Mon lieutenant,

L’objet de mon petit article était triple :

- Rappeler qu’on ne peut faire porter sur une communauté la faute de ses membres les plus extrêmes. Ces communautés sont d’ailleurs les premières à en souffrir.
- Rappeler que l’Islam n’est pas une religion intrinsèquement violente, contrairement à ce qu’un nombre croissant de personnes, au demeurant estimables, croient. Les catholiques de l’IRA ne peuvent nous faire croire que tous les catholiques sont mauvais. Les extrémistes sikhs ou hindouistes non plus. Que dire des protestants évangéliques qui montent en puissance ? Vous voyez, les musulmans ne sont pas la seule source de violence si on entre dans ce débat. On pourra toujours faire appel à l’Histoire pour dire « tel peuple a fait ceci, tel autre à fait cela ». En réalité, nous sommes tous semblables parce qu’il n’y a qu’une seule race : la race humaine, et qu’il est fat d’affirmer que certains peuples sont plus importants ou plus brillants que d’autres, plus estimables ou plus méprisables. Sur quel critère se baser ? Avancée économique, culturelle, sociale, scientifique... ?
-  Dire que nous vivons une crise d’identité importante, qui nous conduit à percevoir l’altérité comme une menace. Or cette crise d’identité favorise la montée des extrêmes. On observe le même phénomène dans le monde musulman. L’occidentalisation du monde musulman peut être l’une des sources de la montée de sa frange extrémiste. Occidentalisation ou éveil d’une culture mondiale ? La question peut se poser quand on retrouve les mêmes marques (Coca Cola, Total, Nike, etc.) dans tous les pays. Cela donne naissance à un mode de vie qui bouscule les traditions, donc pour nous autres, la culture latine. Bref, les choses sont allées trop vite.

Je souhaiterai développer, mais il faudrait un essai tant le problème est complexe. On ne peut concevoir un monde manichéen. C’est trop simple.

Cela ne signifie pas qu’il faille courber le dos devant la menace que constituent les extrémistes musulmans. Nous serons d’autant plus efficaces dans notre action que nous pourrons agir sans complexe, sans culpabilité pour la défense de nos valeurs. Cela requiert néanmoins que lesdites actions soient dignes, honnêtes et justes. Apprendre à évoluer ensemble à un rythme humain (c’est à dire pas au rythme du business) devrait être notre leitmotiv.

Cordialement