La question de la consommation d’énergie n’est pas aussi simple qu’il paraît. S’agit-il de consommation d’énergie finale ou primaire ? L’énergie finale est celle que nous, consommateurs, payons. Pour ce qui concerne les tranports, le bien meilleur rendement des moteurs électriques fait que, au km parcouru sur route, la voiture électrique consomme 4 fois moins qu’une voiture à essence de même confort (avec, il est vrai, un rayon d’action 3 ou 4 fois plus faible, mais en ville, cela n’a pas d’importance). En ville le rapport en faveur de l’électrique peut atteindre 8. Pour la consommation d’énergie primaire, pour l’lélectricité, il faut multiplier par 3 environ entre énergie primaire et énergie finale. Pour l’essence par 1,2 seulement. La consommation primaire de la voiture électrique reste inférieure à celle de la voiture à essence.
Comme les voitures électriques doivent se substituer aux voitures à essence et diesel (et non d’ajouter),
ce n’est pas une augmentation de consommation qu’on aura (quelle que soit la méthode retenue pour l’estimer) mais bien une diminution.
Pour la pollution (oxydes d’azote, ozone, poussières, composés organiques volatiles) et le bruit en ville, la voiture électrique est imbattable.
Il y a aussi à prendre en considération l’indépendance énergétique (pétrole et gaz). L’électricité est produite soit par les ENR et le nucléaire (sans CO2, cas de la Suède, de la France et de la Suisse) soit surtout par du charbon (Allemagne, Danemark, avec de fortes émissions de CO2 et autres polluants). Le charbon permet une indépendance énergétique de fait (lignite d’Allemagne, par exemple ou multiplicité des pays exportateurs assez stables comme l’Australie, l’Afrique du Sud, la Colombie, l’Indonésie...). Ceux qui ne veulent pas du nucléaire font le choix du charbon. Aucun n’envisage de ne plus produire d’électricité. A chacun de faire son choix : charbon ou nucléaire. C’est regrettable mais c’est ainsi (voir mon article sur l’Allemagne qui remplace son parc nucléaire par un parc charbon équivalent). Se réfugier dans le fantasme de l’abandon de la voiture est le plus sûr moyen de ne rien faire.