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Commentaire de Gazi BORAT

sur (Encore) une futile étude sociologique


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Gazi BORAT 9 octobre 2008 08:12

@ eric

 

La « haine de soi » est un concept fort pratique que l’on applique en général aux traitres à son propre camp. Par contre, lorsque l’inverse se produit, on salue un ralliement logique et réfléchi.

 

Ainsi un Juif qui se convertirait au catholicisme serait vu par ses coréligionnaires comme animé par cette « haine de soi » tandis que des Chrétiens verraient dans cette conversion au message d’Amour du Christ un effet de la Grâce divine.

 

Réduire la démarche de vouloir « changer la vie » à un effet de la « haine de soi » est un peu simpliste. Jesus Christ lui même fut révolutionnaire en son temps, Marx et Engels eux-même le reconnaissent puisqu’il permit de saper un monde organisé selon le mode de production esclavagiste.

 

Les appareils qui se bâtirent ensuite sur la revendication de son message – les diverses églises et la catholique en particulier – s’ossifièrent ensuite très rapidement et passèrent ensuite de la révolution à la réaction en un processus de bureaucratisation que connut l’Union Soviétique.

 

Les « gauchistes » furent alors les différents mouvements millénaristes qui se succédèrent tout au long du Moyen Age et qui avaient compris dans le message du Christ une doctrine de défense des pauvres et d’incitation au partage.

 

Après des débats théologico-politique sur des questions de détails d’importance telles que « Le Christ possédait-il sa tunique ? », fondirent sur ces hérétiques la foudre de l’Inquisition comme plus tard en 1968 les tanks du Pacte de Varsovie sur la volonté d’émancipation des Tchèques.

 

De l’origine sociale des révolutionnaires…

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un révolutionnaire ? Un tribun, un intellectuel ? Un chef militaire ? Une simple personne qui désire "changer la vie" et milite en ce sens ? C’est dans les rangs de l’anarchie que vous trouverez pléthore de "révolutionnaires" issus du peuple ou du lumpen prolétariat : un Victor Serge, un alexandre Jacob, un Buenaventura Durruti rentrent dans cette catégorie.

Bien évidemment, en cas général, leaders et théoriciens proviennent de classes ayant eu accès à la culture et au langage même si beaucoup sont issus du plus bas de la Bourgeoisie ou de ce que l’on appela « l’aristocratie ouvrière ». Le peuple forme, comme toujours, la masse de manœuvre et seuls quelques éléments parviendront à entrer dans des appareils destinés à s’ossifier et à devenir, eux aussi réactionnaires et verouillés par des apparatchiks.

 

Les riches évèques marchands d’indulgence et bénisseurs de mouvements fascistes, au point de vue moral, n’ont rien à envier aux prévaricateurs soviétiques…

 

Le réactionnaire nanti aura tout intérêt pour conserver son pouvoir à prêcher aux masses la patience face à des injustices qui lui assurent sa position sociale arguant que « le bonheur n’est pas de ce monde » tandis que le révolutionnaire souhaitera sur terre, améliorer les conditions de vie de ses semblables.

 

Pourquoi voir nécessairement dans le choix de ne plus être profiteur d’un système inique un effet de la « haine de soi » ?

 

gAZi bORAt


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