Pour être honnête, autant il était facile de savoir qu’une correction aurait lieu, étant donnée l’ampleur des déséquilibres, autant il est difficile de savoir comment elle va se dérouler.
Dans ce contexte de surendettement global, il y a deux forces antagonistes à l’oeuvre.
L’une est la déflation : c’est le poids du soufflé qui retombe. Des dettes insolvables sont progressivement annulées. Les bilans des établissements financiers baissent. Certains font faillite. Pour s’en sortir, les autres vendent tout ce qu’ils peuvent. Cela fait baisser le prix des actifs, donc les menace encore plus. Les banques ne prêtent plus, les taux montent. Etc, etc ... C’est la spirale de 1929.
L’autre est l’intervention des gouvernements qui, pour éviter cela, fabriquent de la monnaie aussi vite qu’ils le peuvent et la filent aux banques pour améliorer leur bilan et faire en sorte qu’elles continuent à prêter, et en injectent aussi pour certains directement dans la consommation.
La première force tend à annuler la dette directement. La deuxième à la conserver, mais en enlevant sa valeur à la monnaie.
Toute la question est de prévoir le résultat de cette confrontation. Ca fait très longtemps que des gens publient là-dessus. Même Greenspan et Bernanke ont déjà publié là-dessus. Je ne me souviens plus bien lequel des deux a dit que le dernier recours pour éviter le scénario 1929 était que les états nationalisent toutes les dettes et toutes les banques. Ca a clairement un prix en termes inflationnistes. On en prend un peu le chemin.
A titre personnel, je ne pense pas qu’il y ait de "solution". Il aurait fallu prévenir. Mais la manière dont cette confrontation se produira fera que ce ne seront pas exactement les mêmes personnes affectées de la même manière. C’est un choix plus politique qu’économique.
Donc jouer sur le taux euro/dollar à court terme est très casse-gueule. La seule valeur sûre en ce moment est la volatilité.