La Presse dépressive.
Plus que jamais, il est de saison d’inciter à la panique. En effet, toutes les informations données par des médias en quête d’audience sont servies sur le mode des paniques festives et ludiques. Tout pour accrocher le client pas ses émotions qui le clouent dans son fauteuil devant la telly ou devant le moniteur.
C’est le point commun et de ralliement entre les maîtres des médias et leurs troupes qui ne demandent qu’à être poussées vers là où elles se précipitent d’elles-mêmes. Il n’est que de constater que, sur France 2, Pujadas annonça le non vote du plan Paulson comme une victoire de l’esprit de ruine. On sentit presque des souffles de joie jetés vers les jours à venir, qui assuraient d’être agonisants comme il faut au prime time. Puis en fin d’annonce, il donna en une phrase écourtée, que le plan serait probablement voté dans une reprise au lendemain. Mais sur un ton carrément déçu, que l’affaire s’acheva-là sur un monde apaisé.
Et sur le net se fut la grande foire de la reprise de cette nouvelle déjà dépassée : le plan était refusé. Au vu du nombre des articles qui titraient sur cette non nouvelle, et dès la lecture des premières phrases fanatisées, on comprenait aisément combien les internautes se réjouissaient de la chute du système américain et de la déconfiture de la civilisation occidentale dont ils ne sentent plus. Sinon pour laquelle raison devraient-ils se réjouir d’événements catastrophiques qui toucheraient leurs familles, les gens qu’ils aiment et toute la population qui ne leur a jamais causé aucun préjudice.
Alors, qu’il y a d’autres raisons de se réjouir. Les élites ont su dévier le tir et rétablir une situation propice à faire bientôt des affaires juteuses, comme on dit. Dans l’immobilier, les prix vont baisser et donc les acheteurs sont d’ores et déjà favorisés. Les établissement dont les valeurs s’effondrent en raison de la crise financière vont être rachetés par d’autres puissances et peut-être l’Europe a-t-elle là une carte historique à jouer.
Il reste que les annonces grandiloquentes de la chute du monde occidental sont ridicules, si l’on juge une cartographie apaisée du monde. Car la Chine devenue la première puissance mondiale ne saura jamais faire poids seul contre tout le monde occidental, qui est la plus grand puissance que le monde ait jamais connue. Ainsi, les droits de l’homme règnent encore et pour longtemps.
Enfin, les puissances de l’islam ont trop d’intérêts en jeux en Europe et dans tout le monde occidental. Aussi, quand bientôt l’occident aura su trouver l’alternative au pétrole qui se dessine déjà et heureusement, les pays de l’islam devront négocier avec l’occident et s’enrichir sur d’autres modes : le commerce est civilisateur et pacificateur.
Car au fond, le 11/9 fut probablement l’apogée et la fin du terrorisme et jamais l’annonce de la chute de l’occident. Puisque les terroristes ne pouvaient faire plus fort que d’effondrer les Twin Towers, sinon à user de l’arme atomique : ce que personne ne fera dans un monde où chacun veut que son monde continue de tourner ainsi qu’il l’a toujours connu, que l’on soit Staline ou simple balayeur à Plouc-la-ferme.
Et tous les pseudo journalistes du journalisme citoyen qui prétendent que l’occident est ruiné, comme ils prétendent que les USA auraient eux-mêmes explosé les tours emblématiques de leur puissance, ces faux journalistes sont comme des personnes qui se seraient réjouies en bas des tours de les voir ainsi vaciller et tomber.
D’une certaine façon, ils n’informent pas, mais ils agissent par l’effet de suggestion pour ruiner la confiance en un monde conservé, préservé et prospère. Finalement, on voit bien qu’ils sont atteints de dépression et qu’ils expriment leur malaise par leur Presse dépressive et moins citoyenne.
Demian West