Et, plus grave encore, cette loi va tout naturellement pousser les cadres et élites du tiers-monde, africaines en particulier, à s’expatrier massivement pour venir enrichir la France des têtes, de l’immigration choisie pas subie ; le haut du panier ; on choisit les hommes comme on choisit ses patates ; du vrai racisme exprimé en loi et bien votée par une droite négrière et poujadiste à l’excès.
• Monsieur Sarkozy
Quand vous déclarez les cadres et élites africains éligibles à l’émigration par opposition à l’autre émigration dont vous ne voulez plus, la racaille subie dites-vous souvent avec insistance, quel but visez-vous ? Appauvrir encore et toujours l’Afrique ou enrichir la France ? J’affirme ici que, par cette loi, vous allez encore appauvrir l’Afrique sans enrichir la France. Parce que ces nouveaux migrants cultivés et en phase avec les nouveaux besoins de la France, rejoindront vite, très vite, les banlieues dans lesquelles elles seront obligatoirement casées.
• Monsieur Sarkozy
Est-il normal, moral, vous le prétendant au poste le plus élevé de France, président de la République, que vous appeliez, selon une procédure insidieuse et dangereuse, les derniers cadres africains à quitter leur pays pour venir s’installer en France. Hier vous aviez vidé l’Afrique de ses bras pour en faire des esclaves, aujourd’hui vous voulez la vider des rares élites pensantes qui lui restent ; c’est un autre crime qu’aucune loi ne saurait punir ici ou ailleurs. Que faites-vous Monsieur le Ministre de l’Intérieur contre ce racisme verbal ordinaire et banalisé par votre presse ? Pourquoi rappelle-t-on toujours l’origine étrangère d’un citoyen français d’origine maghrébine ou africaine.
Pourtant, plus de 50 % de la population française est d’origine latine autre que française (espagnole, italienne, portugaise). On n’entend et ne lit jamais dans votre presse « le Franco-Espagnol, le Franco-Italien, le Franco- Portugais, ou le Franco- Hongrois », jamais. Par contre, quand il s’agit d’actes répréhensibles commis par des citoyens français d’origine ...maghrébine on n’oublie rarement, dans la presse surtout, de rappeler l’origine étrangère du délinquant français. Dernier exemple en date, le Français Moussaoui est systématiquement qualifié de franco- marocain.
Par contre, quand d’autres Français de mêmes origines réalisent des prouesses et forcent l’admiration, alors, là, on insiste pour rappeler qu’ils sont français et seulement français, le Français Zidane, la Française Leila Picard, le Français Djamal Bourras, le Français Noah, etc., etc. Le jour où Zizou jouera moins bien, soyez certain Monsieur le Ministre, votre presse parlera du Franco- Algérien Zidane. Cette discrimination terminologique au quotidien crée dans ces communautés des sentiments de frustration et de rejet. Vous conviendrez que cette France-là, raciste dans son ordinaire, ne soit pas aimée. Pour autant, faudra-t-il la quitter comme vous les y invitez ? Assurément non, Monsieur le Ministre, puisque ces gens-là aiment à en mourir une autre France qui n’est pas, ne peut pas être la vôtre. Ils aiment la France de l’Abbé Pierre, d’Henri Alleg, de Jeanson, de Garaudy, de Ferrat, de José Bové, de Bernard Thibault, de Marie-George Buffet, de Renaud, de Lang, de Martine Aubry, de Danielle Mitterrand, de Roger Hanin et de milliers d’autres Français de cœur, de talent et d’esprit qui sont la vraie France, la France des tolérances, la France des solidarités et des amours vraies, cette France-là est bien aimée par la « racaille » S’il vous plaît, Monsieur le Ministre, ne parlez plus des bienfaits de la colonisation. Au mieux fermez-la (la parenthèse coloniale). Je vous livre quelques petits extraits d’auteurs français (Lounis Aggoun et Jean Baptiste Rivoire sur les « bienfaits » de la colonisation en Algérie et, en particulier, les comportements de la légion étrangère que vous semblez si bien connaître.
• Extraits
« En 1832, deux ans après le débarquement français en Algérie, une sombre affaire de vol commis par des membres de la tribu des Ouffas provoque la colère du gouverneur d’Alger, le duc de Rovigo, qui vient d’être nommé par la France. En représailles, il lance contre les Ouffas une attaque au cours de laquelle « tout ce qui y vivait fut voué à la mort ». « En revenant de cette funeste expédition, racontera le colonel Pélissier de Reynaud, plusieurs de nos cavaliers portaient des têtes au bout de leurs lances et une d’elles servit, dit-on, à un horrible festin [1]. » Simple dérapage d’un colonel français, ou massacre prémédité ?
« Des têtes. Apportez des têtes, aurait demandé à l’époque le gouverneur d’Alger. Bouchez les conduites d’eau crevées avec la tête d’un Bédouin que vous rencontrerez. » Bilan, « il y eut douze mille morts chez les Ouffas. On trouva, les jours suivants, bracelets et boucles d’oreilles en abondance au marché algérois de Bab-Azoun. La devise de Rovigo était : « On m’a coupé trois têtes ; si dans 48 heures les coupables ne me sont pas livrés, j’irai chez vous et je prendrai trois cents têtes ; et il tenait parole » [2] . » Dès lors, et jusqu’en 1848, les troupes françaises engagées dans la conquête de l’Algérie multiplient les expéditions meurtrières.
