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Commentaire de FYI

sur Crise bancaire : l'Etat coupable et responsable ?


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FYI FYI 13 octobre 2008 17:13
												 				Valéry Giscard d’Estaing part en guerre contre le Nouveau Bretton Woods 				 				
Après que Jean-Claude Juncker ait sommé les marchés de ne pas provoquer la chute des banques les unes après les autres, et que Jean-Claude Trichet leur a prié de « reprendre » leurs esprits, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing sort de sa réserve et tente lui aussi d’exorciser les marchés. En passant, il rassure les français. Et c’est bien cela qui inquiète…

Dans une interview avec La Tribune, sans doute en se référant à Fillon et Sarkozy, VGE lance avec son humilité légendaire que « la crise a été aggravé par l’incompétence et l’agitation ».

Pour lui, nos dirigeants ont fait passer l’opinion d’un état d’inquiétude légitime « à l’affolement ». Car « Les épargnants français n’ont jamais couru, à aucun moment, aucun risque pour leurs dépôts. Mais à force de déclarations, on a fini par créer une sorte de panique, qui a amplifié les problèmes initiaux. Retrouvons notre calme. »

Se contredisant, il estime pourtant que les banques souffrent de quelques problèmes. Ceux-ci seraient cependant tout à fait passagers, tandis que le système monétaire international serait lui en excellente santé.

Il faut positiver, car la crise actuelle a du bon : « le casino bancaire s’est effondré, pas les banques ». Autre avantage, « cette crise permet de rompre avec des pratiques malsaines et moralement critiquables ».

Sans mentionner la fameuse Loi Glass-Steagall, adoptée par Franklin Roosevelt en 1933, VGE propose (pour une fois à raison) le retour de la fameuse « muraille de Chine » dans les pratiques bancaires : « Il faut d’abord rétablir la distinction entre les banques de dépôts, exerçant une vraie activité bancaire, et les banques d’investissement, qui opèrent sur les marchés avec des comportements d’investisseurs, voire de spéculateurs, pour leur propre compte ou pour le compte de tiers. Cette réglementation ne peut se faire qu’au plan national. »

Ensuite, estimant sans doute que la spéculation n’est pas moralement critiquable, VGE suggère la création d’un « vrai marché pour les produits spéculatifs qui sont aujourd’hui traités de gré à gré, entre banques, c’est-à-dire dans l’opacité la plus complète. »

C’est un peu comme proposer l’ouverture de coffee shops pour en finir avec la drogue…

Autre moralité, c’est qu’il faut sauver les banques, et alors, dans ce cas, « je dois dire que je préfère la solution américaine, celle du plan Paulson qui va racheter aux banques leurs créances "pourries", à la solution britannique qui consiste à faire entre l’Etat dans le capital des banques… »

Soros, Greenspan et François Fillon doivent cesser de comparer la crise actuelle avec 1929 : « S’ils continuent à faire la comparaison avec les années 1930, ils vont finir par l’obtenir ! »

Et pour couronner le tout, il affirme qu’« Il est encore plus absurde d’en appeler à un "Nouveau Bretton Woods" : le problème du système monétaire international ne se pose pas. L’évoquer ne fait qu’ajouter à l’inquiétude et la déraison. Les difficultés actuelles des banques ne touchent en rien au système monétaire international. Convoquer un tel sommet serait prendre le risque d’organiser une réunion internationale qui ne produirait pas de résultat. »

Entretemps, de l’autre coté des Alpes, un groupe de sénateurs italiens débattra dès la semaine prochaine la motion d’Oskar Peterlini qui mentionne d’une façon explicite le projet de Nouveau Bretton Woods.

Ces Italiens ont compris que pour réussir il faut parfois prendre le risque de réussir.

							

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