Bush que Alan Greenspan devraient être tenus pour personellement responsables de ce désastre. Car même sans titrisation, il y aurait eu bulle immobilliére et implosion de cette bulle. Cela aurait fait moins de dégats mais on serait quand même en train de pleurer.