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Commentaire de Marc Bruxman

sur Que peut-on faire avec 360 milliards d'euros ?


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Marc Bruxman 14 octobre 2008 23:34

Eh bien alors, pourquoi ne garantir qu’à hauteur de 360 T€ seulement ? Pourquoi cette limite mesquine ?

Pour que si catastrophe il doit y avoir, les Français ne soient pas complétement à poil. Je veux dire ca serait super triste si cette thune devait être perdu, cela remettrait probablement beaucoup de choses en question dont notre capacité à conserver une armée respectable, et notre capacité à assurer un systéme social de qualité. 

Mais d’une certaine façon, les dégats seraient énormes mais récupérables. La France ne serait pas transformée en pays du tiers monde. Si il n’y avait pas cette limite et que les pertes atteignaient des montants ingérables, cela serait beaucoup trop grave. Parce que la ca voudrait dire remise en question immédiate de tout et liquidation quasi forcée et immédiate de l’état. 

Même si certains libéraux dont je fais partis vous disent parfois qu’il faudrait ramener l’état à un role minimal, une liquidation forcée et immédiate n’est pas le bon moyen pour y parvenir... Cela serait une catastrophe pour tout le monde. 

Plus sérieusement, une garantie équivaut à une nationalisation de fait, mais pour les pertes seulement, pas pour les plus-values si d’aventure les choses tournaient bien. Les actionnaires veulent bien notre argent, mais sans abandonner leurs actions. C’est cela qui est malhonnête.

Non, la banque paiera pour ce service de garantie d’après les infos disponibles. Ce qui veut dire que si les banques ne font pas faillite en grand nombre, l’état reverra son argent. 

En plus c’est 40 milliards de recapitalisation (actions) et 320 milliards de garantie. Les deux sommes adressent des problémes différents. La premiére somme c’est plus proche d’un fond d’urgence, la seconde sert à redonner confiance pour un temps. 

Mais je ne suis pas étonné : ces plans émanent des politiciens corrompus qui squattent le pouvoir depuis des décennies dans nos "démocraties" dévoyées. Notre parlement tout entier s’apprête à voter le plan.

Il n’y a pas vraiment le choix, un non sauvetage ca voudrait dire l’arrêt de la compensation entre banque. Visiblement pas grand monde ici ne réalise ce que ca veut dire :( Mais si le systéme devait se bloquer et que seul le cash devenait une source d’argent fiable, cela aurait des conséquences pire qu’une catastrophe naturelle sur de nombreuses villes de France. 

On n’a pas émis assez de billets pour que toutes les transactions aient lieu en cash. On n’a pas non plus les infrastructures pour ce faire (coffre forts chez les commercants, etc, ...). On se retrouverait donc dans une situation ou rapidement on ne pourrait plus acheter de la bouffe ou payer des services de base. Je ne donne pas une semaine avant des affrontements terribles dans Paris. 

Imaginez tout simplement que vous ne puissiez plus avoir confiance en un paiement par chéque ou carte bancaire et que les virements ne soient plus considérés comme fiable. Imaginez alors que les distributeurs de billets n’auront pas de quoi fournir tout le cash demandé par les gens alors même que la valeur de l’euro s’effondrera à l’international. Vous ne voulez pas vivre ca. Or le risque c’est bel et bien celui la !

Bush se serait bien passé de cette intervention en urgence contre tous les dogmes américains et très impopulaire. Mais il n’a pas le choix. Chez nous c’est pareil. 

Une fois la stabilisation effectuée, il va falloir :

  • Auditer le systéme pour voir quelles vont être les répliques (il y en aura). 
  • Tenter de pré-liquider et d’éviter au maximum ces répliques ou en réduire l’impact. 
  • Revoir le systéme d’agence de notation qui a prouvé qu’il était inefficace. Or sans AN fiable, tout cela se reproduira. 
Sur ces points la, et notamment le dernier, il y aura je pense des débats importants au parlement. Mais sur le plan de sauvetage, c’est un peu comme si on débattait pour savoir si il fallait envoyer les secours après un tremblement de terre. Il faut le faire. 

Malheureusement pour eux - et pour nous -, la crise n’est pas finie : la liquidation des CDS (plus de 55 T€ de notionnel) risque fort de déclencher une nouvelle vague de panique.

La dette des cartes de crédit US est pour moi beaucoup plus préoccupante que les CDS. Déja le contribuable américain vient de bouffer les Pay-Option ARM via Fanny et Freddy. Cela fait un gros risque qui disparait. Le contribuable US s’est fait fumer dans l’histoire mais pour nous Européen cela fait un danger en moins. 

Mais au final, il y a trop de facteurs pour que l’on puisse planifier l’avenir. Il va falloir naviguer à vue. Ce qui quelque part est plus amusant. 



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