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Accueil du site > Tribune Libre > « Entre les murs » vu du CNDP de l’Éducation nationale : un déni de (...)

« Entre les murs » vu du CNDP de l’Éducation nationale : un déni de la réalité tragique mais sans doute stratégique

Elle ne manque pas de sel, la présentation à usage pédagogique que donne du film « Entre les murs » de Cantet-Bégaudeau le site internet du Centre national de documentation pédagogique (CNDP), organe officiel du ministère de l’Éducation nationale. Le parti pris est résolument flatteur, voire flagorneur. Il est vrai que dès l’attribution de la Palme d’or du Festival de Cannes en mai dernier, le ministre avait donné le ton, selon Le Monde (27.05.2008), en voyant dans ce film « un très bel hommage rendu à tous les enseignants de France ».

 
Le CNDP pouvait-il ne pas être « la voix de son maître » et ne pas renchérir dans la flatterie ? L’« hommage au difficile métier d’enseignant » sert donc de titre à l’analyse offerte aux professeurs intéressés par un travail sur le film, et « un hommage à l’école » fait office de conclusion.

Un hommage à un désastre

Il ne faut pas être dégoûté pour oser présenter ainsi ce reportage assez fidèle à la réalité, réalisé à la mode du huis clos d’un « reality show ». Rend-on hommage à un désastre ? On l’a déjà analysé dans deux articles précédents ; on y renvoie le lecteur (1). N’importe ! La ligne officielle donnée par le ministre et suivie par le CNDP est de vanter le film en flattant les professeurs, jugés sans doute assez simplets pour ne pas percevoir l’imposture.

L’analyse s’apparente d’ailleurs à une sorte de « rapport d’inspection » dont l’institution a le secret. C’est dire si elle use des procédés en usage pour la démonstration d’une idée préconçue. L’exercice est familier à l’inspecteur pédagogique quand un chef d’établissement l’appelle à la rescousse pour régler son compte à un professeur qui ne plaît pas. On ignore si le signataire, Philippe Leclerc, est un membre de l’honorable corps : il en a manifestement le talent. La seule différence est qu’ici il n’a pas eu pour mission de « descendre » le film et le Pr Marin joué par F. Bégaudeau, mais de les défendre à tout prix, même contre toute vraisemblance. Il use à cette fin tour à tour de quatre leurres idoines : la minimisation, la vaccine, la diversion et l’omission.

1- Le leurre de la minimisation

Le premier leurre est la minimisation par euphémisme de ce qui est proprement inexcusable. La gestion calamiteuse par Marin de sa classe, avec entrée, sortie, déroulement bordélique ? Mais c’est une stratégie habile du professeur qui s’arme d’ « une bonne dose de patience » dès le premier cours « pour éviter l’incident qui saperait l’ambiance de son premier cours, ou pire qui compromettrait ses relations avec cette élève ».

Cette démission de l’autorité, justement, qui consiste à flatter les élèves, à ne jamais imposer les règles minimales d’un travail intellectuel et à se soumettre à leurs caprices, ne serait-elle pas tout de même ce qu’on nomme la démagogie pour éviter lâchement l’affrontement ? « Non pas ! » se récrie l’expert maison. On ferait erreur. «  La spontanéité de François (n’est pas) un déni d’autorité », mais une pédagogie tactique « à mi-chemin de la pédagogie Freinet (importance de l’expression libre des élèves notamment à travers le travail du portrait) et la pédagogie institutionnelle qui ouvre un large champ à l’expression orale et au débat ». 

L’expert invente même pour l’occasion deux types d’autorité : il oppose « une brutalité et une autorité hurlantes (sic) qu’on appellera de premier degré, sans distance préjudiciables au climat de la classe », à l’autorité exercée fort judicieusement par François ! Ainsi est évacuée élégamment par l’euphémisme tout soupçon de démagogie.

2- Le leurre de la vaccine

Ce déni de la réalité, cependant, ne doit pas échapper à son auteur. Car on le voit soudain changer de pied et user cette fois du leurre de la vaccine. Roland Barthes l’a illustré dans ses Mythologies : à la façon du vaccin qui inocule les germes inactivés d’une maladie pour susciter contre elle des anticorps dans l’organisme et l’en protéger, la vaccine consiste à admettre un peu de mal pour faire reconnaître un grand bien.

