• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de easy

sur On n'a plus le droit de prendre la BNF en photo ! Merci Perrault !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

easy easy 12 octobre 2008 01:22

Tout vient d’être dit par les précédents intervenants sur le fond du sujet évoqué.
Comme tous, je suis révolté. Moi aussi j’aurais bien tenté le coup d’aller y prendre des photos de manière très ostensible pour me battre contre cette interdiction.

Mais hormis l’aspect "droit à l’image" qui a déjà été bien discuté ici, ce qu’il est possible d’ajouter c’est que pour mille et une raison, celui qui tient un appareil de capture d’image peut représenter une menace. Menace pour qui ? En principe uniquement pour celui qui crée ou qui gère ou qui est responsable du sujet dont l’image est capturée.

Ainsi, même un directeur de collège, même un directeur de piscine, même un patron de bar ou de tabac, peut voir une menace en toute personne saisissant des images de son précieux.

Essayez pour voir et vous ne serez pas déçus.
Essayez de prendre en photo n’importe quoi (en ciment, en fer, en fleur ; en viande, en chemise ou à poil) sous les yeux de la personne (physique ou morale) qui en a la charge, la garde, la propriété et vous verrez que vous l’irriterez.





L’appareil de capture d’image, peut être une arme.

L’image capturée, ça a été des millions de fois prouvé, peut servir à nuire.
De mille et une manières.
Si l’on est dictateur, alors les images saisies par quelque espion dans nos salles de torture posent problème
Si l’on est propriétaire d’une maison alors les images saisies de notre bien peuvent servir à préparer un cambriolage
Si l’on est proprétaire de voiture alors les images de notre caisse peuvent servir à nous impliquer dans un accident.
Si l’on est pris en photo devant la tour Eiffel en compagnie d’une autre personne alors ces images pourraient servir à un détective privé cherchant les preuves d’adultère

Etc.




Soyons de bonne foi

En somme, un appareil de capture d’image peut aussi devenir une arme (avec différents degrés de nuisance) contre des "indiens" ou contre des "cow-boys" et il est étonnant que personne ici ne l’ait rappelé.

Nous savons tous que les intentions d’un paparazzi équipé (devrais-je dire "armé" pour mieux enfoncer le clou ?) d’un méga téléobjectif sont contraires aux intérêts du sujet qu’il va capturer. Alors nous devons reconnaître que le fait de se promener équipé d’un outil qui fait penser aux grands prédateurs d’image tout en exigeant des "gardiens" qu’ils n’y voient aucune mauvaise intention est au minimum provocateur ou égocentrique.

Est-il vraiment honnête ou empathique de se promener parmi des biches avec un fusil et d’exiger d’elles qu’elles nous considèrent comme non dangereux ?





Gros calibre / Petit calibre.

Si rares étaient les personnes équipées d’appareil photo, alors un gus photographiant même avec un petit appareil serait suspect aux yeux des gardiens. Or les personnes se promenant partout avec des appareils photo de petite taille sont innombrables. Comme cette énorme masse c’est nous-mêmes, comme cette énorme masse ne semble pas être celle qui fait de méchantes choses, nous tolérons que des gens en bermudas prennent des photos avec leur petit appareil.

Se fera singulièrement et très négativement remarquer par les gardiens du temple, celui qui se pointera avec du gros matériel ; celui qui semblera -en raison de son gros investissement en matos- attendre beaucoup de chose de ses prises.
Il va donc de soi que, pour rassurer ls gardiens, les "méchants" éventuels se débrouilleront avec de "petits" appareils très performants, porteront des tongues et se feront prendre en photos en bande de rigolards devant leur grave cible.

Mais gentil ou méchant, il suffit d’exhiber un gros calibre pour éveiller la méfiance. Est-ce illogique ?



BNF bien public

La BNF a beau être un bien public, il y a un certain nombre de personnes qui sont responsables au premier rang des misères qui pourraient lui arriver. Et il n’est pas anormal qu’elles crisent quand elles voient des gens capturer des images de cette chose dont elles ont à répondre.

Il est donc tout à fait normal que les responsables d’un site (forêt, mer, iceberg, piste de ski, ponton, gare...) aient des craintes devant des photographes et il est tout à fait normal que chacun de nous se batte pour préserver la liberté des honnêtes gens de capturer les images qui les inspirent (sans dégradation ni usure de la chose photographiée)

Mais comment vérifier l’intention des photographes, leur sincérité ?
C’est impossible n’est-ce pas ?
Et puis la bonne intention d’un Palestinien est-elle bonne aux yeux d’un Israélien ?
La bonne intention d’un militant de Green Peace est-elle bonne aux yeux de Total ?




Saine bataille

Alors on interdit. Et interdisant, on réduit davantage notre espace de liberté.
Du coup nous nous révoltons car nous avons le devoir de nous révolter simplement pour dire, pour énoncer que des photographes animés de bonnes et loyales intentions existent (même si on ne sait qui ils sont, d’où ils sortent et où ils vont) et ces honnêtes gens revendiquent le droit de photographier (ou dessiner ou peindre ou sculpter) ce qui les inspire.

Cette bataille entre sédentaires et nomades est saine et normale.

La situation ne deviendra vraiment grave que le jour où même les batailles les plus logiques seront interdites.



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès