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Commentaire de Le péripate

sur Philosophie de la crise financière... et question sur notre civilisation


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Le péripate Le péripate 19 octobre 2008 22:37

 Pas de problème.
Admettons d’abord, à la différence de Marx, que le profit de l’échange et de la production soit légitime, ce qui est le cas d’Aristote.
L’argument à démonter est le suivant : il est illégitime de réclamer un intérêt sur de l’argent prêté.
Première objection : l’usage. Le prêt avec intérêt se fait entre adultes consentants, qui semblent chacun y trouver un avantage.
Deuxième objection : le risque de n’être pas remboursé.
Troisième objection : le manque à gagner pour le prêteur. Si cet argent peut lui servir à planter des oliviers, ne pas le faire le prive des revenus futurs des olives.
Cela devrait suffire. Mais on peut aller plus loin, et généraliser. C’est un fait que les satisfactions d’aujourd’hui valent plus que les satisfactions de demain. C’est donc qu’une promesse de payer dans trois ans la somme de 1000 euros ne vaut aujourd’hui que 860 euros (à 3% d’intérêt). On emprunte donc 860 pour rembourser au total 1000. Le revenu d’intérêt est le prix que l’on paye pour s’épargner la contrainte de l’attente. Et le prêteur rend donc un grand service, qui n’est pas contre- nature, et qui n’est pas plus un vice.
La monnaie est une marchandise dont le rôle est de faciliter les échanges.

A la limite, Marx est plus cohérent, quoique encore plus dans l’erreur. Pour lui, c’est tout profit qui est contre nature. C’est l’exploitation. Comme Aristote, il ignore la préférence temporelle, qui fait que le salarié est payé de suite, alors que l’entrepreneur, qui a entamé avec les investissements en amont le détour de production, devra encore commercialisé son produit avant d’être, éventuellement et sans certitude, être renuméré. Préférence temporelle encore.


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