Après l’avoir nié, l’expert concède que François souffre d’« un déficit d’autorité » : « sa pédagogie, ose-t-il même avouer, connaît des limites, ou des failles ». Mais c’est pour aussitôt prétendre que « ce que le professeur a perdu dans le domaine du respect (de par l’intervention intempestive des élèves dans son cours et de la contestation de son rôle tutélaire), il le récupère (…) (par) la maîtrise du verbe en plus de son savoir censé agir comme levier d’autorité. » Et qu’on ne s’y trompe pas ! « Sur ce double registre de la discipline et des connaissances, l’enseignant est presque toujours gagnant. » Quel triomphe, en effet, pour un professeur que de l’emporter sur ses élèves en connaissances ! Et surtout, il les bat dans le maniement de l’ironie : «  L’usage de l’ironie, ajoute sans rire l’expert, confère d’emblée à François une supériorité sur ses élèves qui n’ont pas toujours les clés pour la comprendre. On l’a vu, c’est sa manière à lui de blinder son autorité. » De fait, les élèves ne comprennent pas grand-chose à ses répliques, ils lui reprochent de « charrier trop ». À quoi bon user d’une ironie source de malentendu pour élèves malentendants au langage fruste ?

3- Le leurre de diversion

Cette infirmité du langage tant lexicale que syntaxique saute d’ailleurs tellement aux yeux que l’expert du CNDP s’empresse de recourir à un leurre de diversion pour tenter de la masquer : il tente d’attirer à tout prix le regard sur « le doigt » censé montrer « la lune » qui n’existe pas. La publicité du film s’en est gargarisée. Car que reste-t-il des cours vides de François Marin sinon du temps perdu à tchatcher à propos de tout et de rien ? Rien ! Erreur ! corrige l’expert. Ce sont de stimulantes « joutes verbales  ». À croire qu’il y a doute sur la chose, car non seulement l’expression est répétée trois fois, mais elle est reformulée par la redondance ! « S’ensuivent, lit-on par exemple, des joutes verbales qui font la part belle à la langue, ses enjeux et son pouvoir ». Tu parles, Charles ! « Une lutte de pouvoir (illusoire car le professeur a presque toujours le dernier mot), lit-on encore, passe par la langue et incite à la surenchère verbale. Elle fait du cours un lieu d’émulation où chacun, qui a conscience de la force des mots, tente d’occuper l’espace du langage comme marque de son influence sur les autres. » Oui, des mots, rien que des mots, et en plus mensongers ! L’expert pense-t-il vraiment faire ainsi croire à la lune ?

Mais tout à fait ! Il assure sans sourciller que cette parlotte sert à ce qu’il appelle pompeusement «  la circulation de la pensée ». Pas moins ! Curieux cet emprunt à la voirie du mot « circulation » ! Mais où est-elle, cette pensée ? Peut-on élever sans honte à cette dignité l’expression sommaire de leurs pulsions par cinq ou six mariolles devant leurs camarades condamnés au mutisme ? La technique de diversion, on le voit, consiste à attirer l’attention sur « le doigt » (la parlotte) pour faire croire qu’il montre «  la lune » (la circulation de la pensée) qui n’existe pas. Or, selon le proverbe, c’est à cette erreur qu’on reconnaît un imbécile. En n’ayant pas plus de considération pour son lecteur, l’expert voit le compliment se retourner contre lui. Il est amusant de voir que la formule « circulation de la pensée » est si appréciée qu’elle devient, quelques lignes plus bas, « circulation de la parole » présentée comme « une victoire sur la passivité, le découragement ou le prétendu rejet des adolescents pour l’école (sic) ».

Tant qu’à lancer le bouchon, autant le lancer le plus loin possible vers la lune. L’expert se garde bien, par exemple, de s’interroger sur la présentation que Marin fait d’Anne Frank dont les élèves ont Le Journal entre les mains. Il leur apprend seulement que la jeune fille a été un jour arrêtée par des policiers et qu’elle est morte peu après. Quels policiers, quelle mort ? «  La circulation de la pensée  » réglementée par Marin au carrefour ne s’arrête pas sur pareils « détails ». 

4- Le leurre par omission

Mais trop c’est trop ! Même l’expert préposé à l’éloge de ce désastre ne peut pas ne pas le ressentir. Ni l’euphémisme ni la vaccine ni le leurre de diversion ne suffisent à le masquer. Le mieux pour finir est donc carrément d’user du leurre par omission. Ni vu ni connu j’t’embrouille ! Rien ne vaut que de passer sous silence non seulement la conduite d’échec et la défaite du Pr Marin qui, inconscient, abandonne sa classe et une élève blessée pour aller gémir avec l’élève fautif chez le principal, mais encore la gestion irresponsable d’une administration qui, tout compte fait, contraint les professeurs à tenter de survivre comme ils peuvent dans la cage aux fauves, y compris en accumulant toutes les erreurs possibles et imaginables, pour leur faire assumer la responsabilité de la défaite de l’École et s’en exonérer.

On ne trouve pas un mot dans ce « rapport d’inspection » des moyens à disposition qu’ignore Marin pour imposer les règles de la classe : l’exclusion ponctuelle par exemple en cas de manquement à ces règles n’est surtout pas rappelée. La conseillère d’éducation, aussi attentive à épier les profs que les élèves, n’est pas davantage mentionnée. Surtout il n’est rien dit de l’humiliation de Marin contraint de « revoir sa copie  » selon la formule même du principal : il a omis, le malheureux, de relater dans son rapport un incident mineur qui n’a rien à voir avec la conduite injurieuse de l’élève Souleyman ; il avait reproché avec raison à deux élèves déléguées leur « comportement de pétasses » en conseil de classe sous l’œil complaisant du principal.

