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Commentaire de Zcat

sur La vérité ultime sur la crise de 2008 due aux chauffards de la finance


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Zcat 9 octobre 2008 16:11

Cher Bernard,

Je suis ingénieur financier. Ayant travaillé sur les marchés financiers en tant qu’ ingénieur, je ne pense pas que la crise qui dure depuis plus de deux ans et qui atteint un paroxysme aujourd’hui, soit dû à des chauffards si je peux me permettre d’utiliser votre analogie.

Le mot chauffard sous-entend un contrevenant au code de la route, une convention passée entre tous les usagers de la route qui est matérialisée par un ensemble de loi.
Je crois connaître le monde de la finance et y avoir rencontré, dans toutes les banques qui font la chronique, force inspecteurs, auditeurs et contrôleurs qui n’ont qu’une tâche et une seule qui consiste à faire respecter les lois lors de transactions ou lors de lancements de produits ; on les appelle aussi dans les banques anglo-saxonnes les « compliances officers ».

Certes, il y a des petits malins qui ont pu faire des ravages en raison d’une compétence financière servie par les dons d’un pirate informatique.
Certes, il y a des patrons de petites équipes de salle des marchés qui agissent comme des cow-boys, en autarcie complète, et font régner la loi du Far-West. Mais ils ne font pas longue vie.

Mais je crois que c’est au-delà de tout ça une crise de la réglementation d’une discipline en continuelle mutation qui n’arrive pas à fixer :
- Quels véhicules sont adaptés pour quelles routes, pour quels chemins ?
- Quelle limite de vitesse sont censés respecter les véhicules autorisés ?
- Par quel concept et quel moyen mesurer la vitesse ?
- Qui est censé contrôler les véhicules :
o Des agents surnuméraires payés par les automobilistes eux-mêmes ?
o De rares agents payés par toute la société civile ?

Je pense que cette crise est systémique au sens du Macroscope de Joel de Rosnay.
Dans tout ça, l’homme est ce qu’il est, il profite du vide juridique. Je partage avec vous, l’analyse de l’homme qu’on ne peut canaliser si tant est qu’on lui impose un certain cadre n’obérant pas complètement le plaisir et la liberté.

Le chauffard ne se connaissait pas. Les témoins ne l’ont pas non plus reconnu. Les agents ne l’ont verbalisé et pour cause, il n’avait pas la loi idoine.

Je ne diffère pas sur la conclusion.
Halte à l’émotion, revoyons la scène au ralenti, mettons au point un code de la route digne de ce nom. En plus, je suis convaincu que connaître ses contraintes libère.

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