La classe politique bourre le mou des spectateurs avec son soi-disant "plan de sauvetage" des banques de 360 milliards d’Euros. Il s’agit de proposer une garantie de l’Etat pour des actifs qui ne demandent pas à être garantis, puisqu’il s’agit d’actifs situés en France.
Or il n’y a pas de crédits à subprimes dans le bilan des banques en France, ni de produits de titrisation, qui sont tous logés à l’Etranger et libellés en dollars !!
Nous en sommes au niveau des gesticulations, qui tendent à faire croire que l’Etat joue un rôle.
Le mécanisme de la crise est simple :
1) Les crédits hypothécaires aux USA sont distribués à de mauvais débiteurs pour des raisons politiques. C’est le pouvoir politique qui incite les banques à émettre ces crédits et qui met en place des structures étatiques pour les refinancer (Freddie Mac et Fannie Mae).
2) Le gouvernement US privatise ensuite ces structures, car les dettes contractées par ses deux organismes d’Etat, pour refinancer les crédits hypothécaires des banques, pèsent sur la Dette Publique.
3) Le marché de l’immobiler se retourne et les mauvais débiteurs deviennent insolvables.
4) les crédits hypothécaires à subprimes ont entretemps été "titrisés". De nombreux titres placés dans les portefeuilles des banques et des institutions financières deviennent suspects.
5) les banques commencent à se suspecter et cessent de se prêter sur le marché monétaire interbancaire.
6) Les banques qui ont besoin du marché monétaire pour boucler leurs trésoreries sont étranglées et menacent de cesser d’emettre des crédits à leurs clientèles, particuliers et entreprises. On aboutit à ce qu’on appelle un "credit crunch" qui, de proche en proche, peut étrangler toute l’économie.
7) L’Etat reprend les crédits à subprimes aux banques, en leur permettant ainsi de nettoyer leurs bilans.
Les crédits repris sont logés dans une structure de défaisance, analogue à la structure de déaisance qui a nettoyé le bilan du Crédit Lyonnais nationalisé. Ces credits sont assortis de garanties hypothécaires, par conséquent les actifs immobiliers appartiennent désormais à la structure de défaisance qui pourra les liquider lorsque le marché de l’immobilier le permettra.
8) Il ne restent plus aux Banques Centrales qu’à assurer le fonctionnement normal du marché monétaire interbancaire, soit en injectant des liquidités par de la création monétaire, soit en garantissant les opérations interbancaires sur le marché monétaire.
Bien entendu, pendant toute la période considérée les bourses ont fait le yoyo, en particulier les valeurs bancaires et financières.
Quelle est la leçon à tirer de cette histoire :
L’Etat doit cesser de manipuler les marchés pour des raisons politiques. En particulier les marchés du crédit. On a vu que c’est la manipulation politique du marché des crédits hypothécaires aux Etats-Unis qui est à l’origine de la crise.
Les marchés financiers ont atteint un degré de sophistication tel que les systèmes d’évaluation des risques sont à revoir, c’est le boulot des autorités de régulations de ces marchés de revoir ces systèmes, sous la protection de leurs autorités souveraines, c’est à dire les autorités américaines et britanniques.
Il est certain que le système de notations et que les agences de notations vont se trouver au centre de l’analyse qui devra être faite. Il n’est pas normal que des titres qui contenaient des crédits à subprimes dans leurs actifs aient pu obtenir la note maximum (triple A). Lorsque ces titres sont devenus suspects ce sont tous les titres triple A qui sont devenus suspects et qui ont entrainé tout le système dans la défiance générale.