Celui-ci entend, en effet, avoir barre sur le professeur dans cette affaire. On ne saurait mieux symboliser la stratégie invariable de l’administration pour vulnérabiliser le professeur en cas d’incident, tenir ignoblement la balance égale entre lui et les élèves, le livrer à la vindicte de parents indignés par la prétendue injure, et le marquer au fer rouge pour l’avenir en versant le dit rapport à son dossier administratif : ça peut toujours servir !


Voilà un bien bel "hommage", en effet, rendu "à l’école" et "au difficile métier d’enseignant". Le comble est qu’il ne manquera pas de professeurs pour y être sensibles. Leur soumission aveugle à l’autorité n’est pas de nature à leur rendre la vue ni l’audition. L’administration peut donc se permettre, comme le montre ce "rapport d’inspection", de tordre les faits à sa convenance et même les falsifier. La réalité est toujours celle qu’elle décide qu’elle soit, fût-ce contre toute vraisemblance. Faut-il après s’étonner qu’Entre les murs mijote ce bouillon d’inculture ? Pour l’avenir du service public d’Éducation, un tel déni de la réalité par sa direction est tragique, mais sans nul doute stratégique si on le replace dans la perspective d’une privatisation à venir. Paul Villach

(1) Paul Villach

- « La Palme d’or du Festival de Cannes : un blâme académique et une gifle pour les enseignants ? », Agoravox, 29 mai 2008 ;

- « Entre les murs : une opération politique réfléchie pour un exorcisme national ? », Agoravox, 29 septembre 2008.


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24 réactions à cet article    


  • Alexeï 14 octobre 2008 12:10

    Merci, Paul Villach, de suivre les épisodes de cette scandaleuse affaire qui consiste à faire croirer aux Français (si crédules et heureux de l’être) de ce minable film : on sait maintenant ce que valent les distinctions « officielles ». Les acteurs et réalisateurs se conduisent vis-à-vis de ce jury comme les professeurs à l’encontre de leur hiérarchie : la recherche de faveurs et le recpect des règles indispensables pour vivre en société sont systématiquement bafouées. Quant au respect de la Dignité delapersonne qui était l’honneur d’un certain cinéma engagé ? Il n’est pas étonnant que le ministère de l’Éducation Nationale qui se signale par le NON-RESPECT DE SES PROPRES RÈGLES en fasse la promotion.

    Je me souviens, dans les années 1990, d’une série qui s’intitulait « Seconde B » lancée par le socialiste Jack Lang (il n’imaginait peut-être pas finir sa carrière dans les poubelles de la sarkozye), financée grâce à l’argent de la redevance, promue par les CNDP de tous poils et se caractérisait par un non respect des personnels et la promotion de la racaille (on avait même filmé complaisament l’agression physique d’un professeur de lettres par un parent, l’enseignant "humaniste ayant refusé de porter plainte car le parent était un alcooloique et finissait par recevoir une lettre de félicitations du recteur pour sa ...mansuétude).

    MES CHERS CONCITOYENS, CE FILM EST LE REFLET DE L’ÉTAT MORAL (ET IL N’Y A AUCUN ASPECT DONNEUR DE LECON DANS MES PROPOS) DE NOTRE SOCIÉTÉ : NOUS AVONS LE SYTÈME POLITIQUE ET ÉDUCATIF QUE LA MAJORITÉ D’ENTRE VOUS MÉRITE. VOUS ESPÉREZ UNE SEULE CHOSE : BÉNÉFICIER D’UNE PLACE DANS UN CANOT LORSQUE NOTRE TITANIC COULERA.


    • Yohan Yohan 14 octobre 2008 12:12

      L’enseignement faillit actuellement sur l’apprentissage de la discipline, face à un public difficile à cadrer. Les enseignants s’accrochent aux branches, mais tous les enseignants ne maîtrisent pas l’art de la voltige. Effectivement, on finit par gérer sa classe pour éviter ou limiter les incidents. C’est épuisant et contre productif. J’en vois tous les jours les limites, puisque dans mon job, j’ai à m’occuper de l’insertion professionnelle de certains de ces jeunes. Avec eux, il faut tout reprendre à zéro, et ils vont devoir s’apercevoir que le monde du travail ne fonctionne pas avec leurs règles à eux.


      • Dolores 14 octobre 2008 16:08

         
        Malheureusement, c’est ce type de "pédagogie" que réclament les IA et les IDEN.
        Il est pratiquement le fondement des "conférences pédagogiques" où les théories les plus fumeuses
        sont exposées et imposées.
        Les profs ou les instits qui ne s’y soumettent pas sont très mal notés au moment des inspections.
         
