Bonjour Bill,
Je vous remercie pour votre réponse très claire et que je rejoins si ce n’est hormis quelques points que je nuancerai. Juste quelques précisions : je n’ai jamais dit que la religion catholique était (par essenece ou pas) la plus violente des religions connues : voici mon post « Encore une fois tout reste à contextualiser : si qqun vivait durant les guerres de religion qui ont duré des siècles, il dirait que la religion catholique est la plus violente, la plus criminelle qu’il ait jamais connu. » qui défend justement cette nécessité de devoir contextualiser des faits au lieu de faire des anachronismes pampléthiques comme le fait Redeker.
De plus, je ne suis pas sûre que les catholiques croyants prendraient un blasphème envers Jésus comme une simple « critique », il ne s’agit pas de cela mais bien plutôt, aussi, de se remettre en question et de s’interroger en tant qu’intellectuel, journaliste ou philosophe sur le sens des mots en rapport à un contexte actuel international qui nécessairement est à prendre en compte si on veut proposer une interprétation critique et non pas purement subjective des problèmes liés à l’islam dans le monde.
Je ne considère par l’article de Redeker comme critique car il ne l’est pas : c’est un pur produit d’un islamophobe qui se revendique tel (c’est son droit) mais qui, dans sa grande animosité envers une religion est incapable en tant que philosophe de penser son sujet de manière critique et neutre et cela c’est clair et net.
Concernant ce que vous dîtes sur les musulmans dits « modérés » (je n’aime pas ce terme c’est pour ça que je mets entre guillemets) je crois qu’il faut aussi prendre en compte le fait que les discours de ces muslims là existent bel et bien au sein de la communauté et bien entendu, cela n’intéresse pas forcément les médias de le dire et il y a aussi une « pénurie » concernant la diffusion de cette pensée tolérante et de paix de l’islam à cause notamment de l’absence de réelle structures visant à éduquer les populations.
Les penseurs de l’islam actuels ne se font entendre et lire que par une minorité car la théologie ne touche toujours qu’une minorité avertie dans une religion, mais là où effectivement nous avons des problèmes, c’est dans la manière dont, dans la vie quotidienne, cet islam là doit pouvoir se traduire mais il faut aussi prendre en compte des dimensions autrement plus problématiques que la religion : l’éducation, le poids des traditions, l’ignorance du sens de l’esprit de l’islam, la définition du comment vivre cet islam au sein d’un pays laïc comme la France...
Ce n’est pas que de perception de l’islam qu’il s’agit ici, mais d’un comportement bien plus global et problématique.
Je ne sais pas ce que c’est « l’islamisation » des esprits... Redeker voulait assurément se faire de la pub et je ne crois absolument pas à une quelconque intégrité morale au sens de l’intellectuel ou penseur qu’il est censé être, malheureusement pour lui il en a eu trop et d’une manière qui n’est pas à défendre : c’est certain.
Seulement je crois que si les muslims doivent nécessairement un jour ou l’autre se regarder dans la glace pour gommer ce qui cloche dans leur perception de l’islam, les non-muslims doivent aussi savoir faire cette introspection pour définir que le traitement idéologique voire irrationnel qui est exercé à l’encontre de l’islam et par assimilation de profanes, des muslims.
Je crois que les muslims sont silencieux parce que on ne leur donne pas forcément la parole, et d’autre part ils se retrouvent aussi eux mêmes démunis et piégés par des criminels qui donnent une vision xénophobe et violente de leur religion, et par des médias et politiques qui font leur beurre en se vautrant allègrement dans le moindre petit écart de conduite tant que cela concerne un muslim.
Et c’est ce traitement là parfaitement orientée que je ne défendrais pas, autrement je crois qu’il y a des nuances à apporter dans les deux parties et reconnaît volontiers les torts d’une frange de la population musulmane, et je reconnais aussi ceux des pouvoirs et autorités qui n’encouragent en rien un quelconque dialogue mais préfèrent à la sérénité critique, mettre de l’huile sur le feu pour ensuite mieux crier au loup.
Bien Cdt.