http://www.ands.dz/insp/paludisme-historique.htm
Le paludisme est signalé en Algérie au 12ème siècle, époque pendant laquelle les guerres continuelles entre tribus accélèrrrent son éclosion et sa dissémination dans un pays où famine, guerres et épidémies de fièvre entravèrent considérablement le développement.
Plusieurs documents évoquent la présence d’une fièvre intermittente parmi les populations. Dans son livre ² Le Miroir ² , Hamdan Khodja, notable et diplomate turc décrit le pays juste avant l’occupation française (1830) :
« La Mitidja est un pays marécageux et malsain, une plaine dont le sol ne vaut pas les autres terrains de la Régence et où règne continuellement une fièvre intermittente avec laquelle vivent presque toujours les habitants qui sont déjà acclimatés » (1).
Dès les premiers mois de colonisation française ( août 1830), les troupes du corps expéditionnaire subirent d’énormes pertes dues à la fièvre palustre. Les documents militaires de l’époque parlent de cet ennemi puissant et redouté.
Selon le Maréchal Lyautey, le principal obstacle qu’ont dû vaincre soldats et colons, c’est la maladie, le paludisme.
Selon les dépêches militaires des commandants du corps expéditionnaire rendant compte au Ministère de la Guerre, la maladie causaient d’énormes dégâts parmi les rangs de l’armée coloniale.
17 août 1831 - Correspondance du Général Berthezène, commandant en chef au Ministre de la guerre :
« L’état sanitaire de l’armée empire tous les jours et devient véritablement effrayant. »
25 septembre 1831 - Correspondance du Général Berthezène au Ministre :
« 14.000 à 15.000 malades, somme égale, sinon supérieure à l’effectif des troupes d’occupation. »
C. Trumelet écrit en 1837 : « ...nos jeunes soldats encombrent les ambulances et les hôpitaux, et ils y meurent sans gloire, tués par la fièvre, par la dysentérie et par la nostalgie ».(3) Ces conséquences sinistres poussèrent les responsables militaires au pessimisme. En 1837, le Général Berthezène, déclarait :
« La Mitidja n’est qu’un immense cloaque ; elle sera le tombeau de tous ceux qui oseront l’exploiter ». En 1841, le général Duvivier écrivait :
« Les troupes, depuis onze ans, ont fait de rudes épreuves de l’insalubrité de positions où on les a jetées. Les cimetières sont là pour le dire. Jusqu’à présent, ils sont les seules colonies toujours croissantes que l’Algérie présente. » (4)
Les ravages parmi les colons :
Les ravages parmi les colons européens furent également considérables à tel point que la Mitidja fut surnommée « le tombeau des colons ».
Les statistiques sanitaires et les documents de l’Etat civil témoignaient du grave problème du paludisme. En 1842, la statistique du nombre de journées d’hospitalisations concernant les malades civils traités dans les hôpitaux militaires donne :
à Blida, sur un chiffre total de 10.844 malades, 9445 pour les fièvreux
à Boufarik, sur un chiffre total de 9.183, 7391 pour les fièvreux. (5)
C. Trumelet affirmait que : « la besogne qui prenait le plus de temps à Toussenel, commissaire civil à Boufarik en 1841 - 42, c’était l’acte de décès ». (3)
En 1858, le rapport du nombre de fièvreux (1311 malades) comparé à la population journalière moyenne des hôpitaux (1837 malades) pour la province d’Alger est de 71,4%.(6).
Face à ce véritable cataclysme engendrée par la fièvre parmi les civils et les militaires dont on ignorait encore les causes déterminantes, les seules mesures préconisées par les responsables militaires de l’époque furent la relève systématique des soldat de leurs postes.
Les premières mesures de lutte antipaludique :
Ce fut d’abord la ténacité et l’obstination des colons européens qui, au prix de nombreuses vies humaines en s’ingéniant à défricher et à assécher les marais aidés en cela par les militaires, fit reculer sensiblement le paludisme par l’assainissement et la mise en valeur des terres.
Les exhalaisons des marais et les miasmes des terres remuées étant incriminés comme principal agent de propagation du mal, la méthode du drainage et de l’asséchement des terres marécageuses fut la première mesure de lutte antipaludique qui porta ses fruits.
Et oui, c’est cela le bilan positif du colonialisme. Rien du 12eme siècle jusqu’en 1830.
« Ce fut d’abord la ténacité et l’obstination des colons européens qui, au prix de nombreuses vies humaines en s’ingéniant à défricher et à assécher les marais aidés en cela par les militaires, fit reculer sensiblement le paludisme par l’assainissement et la mise en valeur des terres. »
« Ce fut d’abord la ténacité et l’obstination des colons européens qui, au prix de nombreuses vies humaines en s’ingéniant à défricher et à assécher les marais aidés en cela par les militaires, fit reculer sensiblement le paludisme par l’assainissement et la mise en valeur des terres. »