        Ce film, d’après ce que vous en dites, ne fait que montrer ce que la hiérarchie voit comme un bon prof !


        • daniel daniel 14 octobre 2008 17:23

          Il n’y a pas unanimité au sein des CRDP, CDDP et CNDP. J’en sais quelque chose puisque mon Paradoxe de la précocité intellectuelle n’avait pas eu l’honneur de l’imprimatur du Centre national. Il y a là quelques lecteurs qui font la pluie et le beau temps et décident de la ligne éditoriale. Je ne suis pas sûr que Darcos ait beaucoup d’aurorité sur ces gens . Dans les régions, il y a d’autres équipes qui ne sont pas nécessairement à l’unisson. Le Paradoxe a fini par paraître. Il a même été réédité mais sans la pub nationale.
          A chacun d’entre nous de continuer à démasquer l’imposture.
          dj


          • Alexeï 14 octobre 2008 23:19

            @ Daniel

            Vous avez raison d’évoquer les pesanteurs qui régissent l’Éducation Nationale mais sans une sérieuse reprise en main rien ne se fera. Vous exonérez Darcos de ses responsabilités. Il est le ministre et les recteurs et les chefs d’établissement, dont la seule compétence aux yeux de la hiérarchie est une soumission aveugle et inconditionnelle à l’autorité, lui obéiront. Encore faut-il qu’il en ait la volonté. C’esl là que le bas blesse.

            Qu’il vire tous ces pédogo en chambre et qu’il les renvoie devant des élèves qu’ils aiment tant et qu’ils ont tout fait pour fuir en devenant :
            - chefs d’établissement et inspecteurs,
            - permanents syndicaux,
            - coordonnateurs dans les CDDP, CRDP, et CNDP.

            Pour commencer, qu’il ferme à l’université les départements des sciences de l’éducation, repaire d’étudiants et d’enseignants ratés. Cela s’appelle du courage (politique si vous voulez).

            Je serais curieux de savoir quelles sommes ont été englouties pour faire la promotion de ce film (reportage) insane. Il est également plus facile d’acheter la paix syndicale comme l’a fait Jack Lang en décorant Monique Vualliat, patronne du SNES, de la légion d’honneur alors que les syndicats sont un contre-pouvoir indispensable dans une démocratie.


          • Alexeï 14 octobre 2008 23:23

            @ Paul Villach

            Vos détracteurs habituels (Demian West, Soleil 2B) qui n’ont aucun argument à vos opposer et qui pratiquent l’insulte et les menaces sont-ils tombés malades ? On souhaiterait qu’ils trouvent la raison.

            Franchement, je crois avoir davantage de chances de rencontrer Dieu ou un homme politique honnète.


          • ZEN ZEN 14 octobre 2008 18:37

            Bonsoir Paul

            D’accord avec vous sur l’essentiel

            Un prolongement possible




                • Paul Villach Paul Villach 14 octobre 2008 20:42

                  @ Zen

                  Extraordinaire, cette langue de bois ! Avez-vous remarqué les stéréotypes qui ont apparemment été choisis avec soin pour accompagner la promotion du film :

                  1- Les photos extraites du film sont toujours les mêmes et montrent des élèves disciplinés. Or, c’est le contraire que l’on voit dans le film !

                  2- Vu le vide pédagogique, il n’est question partout que de ces "stimulantes joutes verbales" entre prof et élèves ! Où sont-elles, ces joutes ? On voit des éructations, des pugilats ! Rien d’autre ! Même le CNDP est obligé de se rabattre sur cette pub pour sauver ce qu’il croit pouvoir sauver ! Lamentable ! Paul Villach


                • PUCK 14 octobre 2008 23:43

                  Bravo ,Paul Villach !

                  On aimerait vous lire plus souvent sur ce genre de thème .


                  • docdory docdory 14 octobre 2008 23:51

                     Cher Paul Villach
                    Il va falloir que je me décide, bon gré mal gré, à aller voir ce film , afin que je me rende compte par moi-même de la valeur de mon intuition qui me pousse à ne pas aller le voir ! 


                    • Jihem Jihem 15 octobre 2008 11:49

                      P.VILLACH
                      Je n’ai pas vu le film. D’après vos billets, il ne donne pas envie d’enseigner , et en particulier pour les jeunes profs, qui en fonction de leurs barèmes de débutants vont être jetés dans la fosse aux lions.

                      De quels moyens l’enseignant dispose-t-il aujourdh’ui pour imposer son autorité sans risquer une agression "parentale" ou une garde à vue ?
                      N’est-ce pas le problème de base dont les syndicats devraient se saisir en priorité au lieu de réclamer sans cesse des moyens, ce qui revient, dans la situation actuelle , à verser de l’eau sur du sable ?



                      • Paul Villach Paul Villach 15 octobre 2008 14:55

                        @ Jihem

                        Il ne faut rien attendre des syndicats qui suivent plus qu’ils ne dirigent. Il faut aussi reconnaître qu’ils sont au diapason de la majorité des professeurs.

