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Commentaire de Marc Bruxman

sur La disparition du monde ouvrier et ses conséquences


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Marc Bruxman 22 octobre 2008 19:28

Le monde "ouvrier" n’existe plus car en occident il n’y a quasiment plus de gens qui effectuent le métier "d’ouvrier" tel qu’on le présente dans l’imaginaire collectif. 

Il n’y a plus de mineurs en France, très peu de travail à la chaine et celui qui reste est moins pénible. A partir de la il n’est pas étonnant que TOUT ait changé. 

Les boulots "non souhaités" se sont diversifiés, je pense aux employés des centres d’appels. Pire et la je rejoins votre thèse, certains se retrouvent soit disant cadres mais avec en fait aucune responsabilité et pas le salaire qui va avec. Mais les apparences sont sauves, on vient au taf en costard, on a un bureau, un téléphone. Je pense a beaucoup de gens payés pour faire de la qualification sur les fichiers commerciaux. (Ceux qui connaissent le boulot savent que la réalité n’est pas glorieuse). 

Souvent les apparences sociales sont d’ailleurs plus importantes que le reste. On voit ainsi pas mal d’étudiants en début de carriére préférer le job le plus valorisant socialement plutot que le job le mieux payé ou offrant les meilleurs perspectives. 

Et puis il ne faut pas oublier l’évolution des conditions de vie. Etre ouvrier dans les années 50 cela voulait dire vivre dans des conditions réelement difficiles avec parfois pas de sanitaires dans l’appartement, des difficultés a se payer une TV. Ceci est à mettre en regard avec la situation actuelle :

  • Ou les travailleurs ont la plupart du temps accès au minimum "vital". La dessus les importations à bas cout venues de chine ont aidées de même que la démocratisation de l’accès au crédit. C’est à dire que paradoxalement les ennemis de la classe ouvriére sur le long terme sont des amis sur le court terme. 
  • Mais le gros du malaise reste et il n’est pas matériel. C’est l’impression de ne pas avoir le controle de sa propre vie. Quelque soit la réforme sociale, cela ne changera pas. Les sociétés hautement décentralisées existent certe grâce à Internet (je pense au développement de Linux) mais cela nécéssite un niveau minimal de chaque participant. Niveau que toute la population ne sera pas capable d’atteindre. 
Dans le cadre de ce malaise on notera également la crise du sens. Autrefois les travailleurs avaient l’impression de faire un boulot utile pour la société. Comme il y avait de la rareté, l’employé qui fabriquait des téléviseurs avait l’impression de faire un boulot unique qui bénéficierait peut être à son voisin qui achéterait la dite télé. Avec l’arrivée de l’abondance, cette télé n’est plus un bien rare et l’impression est que de plus en plus, on bosse pour le profit des actionnaires. En soit rien n’a changé tout est dans la perception.



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