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Commentaire de poetiste

sur Crise : « sont-ils incorrigibles ? » En sommes-nous responsables ?


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poetiste poetiste 25 octobre 2008 10:09

Réponse à Jean Pierre


Bonjour Maître. Je suis un adolescent de soixante dix ans et donc un ex-père mais pas orfèvre dans toutes les matières pour autant. Question jeu, de votre côté, ce serait plutôt le jeu de l’oie, jeu aléatoire s’il en est. Vous appréciez l’humour de mon écriture qui est la politesse de mon désespoir. Un désespoir de voir des syndicats se cantonner à des revendications salariales quand l’outil de travail ne leur appartient plus, quand l’argent symbole de leur contribution se barre aux Bahamas. Pendant que les riches évitent l’impôt, les ouvriers vont boire un pot au bistrot. Je suis aussi un ex ouvrier et je déplore de voir mes camarades se faire pigeonner de la sorte. Quand on ne contrôle plus l’outil, on se tape sur les doigts. Les socialistes partageurs auraient pu inventer une école citoyenne où les travailleurs travailleuses auraient appris un peu de la finance. Les pigeons ne savent même pas à quelle sauce ils sont mangés, c’est affligeant. Oh ! Les damnés de la terre ! Comment peut-on réclamer sa part dans un marché où l’on n’a pris aucune responsabilité ? Boursicotons, boursicotons ! Il en restera toujours quelque chose. La déontologie à la bourse, c’est là qu’il faut la mettre et c’est une des hontes au logis que de ne pas y penser . Apprivoiser le veau d’or est une garantie de ne pas se faire encorner quand celui-ci se fait bœuf, de ne pas être cocu et n’avoir que les yeux pour pleurer quand l’usine s’est délocalisée ? Les trente glorieuses nous avaient donné l’illusion d’un essor constant et linéaire et le jeu de l’offre et de le demande était à notre avantage sur le plan de l’insouciance ; nous n’avions pas appris les fonctions exponentielles qui caractérisent si bien l’excès qui allait suivre ; les patrons faisaient plus d’heures supplémentaires que nous. Y-a-t-il des hommes responsables dans l’avion ? Voilà une bonne question mais quand on n’est pas dans l’avion, c’est que l’on est dans un planeur, au gré du vent financier. Maître, vous qui proposez des lois de bon aloi, qui parlez d’or, qui défendez la veuve et l’orphelin, je rends hommage à votre probité. J’aimerais parler en votre présence car vous manquez à mon cercle d’amis comme Molière manque à l’académie Française. Un humoriste a dit : « il ne faut pas prendre la vie au sérieux, on n’en sortira pas vivant ». C’est drôle mais c’est complètement faux, seule la vie est sérieuse et sacrée ; elle mérite d’être défendue contre les machines aveugles multinationales. C’est David contre Goliath, il va falloir ruser. Bien vivre n’est jamais sans risque. Honneur donc à ceux qui ne se contentent pas de « fonctionner ». Pas de révolution mais une bonne résolution de chacun et le monde sera sauvé. Quittons le « je » pour cet enjeu !
A.C


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