                        Le coup de génie des adversaires de l’École publique est de se servir de l’énergie de ses prétendus partisans pour la retourner contre eux, à la façon de l’ Aïkido.

                        La mythologie de « l’élève en difficulté » qui a consisté à attribuer cette qualité non seulement aux élèves méritants qui peinent, mais aussi aux petites frappes - qui sont en nombre dérisoire dans un établissement - , a déclenché un réflexe de compassion généralisé et, sous prétexte de devoir d’ assistance à personne en danger, a irrigué une prétendue pédagogie personnalisée ouvrant obligatoirement sur la démagogie.

                        Il a suffi pour l’administration aux ordres des politiques de laisser faire et même d’en rajouter dans le compassionnel pour ruiner les conditions de travail dans un établissement. Car toute petite frappe – qu’on utilise au demeurant comme indicateur et provocateur – est un élève qui appelle au secours !

                        Le résultat, vous le voyez dans ce collège et cette classe fidèlement représentés par le film « Entre les murs ».
                        La campagne publicitaire forcenée dont bénéficie ce film (y compris de la part du CNDP !!!) s’inscrit à mon sens dans la campagne de discrédit du service public qui prend les pédagogos et toute la mouvance humanitariste professorale au piège :
                        1- le film est une représentation fidèle de leur démagogie aux conséquences désastreuses. On les flatte ! Ils ronronnent !
                        2- Mais le résultat montré dans tous les cantons de France ne peut que susciter l’épouvante et préparer les esprits à une reprise en mains par voie de privatisation. Car qui peut laisser son gosse 48 heures dans un pareil boxon ?

                        C’est à la fois tragique et stratégique !!! Nul doute qu’après la Palme, un nouvel argument d’autorité du côté des Oscars décidera des spectateurs rétifs à venir voir le film.

                        Les grands défenseurs du service public seraient bien inspirés de changer leur fusil d’épaule, de cesser de pleurer avec les faux "élèves en difficulté", de se caresser le nombril en se persuadant qu’ils sont vraiment des gens bien avec leur coeur en bandoulière et le portefeuille juste en dessous (car ce sont eux qui raflent les hors-classe, les détachements et autres faveurs).

                        Il suffit de remettre la règle au centre de la vie sociale d’un établissement. Mais est-ce possible avec ce troupeau de profs à genoux ?

                        Pour cela, il suffirait qu’un petit nombre de professeurs assez déterminés décident d’appliquer les règles ordinaires de vie sociale – respect de chacun, respect du travail de chacun avec sanction en cas de manquement – pour que la situation s’améliore. Tolérer l’injure et le non-respect des conditions du travail intellectuel conduit au désastre.

                        Évidemment, si plusieurs professeurs dans un établissement imposaient ces règles, l’administration serait mise devant ses responsabilités qui sont de maintenir l’ordre et de veiller au bon dérouelment des cours.

                        Seulement voilà ! Les pauvres profs sont aveuglément soumis à l’autorité depuis l’enfance. Or, ils savent qu’affronter un élève, c’est d’abord affronter l’administration dont la stratégie depuis des lustres a été de mettre sur le dos des profs « sans charisme » les comportements délinquants des élèves.

                        Et c’est vrai que nombre de profs sont sans charisme, mais cela doit-il les mettre dans l’impossibilité physique d’enseigner ? Le charisme n’est pas la chose du monde la plus répandue, à ma connaissance. Paul Villach

                         


                      • Alexeï 15 octobre 2008 21:35

                        @ Jihem

                        J’ai été adhérent de 1993 à 2000 du syndicat SNALC classé à droite par ses détracteurs socialistes et communistes. Comme tout jeune prof, il m’avait été conseillé de me syndiquer pour être défendu au moment des mutations : la défense des idéaux était déjà laissée de côté.

                        J’ai été amené à faire partie du bureau et ai été témoin de dérives qui m’ont fait comprendre pourquoi le syndicalisme est à ce point discrédité en France : querelles lors des réunions pour savoir qui aurait le plus d’heures de décharge (heures travaillées au profit du syndicat ??? et non devant les élèves), pressions pour devenir permanents et continuer à porter le titre de prof sans exercer.

                        Rappelez lorsqu’Allègre est arrivé au ministère en 1997 après la dissolution Chirac ratée. Ce n’est pas le SNALC (opposé idéologiquement à lui) qu’il s’est mis à dos mais le SNES, syndicat largement majoritaire chez les profs et, par je ne sais quelle aberration, syndicat unique chez les profs d’EPS. Il a déclaré que la cogestion appartenait au passé et a déplacé les mutations des enseignants du ministère aux rectorats. Colère du syndicat majoritaire : ses permanents et ses élus qui dès le mois de mars n’avaient plus cours et passaient une partie de leur temps à Paris (aux frais du contribuable) ont dû retourner devant des élèves qu’ils avaient tout fait pour fuir. Ceux qui faisaient partie d’une clientèle solidement constituée sont devenus chefs d’établissement ou formateurs IUFM.

