je précise qu’autant l’intervention de Frédéric Lordon dans sa première partie est assez juste (et d’ailleurs assez compatible avec mes propres suggestions), autant sa deuxième partie concernant ses propositions d’action ne tiennent pas debout.
En ce qui concerne sa première partie, il existe une objection principale à sa proposition de recapitalisation des emprunteurs, c’est le risque de relancer la bulle immobilière : cette bulle a été causée par des capacités d’emprunt proposées sans relation avec la situation économique des empreunteurs et la valeur des biens : si l’on efface les dettes, on relance la bulle. Il faut donc proposer un système d’aide aux familles qui étalent les dettes sans les effacer, et remplace les taux variables par des taux fixes.
Pour la deuxième partie, Mr Lordon fait bien de préciser qu’il s’agit d’hypothèses don les conséquences n’ont pas été travaillées... Il serait trop long de tout commenter ici, mais deux éléments majeurs viennent immédiatement à l’esprit : le coût de telles nationalisations (alors que les banques ainsi nationalisées ne pourraient plus bénéficier d’outils financiers performants, et donc produire des bénéfices pour rembourser l’Etat), et la compétition internationale, qui entrainerait une fuite massive des capitaux immédiate, comme en 1981. Le reste est encore plus farfelu, et il est décevant de voir une telle démagogie chez un économiste compétent.