En 1834, une mission élémentaire dresse à son retour d’Algérie un sévère bilan de la conquête : « En un mot, nous avons dépassé en barbarie les barbares que nous venions civiliser et nous nous plaignons de ne pas réussir auprès d’eux [3] . » A partir de 1837 et l’arrivée de la Légion étrangère commandée par Achille de Saint-Arnaud sous la supervision du général Bugeaud, les massacres délibérés prennent une dimension effarante. L’objectif affiché, que l’on n’hésiterait pas aujourd’hui à qualifier de génocidaire, est de réduire les effectifs des populations algériennes, pour permettre à la colonisation de prendre ses aises.
L’expression consacrée est : « Comprimer les Arabes » - elle est d’Alexis de Tocqueville, qui préférait cela à l’« extermination » des Indiens en Amérique. Pour Bugeaud, le but « n’est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile, il est d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, [...] de jouir de leurs champs ». « Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes [...], ou bien exterminez-les jusqu’au dernier [4] » : cela s’appelle la razzia. Et la razzia devient bientôt routine : « Nous tombions sur une portion de la tribu des Garabas qui a été surprise, gobée, dévalisée : neuf cent quarante-trois boeufs, trois mille moutons et chèvres, trois cents ânes, soixante chevaux, trois mulets, vingt chameaux, force poules, beaucoup de tapis, des tentes, de l’orge, du blé, de l’argent, etc., sept femmes et quelques hommes (ceux qui n’ont pas pu se sauver ont été tués), je crois qu’il est difficile de faire razzia plus complète. [...]
Tant mieux, c’est très amusant », écrit le lieutenant-colonel de Montagnac, un de ces nombreux militaires français arrivés en Algérie avec le grade de lieutenant et repartis une quinzaine d’années plus tard avec celui de général. « Les femmes, les enfants accrochés dans les épaisses broussailles qu’ils sont obligés de traverser, se rendent à nous, continue de Montagnac. On tue, on égorge ; les cris des épouvantés, des mourants, se mêlent au bruit des bestiaux qui mugissent, bêlent de tous côtés.
Chaque soldat arrive avec quelques pauvres femmes ou enfants qu’il chasse, comme des bêtes, devant lui [...]. Vous me demandez ce que nous faisons des femmes que nous prenons. On en garde quelques-unes comme otages, les autres sont échangées contre des chevaux, et le reste est vendu, à l’enchère, comme bêtes de somme. Parmi ces femmes, il y en a souvent de très jolies. »
• Monsieur le Ministre
Je pense que ces témoignages produits par des Français de souche ou presque ne hanteront pas vos nuits. Sachez, enfin, que le plus grand génocide après celui des Indiens d’Amérique est algérien. HUIT MILLIONS D’ALGERIENS massacrés pour et par la France. Sachez aussi que les premières chambres à gaz ne sont pas allemandes, elles sont françaises. Des dizaines de milliers d’Algériens dont des enfants, des femmes et des vieillards ont été gazés à la paille ; il s’agit des tristement célèbres enfumades du Dahra organisées par le sanguinaire général Pélissier, une vraie ordure humaine qui se distingua par cette déclaration qui donne froid au dos « la peau d’un de mes tambours avait plus de prix que la peau de tous ces misérables ».
Ce général a fait gazer les survivants de 15 grandes tribus du Dahra dont les hommes valides se battaient ailleurs contre Bugeaud. Il a fait gazer des vieillards, des femmes et des enfants sans défense des tribus des Ouled Riah, des Achâacha, Hachachta, Adjissa, Beni Zerroual, Tazgaït, Médiouna, Nekmaria et bien d’autres dans la seule région de Mostaganem. Il récidivera plus tard dans le Haut Dahra ; Ténès, Chlef, Miliana.
Je vous conseille, Monsieur Sarkozy, de visiter ces grottes, elles racontent à ce jour les horreurs françaises. Alors, Monsieur Sarkozy, en attendant le procès, à titre posthume, de cette horde de barbares que sont vos maréchaux, généraux et colonels, Bugeaud, de Bourmont, Pélissier, Cavaignac, Saint Arnaud, La Moricière, Rovigo, Montagnac et de bien d’autres racailles, de la vraie racaille celle-là, la peste brune qu’aucun criminel de guerre n’a su égaler à ce jour, en attendant donc ces procès posthumes qui tardent à venir, je vous conseille de la fermer (la parenthèse coloniale) sur les bienfaits de la colonisation.
Pour ce motif, Monsieur Sarkozy, à partir de dorénavant, quand vous croiserez un Franco-Algérien des banlieues, qu’il soit descendant de moudjahed ou de harki, ayez l’élémentaire décence de baisser les yeux. Ayez aussi l’autre décence de prononcer secrètement et distinctement ces deux syllabes « PAR DON » Pour finir, je vous livre, Monsieur le Ministre, une opinion du réalisateur Mathieu Kassovitz : « Comme Bush, Nicolas Sarkozy ne défend pas un idéal, il répond aux peurs qu’il instille lui-même dans la tête des gens (...) Il sera impossible demain de dire que nous n’étions pas au courant (...) »
M. A.
20/03 00:57 - anti-fashos
le bilan positif !!! quelle connerie !!! au lieu de s’excuser et de reconanitre ses (...)
22/01 15:15 - Courouve
Ce qui discrédite le plus la lutte pour l’indépendance algérienne, c’est (...)
22/01 15:09 - aragorn
MLonsieur cite Goinard en oubliant qu’il serait classé parmi les hommes (...)
01/11 12:08 - pickwicks
Reponsea Mohamed el Bachir ; du positif etde la positivite Il est touta fait surprenant (...)
01/11 11:21 - Mohamed El Bachir
Du point de vue de l’Histoire, la loi du 23 février 2005 est un non sens Le 23 février (...)
28/10 22:53 - falloujah
pickwicks A trop fréquenter le raciste lulu tourne veste, vous en venez à dire des énormes (...)
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