                        La suite, vous la connaissez : des manifestations monstres contre Allègre (« Jospin, vire ton bouffon si tu veux l’Élysée ») et la nomination de Jack Lang (qui avait cumulé ce poste en 1991-1992 avec la culture) pour calmer les syndicats. Il s’en est bien tiré, le Jack : il a décoré la patronne du SNES qui haïssait Allègre (il avait eu le culot d’évoquer son inculture notoire) de la Légion d’Honneur. Vive ce style de syndicalisme qui ne joue plus son rôle indispensable de contre-pouvoir dans une démocratie.


                      • Alexeï 15 octobre 2008 17:34

                        Un peu de politique fiction ?

                        Je partage l’analyse que vous développez dans vos articles, à savoir la démolition programmée du service public d’éducation. Au risque de vous choquer et de choquer les agoranautes à l’humanisme béat, je ne mettrai jamais mes enfants dans les établissments où j’ai enseigné (je prèfère cette attitude qui a, reconnaissez-le, le mérite de la franchise, à celle de nombre de profs socialistes et communistes qui se prostituent chaque année dans le bureau du chef d’établissement pour que leur progéniture soit inscrite dans la classe CAMIF, très éloignée des racailles que l’on défend avec un débordement de compassion lors des conseils de classe et des commissions de discipline).

                        Il ya autre chose qui me fait peur : le 22 avril 2002, nous avons vu arriver l’extrême-droite au second tour de l’élection présidentielle. Face au climat d’insécurité (abondamment relayé dans les médias et amplifié, pas seulement chez TFN) scolaire, nous avons vu Sarkozy reprendre à son compte certaines thèses de Le Pen pour lui rafler ses électeurs : il a réussi mais seuls quelques observateurs (vous avez été du nombre dès la fin de l’élection présidentielle) à remarquer que cet électorat était volatile. J’en veux pour preuve les élections législatives qui ont suivi où cet électorat ne s’est pas déplacé, considérant qu’il avait rempli son devoir en amenant le micro-Duce au pouvoir.

                        Ma terreur est de voir, lors d’une prochaine élection, le FN sous une forme Marine parvenir au pouvoir : on verra parmi la droite (mais aussi parmi la gauche en constatant toutes les raclures de la mitterrandie qui servent fidèlement la sarkozye) se rallier au nouveau pouvoir : un homme (ou une femme) politique ne sait rien faire d’autre que de la politique et acceptera tout poste qui lui sera donné, y compris par un gouvernement dont les postes clefs seraient détenus par l’extrême-droite. Comme nos chefs d’établissement qui acceptent de commettre les plus basses besognes de peur de retourner devant des élèves qu’ils aiment tant.


                        • Jihem Jihem 16 octobre 2008 06:25

                          P.VILLACH, Le FURTIF, ALEXEI,

                          Merci pour vos réponses qui confirment ce que j’ai pu observer lorsque mon épouse était en activité (d’enseignante).

                          Il ne faut rien attendre des syndicats qui suivent plus qu’ils ne dirigent. Il faut aussi reconnaître qu’ils sont au diapason de la majorité des professeurs.

                          Vous mettez le doigt sur un vrai pb lié à la massification de l’enseignement qui a entrainé le recrutement de nombreux enseignants sans vocation ( formés dans les IUFM à pédagogie ludique façon Mérieux !!) et qui se comportent comme de petits employés qui utilisent leurs congés maladie.


                          Se syndiquer tout de même mais pas de la façon New age qui consiste à n’aller voir le syndicat qu’au moment des mutations..... Ah, sacré barême qui permet aux plus jeunes d’aller se faire laminer dans les Ets difficiles.






                          • Jihem Jihem 16 octobre 2008 06:54

                            P.VILLACH


                            Les grands défenseurs du service public seraient bien inspirés de changer leur fusil d’épaule, de cesser de pleurer avec les faux "élèves en difficulté",
                            OUI, ce sont bien ces bonnes âmes généreuses qui font couler le navire et non un "complot" gouvernemental destiné à détruire l’école. Je n’y crois pas un instant.


                            Pour cela, il suffirait qu’un petit nombre de professeurs assez déterminés décident d’appliquer les règles ordinaires de vie sociale
                            OUI, je l’ai vu en application par 2 principaux dans 2 collèges "difficiles".....et les profs ont suivi. N’y aurait-il pas une relation avec le mode de recrutement des chefs d’établissements ?

                            Seulement voilà ! Les pauvres profs sont aveuglément soumis à l’autorité depuis l’enfance. Or, ils savent qu’affronter un élève, c’est d’abord affronter l’administration dont la stratégie depuis des lustres a été de mettre sur le dos des profs « sans charisme » les comportements délinquants des élèves.
                            Là, je ne vous suis pas. Vous faites trop souvent le procès de l’administration qui a sans doute sa part de responsabilité, mais n’est pas la cause de tous les maux.


