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Commentaire de alcodu

sur Philosophie de la crise financière... et question sur notre civilisation


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alcodu 18 octobre 2008 16:21

Cet article utilise un artifice courant dans le monde politique qui est de faire semblant de tenir les faits pour acquis et de s’intéresser à la pseudo morale qu’il faudrait en tirer.

Cela évite de discuter des faits eux mêmes, à savoir la crise financière et ses causes réelles.

S’ensuivent les interminables et toujours aussi niaises considérations sur le "néocapitalisme" et sur les "projets de civilisation" (constructivistes et imposés bien entendu), sur "la recherche du profit, la valeur de l’argent, et le règne de l’image, du paraître, au détriment des valeurs humaines et spirituelles".

Bref la tarte à la crème habituelle qui sert à la mafia étatique à augmenter ses prélèvements, son pouvoir et sa main-mise sur les richesses de la planète.

A la fin de l’article l’auteur révèle d’ailleurs clairement ses intentions dirigistes et coercitives , curieux pour quelqu’un qui se prétend humaniste, mais qui manifestement ne croit pas en l’Homme libre, celui qui dans toutes les civilisations a cherché à aider son prochain quand le carcan étatique ne le lui interdisait pas.

Les élites morales, ceux qui détiennent la Bonne Morale, celle qui va tous nous sauver malgré nous, servent donc toujours le même discours sans se préoccuper des faits qui sont eux-mêmes très dérangeants pour leur théories.

Car contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de secteurs plus encadrés et plus régulés que les secteurs de la banque et de l’immobilier aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Les causes profondes de la crise actuelle se trouvent avant tout dans les délires de l’Etat américain et certainement pas dans la folie des marchés. Ce sont l’Etat et les politiciens américains qui ont incités et même obligé les banques à émettre des "subprimes" pour aider les américains pauvres à devenir propriétaires. Car pour les politiciens américains, le taux d’accession à la propriété des ménages pauvres et des minorités ethniques est un sujet hautement sensible. Un politicien qui veut faire carrière doit augmenter ce taux. C’est pourquoi dès 1995 les dirigeants du HUD (US Department of Housing and Urban Development) obligent les deux anciennes agences d’Etat Fannie Mae et Freddie Mac à financer 42 % de prêts "subprime", c’est-à-dire de prêts à risque ! Ce taux atteindra 56% en 2004 pour un montant d’engagements de 5000 milliards de dollars !

Par ailleurs, partout dans le monde les mafias étatiques ont pris le contrôle du sol et monnayent à prix d’or les possibilités de construction. Sauf dans quelques ilots libéraux, il devient impossible de construire légalement. D’où la multiplicité des zones de non-droit, bidonvilles dans les pays pauvres et zones urbaines concentrées et hors de prix dans les pays riches.
La bulle immobilère est intégralement liée aux droits du sols restrictifs régis par des Etats-nations arrogants.

Les adorateurs de ces Etats-nations se permettent d’accuser la "mondialisation libérale" de tous les maux qu’ils provoquent (c’est pratique), et en plus ils prétendent donner des leçons de morale au monde.

 


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