Pour moi personne n’ose regarder en face les racines de cette crise. Les américains vivaient au-dessus de leurs moyens : consommateurs qui consomment trop ; ménages modestes qui croient avoir droit à la grosse maison, la grosse voiture, les gros kilométrages avec de l’essence pas chère ; banquiers qui vivent sur leur dos, financiers qui inventent de l’argent virtuel, investisseurs en bourse et dans l’immobilier qui se l’approprient. C’est vrai aussi, un peu moins aigu mais vrai, en Europe : voir les comptes de l’état français, par exemple... Qui peut dire où il a mis cet argent emprunté, où sont les richesses qui vont lui permettre de rembourser sa dette un jour ?
(euh, moi je peux le dire.. elles sont dans ma poche de contribuable, et dans celle de mon frère fonctionnaire !)
La correction nécessaire, c’est tenir compte de cette illusion et reconnaître une pause de croissance. Tant que les mesures de "sauvetage" consistent à éviter cette réalité en déversant encore plus de tombereaux d’argent virtuel, et qu’on nous embrouille avec la soi-disant complexité du phénomène, on fait empirer le problème.
Concrètement, par exemple, au lieu de sauver les banques (EU) ou de les opérer pour enlever les créances malignes (USA) en les encourageant à recommencer de plus belle, on pourrait reconnaitre que leurs actionnaires n’ont plus que 0 euros, et organiser une faillite globale immédiatement suivie d’une reprise collective (par les états) avec garantie des dépôts des gens et des entreprises - mais effacement des produits dérivés spéculatifs, des CDS, etc..
La difficulté, c’est que si les banquiers d’affaire ont totalement dérivé et méritent sanction, toute la classe moyenne et supérieure occidentale est "complice" de l’erreur. Tous ceux qui ont acheté leur logement et bénéficié d’un enrichissement apparent (pourquoi diable ma maison, qui valait 200 000 cafés à l’achat, vaudrait-elle aujourd’hui 350 000 cafés ?), tous ceux qui placent des économies modestes sur les Sicav apparemment "pépères" de leur banque ou sur des PEA en actions, ont participé à l’erreur. Les porteurs d’actions qui ont acheté à 20,30 fois le bénéfice annuel, ont pris un gros risque, ont cru à la spéculation. Si en plus ils ont des notions d’économie, ils ont fait une belle connerie. Je le sais, j’en suis !
Tant pis pour moi. Je peux vivre avec une correction de 30 ou 50% sur la bourse. Moins bien, mais c’est le jeu. Il faut le dire et l’accepter, collectivement !
L’indicateur de mauvaise finance est une bonne idée. La mauvaise finance est aussi un peu en chacun de nous, comme le mauvais cholestérol. Bien sûr, on nous a roulé, on nous a guidé vers l’erreur. Tout le monde peut se racheter. Personne ne peut racheter tout le monde.
Ca serait sympa si des socialistes égarés en grève de congrès de la déliquescence, se mettaient à réfléchir un peu, voire même - je rêve !! - à proposer quelque chose...
pascal