                            • Paul Villach Paul Villach 16 octobre 2008 10:32

                              @ JIHEM

                              Je vous cite :
                              "Seulement voilà ! Les pauvres profs sont aveuglément soumis à l’autorité depuis l’enfance. Or, ils savent qu’affronter un élève, c’est d’abord affronter l’administration dont la stratégie depuis des lustres a été de mettre sur le dos des profs « sans charisme » les comportements délinquants des élèves.
                              Là, je ne vous suis pas. Vous faites trop souvent le procès de l’administration qui a sans doute sa part de responsabilité, mais n’est pas la cause de tous les maux. "

                              Je comprends que vous ne me suiviez pas. Les médias (journaux, livres et films) occultent le plus souvent la responsabilité de l’administration pour rejeter sur les professeurs la responsabilité du désastre. Le film "Entre les murs" en est un bel exemple. Ils ont leurs bonnes raisons.
                              Les syndicats, eux, restent très discrets : ils ont des faveurs à préserver. Et ils ne rechignent pas à prêter main forte à l’administration pour combattre un professeur attaché au respect des droits de la Personne.

                              Il faut avoir vécu de l’intérieur la malfaisance et la malveillance d’une administration dans divers établissements et sur tout le territoire (du ministère jusqu’au chef d’établissement) pour devoir se résigner à l’admettre.

                              Je ne peux que vous renvoyer à deux de mes ouvrages : "Les infortunes du Savoir sous la cravache du Pouvoir" et "Un blâme académique flatteur".

                              Si ce que vous y lirez ne vous convainc pas, c’est que vous aussi vous ne pouvez admettre qu’une autorité soit malveillante. C’est la particularité de "l’individu autoritarien", défini par Stanley Milgram dans "Soumission à l’autorité" (Calmann-Lévy, 1974) comme un individu qui ne trouve son équilibre psychologique que dans l’adhésion aveugle à l’autorité. Le déni de la réalité est la seule façon pour lui de préserver cette adhésion. Paul Villach


                            • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 24 mars 2010 19:59

                              Dans cette série de commentaires, beaucoup de propos ont fait preuve de certaine syndicalophobie en dénonçant la complaisance dont les syndicats feraient preuve en matière de violence.

                              Il faut alors distinguer, et ne pas tomber dans la mythologie du tous-pourris.

                              L’Ed Nat est majoritairement syndiquée, il est vrai, dans des syndicats pédagogistes (il n’y a qu’à voir les scores plus que confortables que réalisent la CFDT et l’UNSA aux élections professionnelles ; quant à la FSU elle oscille entre le coup de gueule musclé et .. le pédagogisme aussi ; il n’est qu’à écouter ses slogans lors des conflits sociaux, ils ne parlent que de l’avenir des jeunes, et jamais de l’avenir des salariés, ce qui serait pourtant fondamental dans un syndicat).

                              Mais il existe des syndicats qui « piquent », et qui sont de ce fait assez mal vus, et qui recueillent de faibles suffrages aux élections professionnelles. Bref : des syndicats piquants mais fort minoritaires ; mon syndicat est dans ce cas. La servitude volontaire dans l’Ed Nat conduit beaucoup d’enseignants à voter pour de gros syndicats pédagogistes et cogestionnaires aux positions assez angélistes.

                              Mais enfin mon syndicat, issu de la tradition ouvrière et non de la tradition enseignante (c’est plus rude), n’a jamais eu de positions pédagogistes et complaisantes. S’il y a des pédagogistes au SN-FO-LC, ils doivent vraiment être rares !

                              Du reste, dans l’exercice de mes modestes mandats bénévoles, je m’oppose régulièrement à mon administration pour défendre des camarades ou des collègues victimes de violence. Et régulièrement la presse de mon syndicat publie des témoignages affreux de violences dans les bahuts. Bref : je mets au défi quiconque de nous accuser de complaisance, ce n’est pas le genre de la maison.

                              Quant aux états généraux de la sécurité prochainement animés par le ministre, nous pensons qu’ils ne contribueront qu’à noyer le poisson. Cela pourrait être interprété comme une opposition de notre part à une politique de sécurité. Il n’en est rien, nous dénonçons le fait qu’il s’agira d’une énième foire médiatique de plus. Du reste, les glapissements du gouvernement actuel sur la sécurité ont-ils fait reculer les agressions ? Pas du tout, cela n’a fait qu’empirer.

                              A noter d’ailleurs que les suppressions de postes sont aussi massives dans la police et dans la justice... que dans l’éducation nationale.

                              Bref : c’est le foutoir partout. Mais en aucun cas mon syndicat ne saurait être accusé d’avoir contribué au foutoir ambiant.

