• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Malika

sur Le bilan positif du colonialisme (français)


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Malika (---.---.166.50) 16 octobre 2006 18:22

Par Ghada Hamrouche

Le combat contre les nostalgiques de la période coloniale se poursuit de toute apparence de l’autre côté de la Méditerranée bien après l’abrogation de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 glorifiant la colonisation et son « impact positif ». C’est dans cet esprit qu’a été organisé hier à Septêmes-les-Vallons, une ville proche de Marseille, un colloque intitulé « Décoloniser les mémoires ».

« Le combat continue en France contre les esprits revanchards » nostalgiques de la période coloniale, a déclaré le président de l’association « Festival transméditerranée », M. Paul Euziere, organisateur de la rencontre, en évoquant la « loi ridicule » du 23 février 2005 qui fait l’apologie du colonialisme. « Son article 4 qui positivait le colonialisme a certes été abrogé, mais il reste l’article 13 qui indemnise les tueurs de l’organisation terroriste OAS », a poursuivi M. Euziere.

Cet article est « un scandale » car on indemnise « des criminels reconnus comme tels par la justice française », alors « qu’on aurait dû rendre hommage en toute dignité à ces français qui s’étaient sacrifiés pour la juste cause de l’indépendance de l’Algérie », a-t-il dit. Il a également qualifié de « scandaleux » l’article 3 de cette même loi qui prévoit la création d’une fondation mémorielle avec comme dessein « une vision unilatérale de l’histoire ».

M. Euziere a également déploré « l’ignorance de la réalité de la guerre d’Algérie et les exactions de la colonisation dans les livres d’histoire qui occultent le fait que l’Algérie avait non seulement été dépossédée de son territoire et de ses richesses naturelles, mais aussi et surtout de son identité linguistique, culturelle, de tout son patrimoine identitaire ». pour lui, cette remontée en France des courants nostalgiques, que sous-tend l’idéologie xénophobe de l’extrême droite, s’explique notamment par « des opérations de récupération » à des fins électoralistes.

Mais, a-t-il souligné, « cette provocation des nostalgiques de la période coloniale est salutaire car elle a permis de secouer les consciences sur la nature criminelle de la colonisation », d’où le débat d’actualité en France. Pour les organisateurs de ce colloque, qui s’est clôturé hier, « l’Histoire de la colonisation est profondément ancrée dans le réel et dans les imaginaires, et est déterminante pour la compréhension de nos sociétés ». Ils ont ajouté que le débat et la production sur « notre passé si proche sont très riches tant chez les chercheurs de France et des pays du Maghreb qu’au sein des sociétés civiles. Ils méritent de se croiser, d’être connus et diffusés au plus grand nombre, car les enjeux dépassent de loin le travail des seuls historiens ».


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès