A l’auteur,
Vous répondre sur l’ensemble de votre article nécessiterait plusieurs pages. Je me contenterais de résumer mon point de vue, étant moi-même journaliste et boulimique des médias de toute sorte.
1- que le journalisme "professionnel" n’aille pas très bien est une évidence. Cependant, contrairement à ce que pense parfois le grand public, les journalistes dans leur ensemble sont plutôt humbles et font oeuvre de médiation. Un journaliste n’invente rien, enfin en principe. Il se contente de relayer l’information et les faits. Par exemple, concernant aussi bien l’affaire Villemin que celle d’Outreau, l’origine du scandale médiatique vient moins des journalistes que des acteurs qui se trouvaient au premier plan : le juge Lambert par exemple, ou les assistants sociaux et les juges dans l’affaire d’Outreau.
Dans ce dernier cas, c’est d’ailleurs une journaliste, Florence Aubenas, qui a, la première, mis en doute ce qui se passait dans cette affaire.
En revanche, il existe une charte déontologique des journalistes, qui impose, par exemple, de vérifier l’information ou encore de ne pas se comporter comme un flic ou un justicier. Il est regrettable que certains journalistes, et notamment certains très connus, ne l’aient pas respectée et n’aient pas été clairement sanctionnés !
C’est le fait que les journalistes semblent de plus en plus perdre de vue leur propre charte déontologique ou les principes de leur métier qui aboutit à la méfiance du grand public pour la presse. Cela dit, on a la presse qu’on mérite. D’autre part, c’est évidemment la course au profit qui produit ce genre de négligence.
2. Le journalisme dit "citoyen" souffre de plusieurs handicaps. D’une part, il n’y a pas vérification de l’information et tout le monde peut à peu près écrire n’importe quoi sur n’importe qui... D’autre part, comme on le voit sur Agoravox, ce sont surtout des écrits à propos de commentaires, des états d’âme sur tel ou tel sujet, sans forcément le recul nécessaire. Enfin, la hiérarchie de l’information n’existe pas sur ces sites. Ainsi, on va lire des centaines d’articles sur Carla Bruni car on sait qu’un papier sur elle fait de l’audience Internet alors que d’autres sujets ne sont jamais abordés.
3. En réalité, les deux "types" de journalisme sont complémentaires et doivent, en quelque sorte, se nourrir l’un de l’autre.