                              LPR


                            • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 3 avril 2010 12:05

                              Pour apporter encore de l’eau à mon propre moulin

                              Un article que je viens de poster sur mon blog

                              http://lirresistibleascensiondemarcelferry.unblog.fr/tag/politique-denseignement/

                              De quel bord est l’antipédagogisme ?

                              Je crois qu’il faut sortir du clivage traditionnel séparant les profs de droite, républicains, partisans de la transmission des connaissances… et syndicalophobes, d’un côté, et les profs de gauche, voire gauchistes, pédagogistes, partisans de “l’épanouissement perso” de l’élève, et encartés dans des syndicats complaisants au foutoir ambiant.

                              En réalité, il existe des pédagogistes de droite (le libéralisme s’accommode très bien du foutoir ambiant) et des républicains de gauche (transmettre les connaissances est profitable aux enfants du peuple). Il existe même des profs de droite qui sont des branleurs et des profs de gauche qui font bien leur métier.

                              Quant au syndicats, il faut cesser de tous les confondre avec la tendance pédagogiste, dont l’expression la plus caricaturale est le SGEN-CFDT. Il existe aussi des syndicats qui ne peuvent pas encadrer les positions effervescentes de Philippe Meirieu et qui militent en faveur d’une restauration et des connaissances et d’un climat de sérénité et de sécurité des enseignements.

                              Bref : en aucun cas, les enseignants de droite ne doivent s’arroger le monopole de l’antipédagogisme. Les républicains les plus à gauche sont largement aussi mordants que les républicains de droite lorsqu’il s’agit de réfuter le pédagogisme ; et même plus mordants puisque le républicain de gauche n’a aucun complaisance vis à vis des suppressions de postes, alors que le libéral-droitier moyen s’en fout un peu (selon lui, il faut réduire le nombre de fonctionnaires, car cela coûte cher aux riches, n’est-ce pas).

                              Il en est de même du débat sur la laïcité. Les positions de fermeté institutionnelles vis à vis des communautaurismes et des fanatismes religieux ne sont pas l’apanage d’une pensée droitière. Bien au contraire, la politique droitière, à force de supprimer des postes de fonctionnaires, y compris répressifs, finit par désarmer l’État de ses capacités à réagir contre ces dérives sociétales. Alors qu’une pensée républicaine de gauche finit toujours par poser la question des moyens matériels et, surtout, humains que doit utiliser la République pour faire régner un ordre légitime.

                              On en revient bien toujours à la même idée : gauchiste et libéraux sont des alliés objectifs ; le républicanisme de gauche est viscéralement hostile au libéralisme comme au gauchisme.


                              Cela n’enlève rien bien entendu aux qualités de l’article de Paul, sur lequel j’ai d’ailleurs laissé un premier commentaire élogieux.

                              Et tiens ! pour l’humour et ma publicité personnelle, je vous laisse avec les aventures de Marcel Ferry, mon personnage, une sorte de républicain très à gauche... et antigauchiste :

                              L’irrésistible ascension du professeur Marcel Ferry (1968-2061) dit « Marcel », devenu Ministre d’État, Ministre de l’Instruction, dans la France des années 2050. · L’irrésistible ascension du professeur Marcel Ferry (1968-2061) dit « Marcel », devenu Ministre d’État, Ministre de l’Instruction, dans la France des années 2050.

                               smiley


                            • Paul Villach Paul Villach 3 avril 2010 14:09

                              @ LUC PAUL ROCHE

                              Je souscris entièrement à votre analyse. Paul Villach


                            • Osiris 19 octobre 2008 11:03

                              L’auteur écrit : "Évidemment, si plusieurs professeurs dans un établissement imposaient ces règles, l’administration serait mise devant ses responsabilités qui sont de maintenir l’ordre et de veiller au bon dérouelment des cours. Seulement voilà ! Les pauvres profs sont aveuglément soumis à l’autorité depuis l’enfance. Or, ils savent qu’affronter un élève, c’est d’abord affronter l’administration dont la stratégie depuis des lustres a été de mettre sur le dos des profs « sans charisme » les comportements délinquants des élèves."

                              C’est ignorer que le travail des profs est fortement encadré par un arsenal juridique et qu’ils risquent vraiment gros s’ils "sortent des clous" (voir affaires récentes et jurisprudence en vigeur). Si les parents nous soutenaient davantage et faisaient pression sur les politiques pour rendre aux profs les moyens de faire respecter le règlement intérieur et d’exercer sereinement leur autorité, nous n’en serions pas là ... Chacun porte sa part de responsabilité dans l’état de délabrement actuel de notre école. L’école n’est pas hors de la société. Elle en fait au contraire pleinement partie et en connait donc toutes les difficultés ...


                              • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 20 mars 2010 06:23

                                Excellent article, incisif et précis comme on les aime. Il est heureux de constater qu’il existe encore des résistances à la servitude volontaire et à la soumission imposée dans l’EN et ailleurs. Merci pour cette analyse.
                                 smiley

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