• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Alexeï

sur « Entre les murs » vu du CNDP de l'Éducation nationale : un déni de la réalité tragique mais sans doute stratégique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Alexeï 15 octobre 2008 21:35

@ Jihem

J’ai été adhérent de 1993 à 2000 du syndicat SNALC classé à droite par ses détracteurs socialistes et communistes. Comme tout jeune prof, il m’avait été conseillé de me syndiquer pour être défendu au moment des mutations : la défense des idéaux était déjà laissée de côté.

J’ai été amené à faire partie du bureau et ai été témoin de dérives qui m’ont fait comprendre pourquoi le syndicalisme est à ce point discrédité en France : querelles lors des réunions pour savoir qui aurait le plus d’heures de décharge (heures travaillées au profit du syndicat ??? et non devant les élèves), pressions pour devenir permanents et continuer à porter le titre de prof sans exercer.

Rappelez lorsqu’Allègre est arrivé au ministère en 1997 après la dissolution Chirac ratée. Ce n’est pas le SNALC (opposé idéologiquement à lui) qu’il s’est mis à dos mais le SNES, syndicat largement majoritaire chez les profs et, par je ne sais quelle aberration, syndicat unique chez les profs d’EPS. Il a déclaré que la cogestion appartenait au passé et a déplacé les mutations des enseignants du ministère aux rectorats. Colère du syndicat majoritaire : ses permanents et ses élus qui dès le mois de mars n’avaient plus cours et passaient une partie de leur temps à Paris (aux frais du contribuable) ont dû retourner devant des élèves qu’ils avaient tout fait pour fuir. Ceux qui faisaient partie d’une clientèle solidement constituée sont devenus chefs d’établissement ou formateurs IUFM.

La suite, vous la connaissez : des manifestations monstres contre Allègre (« Jospin, vire ton bouffon si tu veux l’Élysée ») et la nomination de Jack Lang (qui avait cumulé ce poste en 1991-1992 avec la culture) pour calmer les syndicats. Il s’en est bien tiré, le Jack : il a décoré la patronne du SNES qui haïssait Allègre (il avait eu le culot d’évoquer son inculture notoire) de la Légion d’Honneur. Vive ce style de syndicalisme qui ne joue plus son rôle indispensable de contre-pouvoir dans une démocratie.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès